Le verdict du procès de 21 détenus du Hirak, sur les 42 présentés devant le juge du Tribunal de Sidi M'Hamed, à Alger, avant-hier, est tombé comme un couperet sur les familles des mis en cause qui ont gardé pourtant l'espoir durant toute la journée du procès, de voir leurs enfants et leurs proches relaxés. Mais cela n'a pas été le cas car le juge a prononcé vers les coups de 2h30 du matin, une peine d'une année de réclusion dont 6 mois fermes, assortie d'une amende de 30.000 DA, à l'encontre de 21 personnes arrêtées dans le cadre du Hirak' populaire. Elles étaient poursuivies pour atteinte à l'unité nationale et pour avoir brandi le drapeau amazigh, pour certains. Le verdict dans l'affaire des 20 autres manifestants a été reporté au 18 novembre prochain. Effondrées, les familles des détenus qui ont passé la journée à l'intérieur du tribunal ont protesté en scandant « Algérie libre et démocratique ». Les avocats de la défense ont exprimé leur déception, certains se sont dits choqués, notamment par le fait que dans d'autres wilayas du pays, les porteurs du drapeau amazigh ont été relaxés. Les membres du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) ont exprimé leur consternation, et prévoient une réunion avec les avocats de la défense pour faire appel de ces condamnations. Six autres manifestants ont été également condamnés, hier, à 6 mois de prison ferme et 20.000 DA d'amende par le Tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Il s'agit, selon le CNLD de Messaoud Leftissi, Bilal Bacha, Aibeche Djaber, Oudihat Khaled, Tahar Safi et Hamza Méharzi. Leur procès s'est déroulé le 22 octobre dernier. Ils sont accusés d'« atteinte à l'unité nationale » pour avoir brandi le drapeau amazigh. 20 autres jeunes poursuivis pour les mêmes charges, dont 9 sont placés sous contrôle judiciaire et 11 en détention provisoire, seront eux jugés lundi prochain.
