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L'APN adopte le plan du gouvernement: Cap sur la finance islamique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 02 - 2020

  D'un 1er ministre qui a froncé les sourcils pour reprocher aux députés d'avoir voté «des anomalies fiscales», Abdelaziz Djerad est devenu le jour du vote de son plan d'action cet aimable défenseur d'une APN qui, a-t-il dit, lui a «beaucoup appris».
Les députés ont adopté à la majorité dans la soirée du jeudi dernier le plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune. «Allah Akbar !», s'est réjoui le président de l'APN devant les nombreuses mains levées. Pourtant, rien de surprenant, les travaux ouverts mardi et clos jeudi à 21h 30 à l'hémicycle de Zighout Youcef n'avaient rien d'innovant par rapport à tous ceux qui se sont déroulés dans les années précédentes. Le 1er ministre a présenté son plan d'action devant les députés qui ont eu trois jours pour y apporter toutes les critiques qu'ils voulaient sans pour autant prétendre changer quoi que ce soit à sa copie parce que la loi le leur interdit.
Tout au début, le 1er ministre a bombé le torse devant eux en les accusant d'entrée de jeu de tous les torts. Le jour de la présentation de son plan d'action, il leur a reproché d'avoir été complaisants avec le gouvernement de Nouredine Bedoui en adoptant la loi de finances 2020. «J'informe les députés que j'ai proposé au président de la République la préparation d'un projet de loi de finances complémentaire pour traiter certaines anomalies contenues dans la loi de finances 2020, notamment la suppression de certaines taxes arbitraires imposées aux travailleurs du Sud et à ceux exerçant des fonctions libérales, dont l'objectif était de semer la zizanie», leur a-t-il dit sèchement. Une loi de finances qui, faut-il le noter, avait été signée à la fin de l'année écoulée par Abdelkader Bensalah alors chef de l'Etat auquel les plus hautes autorités de l'Etat ont rendu un vibrant hommage pour son abnégation, son dévouement et sa sagesse. Le 1er ministre a en outre insinué aux députés qu'ils ont été élus sur la base de pratiques illicites et à coup d'argent. De l'électricité dans l'air, il y en avait dans l'hémicycle. Au point où, semble-t-il, la présidence de la République a dû exiger de son 1er ministre de se réunir avec le président de l'APN, Slimane Chenine, ainsi que les présidents des groupes parlementaires et des commissions pour une séance de réconciliation.
«Celui qui doute de ce parlement a tort»
Si Djerad avait continué à regarder de haut les députés, il s'en serait sorti avec un rejet de son plan d'action, ceci même s'il est difficile de le croire dans un système politique national aussi opportuniste. L'on ne sait s'il a été obligé de présenter ses excuses à Chenine, mais le changement de ton qu'il a adopté jeudi dernier le laisse aisément le croire. Djerad est du coup devenu ce 1e ministre conciliant avec une assemblée qu'il semble à peine supporter. Avant de «répondre» aux interrogations des députés, il a d'ailleurs tenu à les encenser. «Je vais vous lire quelques lignes que je viens d'écrire», leur a-t-il dit. «Durant ces trois jours parmi vous et avec vous, j'ai beaucoup appris de vous, c'est la vérité, j'ai découvert ce que signifie le nationalisme profond, et aussi la conscience patriotique (...), votre connaissance de l'Algérie réelle et non virtuelle(...)».
Après l'adoption de son plan d'action, il les gratifiera même d'un «celui qui doute de ce parlement, de ces nationalistes que vous êtes a totalement tort (), j'espère qu'on se rencontrera sur le terrain très prochainement(...), pour préserver cet Etat nationaliste qui a été construit par plusieurs générations(...)».
C'est ainsi avec de larges sourires que le 1er ministre a fait des compliments à des députés à qui il avait insinué deux jours avant qu'ils étaient illégitimes et qu'ils avaient adopté des anomalies qu'il veut effacer par une loi de finances complémentaire. Djerad n'a pas du tout été gêné de présenter un plan d'action qui manque de clarté et de précision en matière de données chiffrées, d'objectifs fixés dans le temps et de dépenses financières qu'ils nécessiteront. La méthode est inédite pour être la meilleure manière de ne pas prendre des engagements, de ne pas être acculé par ses détracteurs et de ne pas avoir à rendre des comptes... Il répondra évasivement aux nombreux députés qui le lui avaient reproché que «le plan a des objectifs précis en matière de gouvernance, de transparence(...), le gouvernement que je préside n'est pas celui des promesses, sans statistiques réelles et sans une lecture juste des réalités du pays, on ne peut atteindre nos objectifs». Il compte donc prendre le temps qu'il faut pour «fouiller» le pays de fond en comble afin qu'il puisse comprendre ses réalités, ses priorités, ses problèmes et ses multiples crises.
Une réunion Gouvernement-Walis dans l'attente de plans sectoriels
Djerad a promis à l'APN que «prochainement, nous allons élaborer des programmes sectoriels précis, le plan n'est pas un programme de développement mais de politique générale pour la mise en œuvre du programme du président». C'est ainsi qu'il veut «réviser l'ordre des priorités conformément aux lois de finances et préciser les délais de mise en œuvre(...)». Face au tableau noir qu'il a brossé de l'économie nationale et de la maigreur de ses finances, il promettra une réforme profonde de la fiscalité et des banques. Il annoncera avec un large sourire que «le gouvernement soutiendra avec force la finance islamique. Mabrouk !», en lâchant curieusement «vous remarquez qu'on dit islamique et non alternative».
Aux journalistes qui l'attendaient à la sortie, il a affirmé que «le plan d'action est une nouvelle approche, une vision globale, c'est un pacte, nous allons élaborer des programmes sectoriels, département ministériel par département ministériel, région par région, nous sommes un gouvernement de terrain et non de bureaux». C'est la feuille de route qu'il remettra aux walis lors de la réunion de demain au Palais des Nations de Club des pins. La réunion Gouvernement-walis devait alors demander aux walis d'attendre que les ministres élaborent des programmes sectoriels pour qu'ils se mettent au travail.
Djerad se fera un malin plaisir à répéter très souvent que son plan, c'est un «new deal for a new Algeria». Sa plus grande promesse devant les journalistes est que «les ressources financières peuvent être mobilisées, nous avons énormément de possibilités pour avoir de l'argent, nous avons de l'argent un peu partout en Algérie éparpillés à travers un système bureaucratique, il y a des centaines de milliards dans les circuits informels, à l'extérieur, on peut avoir des prêts à très longs termes avec des taux très faibles auprès de la Banque africaine de développement ou des Fonds arabes sans toucher à notre souveraineté»...
Avant ça, Djerad a expliqué aux députés que la structuration de son gouvernement ne diffère pas du précédent. «On a 38 départements ministériels comme le gouvernement d'avant, on a juste élargi à des ministres délégués et des secrétaires d'Etat qui n'ont pas une administration propre à eux, ils travaillent avec celle de leur ministère, on l'a fait pour assurer une prise en charge des besoins des citoyens.»
La majorité FLN-RND adopte le plan d'action de Djerad
Le 1er ministre s'abstiendra de noter que ces nouveaux responsables auront besoin d'un personnel «exécutif» et que le tout exigera des budgets supplémentaires pour des caisses publiques qui se vident. A moins que l'Algérie a de l'argent, des bons de trésor ou de l'or cachés, placés dans des «réserves» étrangères à des taux d'intérêt importants.
Dans sa première comparution devant l'Assemblée, le 1er ministre a manqué de tact, d'intelligence, de cran et d'objectivité en disant une chose et son contraire et en changeant d'attitude d'une manière extrême. Il a aussi tenu des propos confus et creux.
Présenté comme étant un gouvernement de compétences à défaut d'être politique pour un pays qui en a fortement besoin, avec un plan d'action «littéraire», l'équipe de Djerad met à nu ses premiers cafouillages et ses tâtonnements dans une conjoncture qui a fortement besoin de clairvoyance pour amorcer une remise en ordre urgente des lieux. Les institutions de l'Etat doivent être les premières à être réorganisées. Et son fameux «new deal for a new Algeria» est la représentation d'une Algérie qui, selon Djerad, «ne sera pas construite sur les anciens schémas». Mars prochain, la commission Laraba remettra en principe au président de la République la mouture de la Constitution révisée pour qu'il la descende au niveau du Parlement avant de la soumettre à un référendum populaire probablement après Ramadhan voire l'été prochain.
Le président a annoncé déjà l'amendement de la loi électorale et d'autres textes régissant les divers aspects politiques et économiques du pays. Des voix susurrent ici et là que l'échiquier partisan devra être reconstitué au fur et à mesure que naissent de nouvelles formations politiques. Ce qui devrait être pour contrebalancer les équilibres politiques jusque-là assurés par une majorité FLN-RND aujourd'hui décriée parce qu'elle a longtemps servi à pérenniser le système en place. Une majorité qui a permis à Abdelaziz Djerad -adepte du concept emphatique de «la Nouvelle Algérie»- de faire adopter son plan par l'APN.


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