Le membre de la commission des finances à l'Assemblée populaire nationale (APN), El-Houari Tighrasi, a indiqué hier sur les ondes de la radio nationale que l'«instabilité législative est une entrave majeure à l'investissement économique en Algérie» tout en appelant les hautes autorités «à y remédier en urgence». Le député a insisté sur l'urgence du renforcement de la stabilité législative afin de créer un climat propice à l'investissement et ce conformément aux nouvelles orientations économiques du pays. Le député a essentiellement regretté l'adoption de nouvelles lois en 2020 sans décrets exécutifs ce qui risque d'ouvrir la porte à toutes les dérives en matière d'interprétation de ces textes juridiques par les directeurs exécutifs. Il a cité, à ce propos, la loi 49/51 qui ne dispose, selon lui, à ce jour, d'aucun décret exécutif ce qui a pour conséquence le blocage des investissements étrangers dans les secteurs «non stratégiques». Selon El-Houari Tighrasi, le potentiel de l'Algérie est immense, mais le «seul problème est la bureaucratie et le manque de transparence dans la gestion dans tous les secteurs». Il a ajouté que «la numérisation est la solution adéquate au problème de l'opacité dans la gestion économique du pays». «La numérisation doit être utilisée et diffusée à tous les niveaux pour mettre l'information à la disposition du citoyen (...) la numérisation permettra également de réduire de moitié les charges actuelles de fonctionnement». Le député a appelé les pouvoirs publics à encourager les petits investisseurs pour donner plus de dynamisme et de mobilité à l'économie. Il s'est dit aussi favorable à une réduction de 50% des subventions sociales qui se situent entre 12 et 14 milliards de dollars par an, ce qui «nécessite d'identifier - dans un délai maximum de 8 mois - les familles nécessiteuses». Abordant l'administration fiscale, il a estimé que «le recouvrement des impôts demeure faible et n'a pas encore atteint les 30% en raison du manque de transparence et la valeur trop élevé des taxes». Le député propose notamment de réduire le taux d'imposition pendant un ou deux ans avant de le relever dès la relance de l'activité commerciale et financière. «Si nous voulons réfléchir à la politique financière, nous devons réfléchir à la manière de produire et non pas à la façon de recouvrer. Nous devons encourager le potentiel local qui peut générer de la richesse et accéder aux marchés mondiaux», a-t-il affirmé. Revenant au projet de création d'un million de nouvelles entreprises, il estimé que les pouvoirs publics doivent revoir de fond en comble toute la stratégie économique pour attirer les investissements locaux et étrangers et en particulier à travers des incitations fiscales et parafiscales.