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Mostaganem: Procès du commando qui a tiré la 1ère balle de novembre 54 à Cassaigne
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 11 - 2020

Au terme d'un procès expéditif qui n'aura duré que quelques heures, la cour d'assises de Mostaganem aura prononcé en ce lundi 23 juillet 1955 ses sentences contre huit moudjahidine du Dahra, d'entre la quinzaine qui ont déclenché l'insurrection du 1er Novembre 1954 en perpétrant des actes de sabotage au nombre de six (sur l'axe Cassaigne - Ouillis - Bosquet) et l'attaque de la brigade de gendarmerie de Cassaigne (actuellement Sidi Ali) qui fera une première victime française à 23 h 40 en cette nuit automnale du 31 octobre. Ainsi, trois condamnations à la peine de mort, une à la perpétuité et quatre réclusions aux travaux forcés, telles furent les peines prononcées à l'encontrede ces résistants.
Dans la lecture de l'acte d'accusation il a été relevé que dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 54, une «action armée terroriste» selon le vocable colonial, a été déclenchée par un groupe subversif clandestin dans la contrée de Cassaigne.
En effet, c'est au terme de diverses réunions secrètes et d'intenses préparatifs de l'insurrection que les Bordji Amar, Abdelkader Sahraoui dit El Mihoub et Benabdelmalek Ramdane avaient enjoint leurs hommes des différents groupes formés, d'engager la lutte armée. Cette action avait été décidée lors de la rencontre de l'encadrement des hommes du Dahra qu'avait présidée Larbi Ben M'hidi, alors chef de la wilaya 5, le 28 octobre 1954 à Ghar Sidi Youcef, dans le douar des Ouled Bouziane non loin du mausolée de Sidi Afif distant de 5 kilomètres de Sidi Ali. Les actions retenues seront réparties entre chaque groupe constitué ; celui dirigé par Belhamiti et Sahraoui a eu pour mission d'opérer à Cassaigne-centre ciblant l'arsenal de la gendarmerie pour récupérer armes et munitions. D'autres actions de soutien programmées consistaient à incendier deux fermes de colons (Asseraf et Monsonégo, la neutralisation des gardiens de nuit, s'emparer de leurs armes, saboter le central téléphonique des PTT et le transformateur EGA ainsi que le sectionnement des poteaux (Cassaigne - Bosquet) pour isoler la localité et plonger la région dans l'obscurité totale afin faciliter le repli des premiers moudjahidine, une fois les opérations terminées.
Belhamiti et Sahraoui décideront de former les groupes parmi les 330 hommes prêts à passer au combat déjà à l'époque dans le Dahra occidental; ils réuniront à la tombée de la nuit du 31 octobre à Ghar Sidi Youcef sus évoqué, une quinzaine d'hommes disposant de trois carabines italiennes, d'un fusil Mauser que leur avait procuré Bordji Amar. Benabdelmalek Ramdane ne participera pas à ces actions qui devaient-être déclenchées à zéro heure pour des raisons non explicitées. Le groupe de Belhamiti composé d'Afif M'hantel, Abdelkader Chouarfia et Mohamed Belkoniène s'est posté au sud/est de la bâtisse de la brigade de gendarmerie ; le second groupe de Sahraoui dit ‘'Mihoub‘' s'est camouflé dans le «fossé éclaireur» au nord-ouest, en attendant le moment de passer à l'action. A 23 h 40, soit vingt minutes de l'heure H, une voiture «Renault 4 Ch» à bord de laquelle se trouvaient deux jeunes colons s'est arrêtée devant le seuil de la brigade ; Pierre Mendès descendit et tira sur la clochette fixée sur le portail d'accès hurlant et réclamant secours et assistance pour son compagnon Laurent François blessé dans une embuscade à la sortie du village de Ouillis (actuellement Benabdelmalek Ramdane distant d'environ 10 kilomètres de Sidi Ali). Cette irruption inattendue fera capoter l'attaque surprise programmée qui consistait à donner l'assaut aux gendarmes dans les bras de Morphée. Déçus par la tournure prise et de l'échec annoncé, Belkoniène Tayeb et Taher Ahmed ont tiré des coups de feu pour faire taire les arrivants et les réduire au silence. Pierre Mendès parviendra à se glisser sous le véhicule pour se réfugier tandis que Laurent François atteint déjà à la nuque à Ouillis sera achevé devenant ainsi la première victime ce 1er Novembre 1954.
A la barre, Sahraoui Abdelkader, Belkoniène Tayeb et Taher Ahmed ont reconnu avoir tiré, alors que les cinq autres auront tenté tant bien que mal de répondre aux questions du magistrat. L'unique témoin, Pierre Mendès, survivant de l'assaut et toujours en vie fera un récit détaillé de cette soirée du 31 qu'il n'est pas près d'oublier, dira-t-il. De retour d'une soirée arrosée à la Salamandre et se dirigeant vers leur résidence à Picard (Khadra), ces fêtards, à bord de leur véhicule, ont été interceptés par le gardien de la ferme de «L'houdi» (Monsonégo) les informant de la présence d'individus suspects qui s'apprêtaient à saboter à l'explosif le transformateur électrique alimentant les localités environnantes, après avoir mis le feu à la ferme. Si l'entreprise avait réussi cette nuit-là, la région aurait été plongée dans le noir.
Le procureur de la république coloniale aura requis la peine de mort à l'encontre de Sahraoui Abdelkader, Belhamiti Bendhiba, BelkonièneTayeb et Taher Ahmed et pour les autres accusés, des peines de 5, 10 et 20 ans de travaux forcés. Au terme de trente minutes de délibérations, Sahraoui dit El-Mihoub, Belkoniène Tayeb et Taher ont été condamnés à la peine de mort, Belhamiti Bendehiba à la perpétuité, Beldjilali Youcef et Chouarfia Abdelkader à 20 ans de travaux forcés enfin M'hantal Afif et Belkoniène Mohamed à 5 ans de travaux forcés.
Et comme la destinée de chacun appartient à Dieu, tous seront libérés en mai 1962 à la faveur du cessez-le-feu conclu le 19 mars 62 entre la France et la délégation du FLN, après avoir transité par des centrales d'arrêt et camps de concentration (Lambèse, Serkadji...). Pour mémoire, des condamnés à mort de la région du Dahra, seul Boubekeur Bouhassoune (âgé de 23 ans et natif de Bosquet) auteur de l'attentat raté du dimanche 28/06/57 à la place du Barail de Mostaganem contre le sanguinaire maire éponyme Dejeanson, a été exécuté le 05/12/1957 à la prison civile d'Oran.
C'était en fait le début d'un cyclone qui allait balayer sept années durant un joug colonial de 132 longues années. Rien ne fut facile ! Rendons hommage et inclinons-nous à la mémoire de celles et ceux dont les tombes sont éparpillées par monts et vallées ou rassemblées dans les carrés de martyrs. Vous qui ne vous considériez ni pour des héros ni pour des martyrs parce que pour vous, libérer l'Algérie était tout simplement un devoir sacré.
*Fils de Chahid


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