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Les salles obscures
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 10 - 2020

Le ministère de la Culture et des Arts compte aujourd'hui 81 salles de cinéma sous sa tutelle dont à peine 25 sont exploitées, alors que les communes s'attribuent la gestion de plus de 251 autres salles majoritairement inexploitées, délabrées ou détournées, servant de salles de fêtes pour les mieux conservées, de lieux de stockage d'archives ou de matériels (ou de simples dépotoirs) ou totalement abandonnées, servant de lieux d'accueil des rats, de Sdf ou Dieu (et les diables surtout) sait quoi encore ? Les salles de cinéma, non encore « nationalisées », entre autres structures publiques, avaient été cédées, à titre gratuit, au profit des communes sur le territoire desquelles ces lieux de spectacle sont situés, selon les termes de l'article 88 de la loi de finances pour 1981.
On connaît le résultat final. Dire qu'après l'indépendance, il y avait un total de 357 salles et des millions de spectateurs - au moment de la nationalisation des salles en 35 mm, le 19 août 1964, on en avait 406 (424 en 1962) dont 316 équipées en 35 mm et 90 en 16 mm avec Alger en tête (67 salles), Sidi Bel Abbès (42), Oran (38), Blida (36), Annaba (23), Constantine (23) et 45.000.000 d'entrées payantes en 1973. La mauvaise - sinon son inexistence - gestion fut aggravée par le choc télévisuel et, aujourd'hui, c'est bien pire avec les Tic. Un point de non-retour ?
Selon le projet de loi de finances 2021, les salles de cinéma, inexploitées ou détournées de leur vocation initiale, peuvent être rétrocédées au domaine privé de l'Etat et la gestion sera confiée au ministère de la Culture selon les termes de l'article 109 du texte, qui exclut «les biens immeubles appartenant à des particuliers» (quelques salles appartenaient et/ou appartiennent encore à des privés. Elles leur ont été rendues bien après la « nationalisation » mais la plupart n'ont pas repris leurs activités originelles et ont donc été transformées ou vendues le seul terrain valant de l'or).
L'article 110 du projet de loi stipule que l'Etat apportera une contribution financière au profit des communes concernées par le transfert des salles de cinéma (Pour ? Les frais d' « aménagement » entrepris ? En espérant que ce n'est pas un dédommagement, ce qui serait le comble; les dites salles ayant été endommagées ou mal entretenues ou détournées. Normalement, il devrait y avoir des pénalités).
Enfin, il était temps ! diront les cinéphiles, sachant que sans des salles et sans des spectateurs, la production (objectif final car créant de la plus-value matérielle et immatérielle), en amont, n'ira pas plus haut et plus loin avec ses rares courts métrages et ses encore plus rares coproductions beaucoup plus vues à l'étranger (et, de temps en temps à la cinémathèque) dans les festivals qu'en Algérie.
Confier la gestion des salles au ministère, c'est bien, c'est mieux que rien mais, à mon avis, le «mirage» de la renaissance cinématographique va perdurer. Car, une Administration, a fortiori la nôtre, déjà enfermée dans des habitudes et des réflexes bureaucratiques dont il est difficile sinon impossible de se débarrasser rapidement et totalement, n'aura ni les moyens financiers et humains (lourds), ni la volonté (démocratique et moderniste), ni le génie (marketing), ni la force (pour dépasser son atavisme étatique et officiel) pour faire re-décoller la fusée «consommation cinématographique ». Aider et/ou promouvoir la production est déjà une noble, lourde et délicate mission qui n'a pas réussi, jusqu'ici, à 100%.
A mon avis, il faut aller plus loin et plus vite. Un économiste disait dernièrement qu'il fallait « tout changer » si l'on veut de l'efficacité et de l'efficience, et si on veut échapper aux résistances et aux rigidités ayant déjà fait échouer toutes les réformes. Donc, décourager ou éliminer l'interventionnisme, à terme castrateur (ce qui n'empêche pas la surveillance et la régulation), et encourager l'initiative privée tout particulièrement celle des jeunes qui, par le biais de start-up, auront, avec le moyen (rétrocession en prenant toutes les précautions afin de ne pas renouveler la malheureuse expérience de l'ex-Sned et de ses librairies expérience qui a créé des milliardaires et des fast-foods), la volonté de s'en sortir et de réussir et le génie nécessaire pour attirer les nouveaux publics et pourquoi pas ramener dans des salles de proximité (les moins grandes, de quartier), accueillantes et sécurisées, les seniors en recherche de temps et de lieux de détente. Et, pour les plus gros morceaux, faciliter les investissements culturels de collectifs. Tout dernièrement on a déjà vu l'ouverture, à Cheraga, d'un (premier) musée privé (5.000 objets d'art africain) et d'un mégastore dédié au livre (Hussein Dey). Il y a donc de l'espoir chez les mécènes et les entrepreneurs privés. Tout n'est pas «pourri» et « haddadisé» en ce bas monde. Encore que… Je me souviens avoir vu un de nos grands hommes de théâtre «ignoré» lorsqu'il avait présenté son projet de gérer une grande salle du centre d'Alger pour présenter certes du film mais aussi du théâtre et d'autres spectacles. Il est vrai qu'à l'époque il n'était pas parrainé par Boutef 1er ou l'un de ses copains/coquins.


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