Il est normal que tout gouvernement quelle que soit la population qu'il gère fasse des efforts pour tempérer les craintes et les angoisses. Celui qui préside à la destinée des Algériens tente de redoubler d'assurance et de promesses pour affirmer son engagement à garantir des jours meilleurs face à une pandémie qui n'épargne personne. Tout étant relatif et malgré d'énormes souffrances en tout genre, la population algérienne fait preuve en tout lieu d'un stoïcisme remarquable même si un lot légitime de griefs se manifeste ici et là. En général et jusqu'à présent, les très fortes incommodités économiques et sociales auraient pu être encore plus largement insoutenables au vu du vécu d'une période hautement troublée à la fin de l'année passée quand chacun avait brandi l'épée et sorti le harnais. Le paradoxe dans la sinistre œuvre du virus est qu'une particulière concorde s'est tout de même installée et que la population algérienne a trouvé la sagesse et la patience pour tenter de le confiner. Mais la crise sanitaire s'est définitivement installée et on ignore encore pour quelle durée elle continuera à perdurer, écorchant tout sur son passage et semant d'immenses incertitudes sur le devenir de tous et de chacun. Nul n'ignore que sous ses ailes maléfiques se découvre un tsunami économique dont les senteurs sont déjà humées pour annoncer un autre confinement, plus pervers et plus pernicieux parce qu'il concernera le couffin et le porte-monnaie. C'est qu'il ne suffit pas de rassurer en affirmant que la cagnotte financière nationale est pourvue, car la crise planétaire et le frein donné par le virus à l'activité économique mondiale étalera une disette jamais connue jusqu'ici. Le peu dont pourraient disposer les peuples n'obéira pas aux seules disponibilités financières mais répondra surtout à la force des lobbys du négoce international et aux dispositions des grandes manœuvres diplomatiques. Ceux qui feront main basse sur les disponibilités proposées sur le marché international sont connus et ils se préparent déjà à tout rafler. Il n'est donc pas sûr qu'après la disparition de la pandémie les boulangeries resteront ouvertes.