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Violence dans les hôpitaux : le traitement à la racine !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 07 - 2020

Endiguer la violence dans les hôpitaux ? Il était temps de s'y atteler tant que ce phénomène inadmissible a pris des proportions inadmissibles et dont les conséquences sur le moral du personnel hospitalier surtout se sont fait de plus en plus sentir ces derniers temps surtout avec la pandémie du Covid-19 qui a largement entamé les capacités physiques et mentales de tous les acteurs qui y font face, médecins, paramédicaux et personnel administratif.
Ce phénomène de violence n'est pas nouveau il existe depuis longtemps, d'ailleurs les appels au secours sont toujours restés lettre morte au plus haut niveau ; la passivité des responsables aussi bien politiques qu'administratifs était bien perceptible et a atteint son apogée avec le gouvernement Bédoui qui d'ailleurs n'a pas hésité a donné le ton en parrainant le matraquage des médecins dans l'enceinte même des hôpitaux !
Pendant longtemps les autorités semblaient laisser faire jetant en pâture les professionnels afin de contenir prioritairement la colère de la population insatisfaite des prestations en matière de santé publique ; elle exprimait ainsi toute son animosité envers tout ce qui représentait le secteur et à leur tête bien sûr les médecins et les paramédicaux qui sont en première ligne et représentent la partie la plus vulnérable comparés aux décideurs calfeutrés dans leurs bureaux et profitant d'une autre médecine à une autre vitesse.
L'administration et la tutelle ont toujours refusé d'assumer la responsabilité de la défense de leurs employé(e)s en les laissant seuls face à la grogne des usagers et surtout une fois agressés ils étaient aussi seuls pour faire les démarches de dépôt de plainte et entamer le parcours du combattant dans les procédures judiciaires qui considéraient ces affaires comme n'importe quel fait divers au point que les plaignants se sentaient parfois coupables tellement ils étaient épuisés par les attentes interminables au niveau des tribunaux ,les reports et même l'attitude accusatrice et peu respectueuse de certains magistrats à leur égard comme justiciables et commis de l'état victimes d'agressions physiques et verbales, de diffamation et de menaces dans leur lieu de travail même au vu et au su de tous, tabassés et humiliés dans un service qui grouille de monde on n'hésitait pas à leur exiger des témoins ! Et de se faire assister par des avocats ; Ce qui décourageait ceux qui ont osé franchir le pas dans l'espoir de se rendre justice à ne jamais tenter de nouveau cette douloureuse expérience bien que les agressions n'ont guère cessé, elles se répétaient presque banalement, cette situation n'a pas manqué d'encourager la poursuite de ces actes qui relevaient du pur voyoutisme.
De nombreuses voix ont essayé d'attirer l'attention sur cette situation ubuesque qui devait risquer à plus au moins long terme de décourager quiconque à opter pour une carrière dans le secteur public ; c'est tellement frustrant de se sentir seul à affronter l'insécurité et le déni de droit, ce qui ne manquait pas d'assombrir davantage l'image déjà entamée de nos hôpitaux.
La décision du président qui a instruit le ministère de la justice afin de décréter sans délais les instruments judiciaires dissuasifs pour venir à bout de ce cauchemar qui n'a que trop duré ne peut être qu'applaudie ; mais la crainte est que ce ne soit qu'une campagne ponctuelle sans lendemain tant que nous sommes habitués à des opérations coup de poing éphémères !
Ces directives doivent être inscrites dans la loi avec des décrets exécutifs clairs et sans ambigüité ; tous les moyens pour en renforcer l'efficacité et atteindre l'impact voulu doivent être assurés comme par exemple la dotation des services surtout d'urgence de dispositifs de surveillance c'est-à-dire de caméras qui dissuaderaient les agresseurs et pourraient être d'une aide précieuse pour l'identification des coupables et la simplification des procédures de dépôt de plainte et garantir ainsi la célérité dans la prononciation et l'exécution des sanctions qui doivent être des plus sévères pour les récidivistes.
Mais aussi soient-elles importantes ces mesures ; elles resteraient insuffisantes pour extirper à la racine ce phénomène de la violence à l'égard des personnels hospitaliers, car il faudrait enrayer les raisons profondes de ce mal passé à la chronicité en analysant les facteurs qui encouragent ce genre de comportement incivique.
L'expérience a montré que la plupart de ces événements ont lieu au niveau du service des urgences dont il faudrait revoir de fond en comble toute l'organisation afin de minimiser les risques de violence ; tout d'abord la présence des services de sécurité notamment la nuit est elle même dissuasive chose qui n'est pas assurée partout ; les problèmes se corsent souvent à l'accueil ; le malade arrive souvent avec un cortège près à en découdre il est alors impératif d'exiger de réduire au strict minimum le nombre d'accompagnateurs qui ont accès aux urgences quand on sait que chacun voudrait voir le médecin et se montrer entreprenant à l'égard des autres membres de la famille ,chacun voudrait avoir la primauté de régler le problème du malade à sa manière et tout de suite ; alors que le malade ou ses accompagnateurs ne sont pas habilités à définir eux-mêmes le caractère urgent ou non de l'affection qui motive leur présentation aux urgences ! ils n'ont pas non plus à décider de leur propre grès de l'ordre de passage auprès du médecin qui doit s'occuper des cas qu'il juge lui-même ou ses assistants comme prioritaires car aux urgences il ya une règle bien établie et qu'il faudrait inculquer une fois pour toute dans l'esprit de tout le monde notamment ceux qui se rendent aux urgences c'est que dès qu'il s'agit de la santé ce n'est pas le premier venu qui doit être le premier servi !et tous n'ignorent pas les longues heures interminables passées aux urgences des plus grands hôpitaux européens !un infarctus doit passer avant une rage de dent c'est aussi simple que cela !
Mais tout doit se faire dans une organisation et une transparence qui ne donnent pas d'arguments aux uns et aux autres pour mettre le feu au moindre couac.
Déjà à l'arrivée l'orientation prend toute son importance, laisser les malades désorientés livrés à eux-mêmes augmente leur stress et leur agressivité, nous ne répétons jamais assez l'intérêt de la mise en place d'un service de tri qui filtre et décide de l'ordre de prise en charge ; les consultations doivent être dissociées de l'activité des urgences (sujet déjà abordé avec détails dans un précédent article).
Le facteur humain a aussi un rôle dans l'efficacité des activités aux urgences , outre la protection juridique et administrative du personnel l'amélioration matérielle des conditions de garde est indispensable ; un personnel épuisé et mal à l'aise est sujet à s'emporter facilement de même que la mise a disponibilité des moyens nécessaires, équipements ,médicaments et consommables sont de nature à donner confiance au malade et à rassurer sa famille et à permettre aux professionnels de juguler les situations les plus compliquées dans la sérénité ; demander à quelqu'un souvent paniqué d'aller ramener une seringue , une sonde urinaire ou de faire un prélèvement ou une radio ailleurs ! n'est pas de nature à garder les esprits calmes ! Rien que pour le déplacement du malade cela est souvent source de confrontations ; certains services ne disposent pas assez de fauteuils roulants ou pas du tout ni de brancards ou brancardiers ,les ascenseurs sont en panne ou n'existent pas ;en somme tous les ingrédients pour rendre le malade et surtout sa famille déjà à fleur de peau prêt à exploser et d'ailleurs ce sont souvent ces conditions qui justifient le déplacement de toute « la tribu » pour parer à toute éventualité ;ce n'est pas aux parents de se charger de ramener un patient vers un autre service ou de le porter à force de bras pour réaliser un examen complémentaire après avoir transité par le médecin des urgences !
Les urgences modernes donnent de plus en plus l'occasion aux psychologues qui au lieu de continuer à renforcer le rang des chômeurs chez nous peuvent contribuer grandement à la prise en charge du stress et de la tension des malades et leurs proches confrontés aux difficultés de la vie et que certains trouvent dans le service des urgences un lieu où ils expriment leurs souffrances de la manière la plus violente qu'elle soit.
Aussi il est capital de ne pas omettre de demander des comptes et de sanctionner éventuellement et sévèrement toutes diffamations et insultes exprimées dans l'impunité à travers certains pages des réseaux sociaux devenues un nid qui couve un déchainement de haine et un appel à l'agression du personnel médical et paramédical ;de même que tout dépassement de certains médias à sensation qui sans scrupules et à chaque malheureux événement s'empressent d'accuser les médecins et leurs collaborateurs de manquement, d'incompétence et de laisser aller sans devoir faire leur travail d'investigation, d'information et de sensibilisation ; ils n'hésitent pas souvent à usurper le rôle de la justice pour accuser, juger et condamner sans délais des personnes innocentes livrées ainsi à la vindicte populaire.
Ce comportement anti déontologique a par le passé et à plusieurs reprises poussé l'opinion publique, désinformée et manipulée à lyncher dans le sens propre et figuré le personnel médical et paramédical et à entretenir ainsi la spirale de la violence et de la suspicion à leur égard.
Le malade et sa famille doivent en outre disposer de façon simple et abordable des moyens de recours chaque fois qu'ils s'estiment être bafoués dans leur droit aux soins adéquats et de qualité, ils pourront toujours solliciter les instances habilités que sont le conseil de l'ordre et la justice.
Il était aussi temps de réfléchir à mettre en place des mécanismes de dédommagement rapide des malades victimes d'erreurs ou de fautes médicales comme cela est déjà opérationnel dans les pays modernes car quoi qu'il en soit l'erreur médicale a un caractère particulier avec toutes les difficultés à pouvoir la prouver et encore moins à prouver la mauvaise intention de son auteur ;mais le malade lésé doit être mis à l'abri de cette perplexité qui risque de le priver de son droit à le reconnaissance et à la réparation. Mais ça c'est un autre débat !
* (Dr)


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