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Meilleurs joueurs africains (2ème partie): Le subjectivisme toujours au rendez-vous
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 07 - 2020

C'est la même anomalie pour Roger Milla. De premier Africain pour ses prestations en coupe du Monde 1990 en Italie, le «vieux lion» chute à la troisième place du continent, devancé par Weah (incontestable), mais aussi son successeur Eto'o. Le gardien camerounais Thomas N'kono, 69e au classement mondial des coupes du Monde, se retrouve 18e d'après les jurés du continent africain ! Et pourtant, le «Yachine africain» a gardé avec bonheur les lois des «Lions Indomptables» dont on retiendra l'exploit d'avoir battu l'Argentine de Maradona malgré l'expulsion de deux joueurs ! Pendant la coupe du Monde 82 en Espagne, N'kono s'est avéré un rempart infranchissable pour les attaquants adverses. Déjà en 1990, la rédaction de l'hebdomadaire spécialisé avait reconnu la difficulté de ce classement, hélas parfaitement ignoré 30 ans après par les jurés du continent. «Choisir les 100 joueurs qui sont entrés dans l'histoire de la coupe du Monde pour tisser la trame de sa légende est un jeu terriblement dangereux. S'autoproclamer sélectionneur des plus beaux souvenirs, c'est s'offrir le frisson et la pression du débat qui s'ouvre volontairement. En tout cas, quel que soit le numéro qu'ils portent, ces joueurs, reliés par la fraternité du jeu et de l'exploit, ont endossé un jour ou l'autre ce maillot de lumière qui a fait notre bonheur. Certains, parmi les plus grands n'y sont pas. Di Stefano, Puskas, Platini, Yachine (seul gardien ballon d'or France-Football), et bien d'autres forment le chapelet de nos chagrins. Sachez enfin que notre classement n'est pas fortuit. Il est établi pour être contesté, pour faire parler, pour soupeser les mérites, souligner et réparer les injustices, au risque ou pour le plaisir d'en créer d'autres». Sur la «une» du supplément, il y avait 22 portraits nullement choisis au hasard par la rédaction. On y retrouve Lakhdar Belloumi «encadré» par Cruff et Beckenbauer. Nos jurés africains n'ont pas connu cette période, sinon, ils en auraient tenu compte pour rendre justice à Milla, Khairi et N'kono qui ont brillé d'un vif éclat. Enfin, dans le top 100 de 1990, le Brésil, avec quatorze nominés, devance de peu l'Italie (13), l'Allemagne (11) et l'Angleterre. L'Argentine et l'Uruguay (avec 6 et 4 joueurs), récoltent les fruits de leurs exploits en coupes du Monde. Pour leur part, la France (4), la Tchécoslovaquie (4), l'Espagne (4), la Hongrie (3), les Pays-Bas (3), la Pologne (3) et la Suisse devancent le Cameroun (2). Que l'on ne s'y méprenne pas. Cet article a été «provoqué» par les anomalies que nous venons d'énumérer. Dans le choix des jurés africains, on subodore certaines sensibilités difficiles à dissimuler. A titre d'exemples, celui d'Egypte, qui classe trois joueurs de son pays dans son top 5, alors que celui de Côte d'Ivoire relègue au cinquième rang son compatriote Drogba, qui finira tout de même au pied du podium ! Tarak Dhiab n'est classé que par son compatriote tunisien. Autre anomalie et pas des moindres. Pierre Ndaye Mulumba (Zaïre), auteur d'exploits retentissants dont les neuf buts en phase de finale de coupe d'Afrique des nations, n'est reconnu que par deux correspondants. Les jurés 2019 ignorent sans doute que son record tient toujours debout après quarante-cinq ans !
Ben Barek, la «Perle noire» africaine
«S'il y avait autant d'images de sa technique que Pelé, il serait encore une référence». L'auteur de cet avis n'est pas n'importe qui. Il s'agit de Just Fontaine, qui a établi un record en coupe du monde très difficile à approcher (13 buts). Fontaine a la particularité d'avoir été Marocain (né à Marrakech) avant de devenir Français et de porter le maillot tricolore. Pour Ben Barek, et en tant que Maghrébin, pourquoi ne pas l'avoir inséré dans le classement continental ? La rédaction, habilement, a devancé cette question : «Son statut de joueur top 30 est réservé aux seuls internationaux africains». Mais France-Football ne pouvait occulter le génie de celui qui reste, pour l'éternité, le premier géant du continent. Pour se dédouaner en quelque sorte, les rédacteurs soulignent le record de longévité en équipe de France. Presque seize années séparent sa première sélection (face à l'Italie en 1938) et la dernière (contre l'Allemagne en 1953) même les tricolores de la génération Zidane n'ayant pu approcher ce record. C'est loin d'être un hasard. En effet, la Seconde Guerre mondiale 1939-1945 a fortement pénalisé celui qui a été surnommé la «Perle noire». Rentré au Maroc durant ce conflit mondial, Larbi Ben Barek avait évolué à l'O. Marseille. En 1946, il est au Stade Français entraîné par le fameux Hélénio Herrera avant d'aller briller durant cinq saisons à l'Atlético Madrid. En 1953, il revient à Marseille et il est à nouveau appelé en équipe de France en 1954 malgré son âge avancé. Officiellement, il est né en 1917, mais Just Fontaine, en dépit de leur différence d'âge, était un de ses proches. Témoignage : «Il était de notoriété publique que Ben Barek avait quarante ans lors de ce match contre l'Allemagne qu'il n'a pas terminé à cause d'une blessure à la cuisse». Il serait donc né en 1914. Du trio technique, un seul, Alex Thepot, lui était favorable. Un des sélectionneurs, Jean Rigal, dira : «Nous verrons bien ce qu'il fera lors du match France - Afrique du Nord organisé au profit des victimes du séisme d'Orléansville (actuel Chlef). Or, les Nord-Africains, sous la baguette de Ben Barek, ont battu la France des Ujlaki, Penverne, Stappe et Marcel, lesquels seront écartés pour être remplacés par Mahdjoub, Louis, Foix et Pleimelding. Ce jour-là, il y avait dans cette sélection inoubliable six Algériens, trois Marocains et deux Tunisiens. Et un certain Mustapha Zitouni souverain en défense ! En 1955, l'avisé président de l'USMBA, le docteur Abdelkader Hassani, obtient l'accord de Ben Barek qui, grâce à son immense talent et le concours de ses valeureux coéquipiers (dont l'Oranais Miloud Nehari) place l'USMBA en finale de la coupe d'Afrique du Nord qui ne sera pas disputée en raison du combat pour le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie. Le passe-droit de la LOFA en faveur du SCBA n'était qu'un alibi des dirigeants de l'USMBA pour se retirer de la compétition et se mobiliser pour la révolution. En 1965, lors du tournoi de coupe Mohamed IV, Ben Barek a eu droit à la médaille de merveille remise par les dirigeants de l'Atlético Madrid. Dix années plus tard, alerté par l'existence de ce footballeur exceptionnel, le «roi» Pelé s'est déplacé à Casablanca, remettant le maillot 10 de Santos à son glorieux aîné, qu'il voulait connaître absolument. Les textes et les photos existent dans les archives. Recevoir la visite de celui qui est considéré comme le meilleur footballeur de l'histoire est en soi une reconnaissance irréfutable. Donc, sans les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, Ben Barek aurait figuré aux côtés de Pelé et Maradona sans aucun doute. Notre objectif, c'est de rendre justice à ce footballeur exceptionnel. Et, également aux oubliés comme Zitoun, Hadefi et Attouga, le fameux keeper tunisien qui a gardé les bois de la sélection d'Afrique à la mini-coupe du monde drivée par le duo d'entraîneurs, l'Algérien Mekhloufi et le Ghanéen Guyamfi. Comment peut-on être le gardien n° 1 en Afrique sans être cité une seule fois ? C'est le grand mystère de cet exercice fort périlleux «du meilleur joueur de...» S'y adonner, c'est verser dans le subjectivisme, car tout sépare les nominés, les périodes, les contextes, les tactiques, l'environnement, l'argent, les adversaires, les méthodes, les bienfaits des moyens actuels de récupération et, bien sûr, l'exposition médiatique qui a fortement influencé les jurés, sans oublier le prochain apport de l'intelligence artificielle. Aux trente légendes choisies, nous sommes en mesure de leur proposer une flopée d'authentiques champions qui ont écrit l'histoire du football continental. Qui a oublié la fameuse triplette du WAC Driss - Chtouki - Abdeslem ? Des joueurs fantastiques ont été ignorés, tels Lawal (Nigéria), M'fum, El Hassan (Ghana), Abéga, N'doumbé (Cameroun), Kazadi (Zaïre), Luciano (Ethiopie), Heider Hassani El Sadik dit «Gargarine» (Soudan), les Egyptiens Abouzid, Abou Greisha, Salah Salim, El Fanaguili. Les Marocains sont aussi en nombre avec Faras, Badou Zaki, Si Mohamed, Belmeki, Akesbi, Bamous, Labied et Mahjoub. Les Tunisiens pointent avec Attouga, Chetali, Khouni, Hénia, Chakroun, Sassi, Kherit, Akid, Habacha, Termime et Moheddine. Pour sa part, l'Algérie a toujours enfanté des footballeurs qui ont marqué leurs époques. La génération 1982 l'a amplement prouvé.
Gnaoui et Benouna sont passés par là
Pour Gnaoui Souilem, seul le grand historien du sport, le défunt Rabah Saâdallah, l'a mis en lumière. Cet artiste a émerveillé les puristes du Maghreb et de la France lors de ses trois saisons à Fives-Lille, Nice et Red Star après que les dirigeants de l'O. Marseille aient commis la grosse bourde de l'échanger avec un joueur de Fives-Lille. C'est simple, Gnaoui était plus que sélectionnable en équipe de France avant que Ben Barek ne le soit ! Ça restera toujours un mystère car il était polyvalent, occupant avec bonheur les postes de demi gauche, arrière central, inter-gauche, ailier gauche, avant-centre et... même gardien de but pour remplacer Aboukebir Baghdad (USMO) et Ricardo Zamora à Nice ! En égrenant ces années, on doit citer aussi Benouna Ali, premier Algérien à endosser le maillot tricolore. Après un beau parcours à Sète, Rennes, Boulogne et Roubaix, il a joué au MCA de 1939 à 1945. Il sera suivi par Ben Bouali, Draoua, Daho, Osmane, Gnaoui, Medjahed, Firoud, Ibrir, Chibani, Nehari, Salem, Mahi, Amara et bien d'autres ont embrasé une carrière freinée, pour certains d'entre eux, par la Seconde Guerre mondiale. On se gardera d'oublier les membres de la glorieuse équipe du FLN, dont le départ vers Tunis a fait l'effet d'une bombe en France et dans le monde. Les archives nous ont appris que dans les décennies 30/40, de grands joueurs n'ont pas eu l'occasion de traverser la Méditerranée du fait (souvent) du refus de leurs parents ou d'un manque d'ambition. On citera Ahmed Hachemi Tandjaoui, plus connu sous le pseudo de Bacoco, un attaquant qui a fait partie de la sélection d'Oranie qui a atomisé son homologue du Maroc avec son virtuose Larbi Ben Barek à Casablanca (6-2).
Ayant eu vent de ses exploits, les dirigeants du MCA se sont déplacés à Saïda et lui ont fait signer une licence. Il a joué quelques rencontres avec le Doyen mais, en raison d'un contentieux, et également le chantage et les menaces des dirigeants du Gaité Club Saida, Bacoco est retourné à Saïda. Les témoignages des anciens font état d'un ailier rapide, technique et doté d'une puissance de tir phénoménale. En Algérie, personne n'a oublié les formidables attaquants de l'USMO 1950 Boudjellal et Soualmia.
Le premier n'avait pas de concurrent à l'aile gauche et, après un essai concluent à l'OGC Nice, est retourné à Oran après un mois, étant trop dépaysé. Quant au second, c'était un jouer super avant-centre qui n'a pas donné suite aux offres d'un club français de première division. Lui aussi est retourné et c'est bien dommage ! Faute d'archives, nous ne pouvons citer les autres cracks algériens. Tout ceci nous amène à dire qu'aucun joueur ne peut être désigné comme «le meilleur du siècle». Ce serait faire fi de la réalité et manquer de respect aux innombrables artistes, chacun apportant sa touche et son génie. Les responsables de la revue ont promis de «nous faire parler». Ils ont réussi bien au-delà de leurs espérances...


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