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Mostaganem : Novembre dans le Dahra - Sidi Ali (ex-Cassaigne) au rendez-vous
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 10 - 2018

La guerre d'Algérie fut un grand épisode traumatique de l'histoire contemporaine. Tout fut erratique dans la colonisation que la lutte de libération nationale stoppera net après 132 années de répression et de souffrances endurées par tout un peuple. Des colonnes de vaillants hommes et femmes décideront de passer à l'action jusqu'au sacrifice suprême. Ils ont d'une seule voix dit ‘BARAKET' et nombre d'entre eux sont tombés au champ d'honneur pour nous offrir indépendance et bannière.
Murement réfléchie, la décision de passer à la lutte armée est née d'une fin de non-recevoir de toutes les propositions faites à la France coloniale ainsi que ses promesses d'y répondre positivement après que les conscrits algériens contribueraient activement à sa libération du fascisme et du nazisme.
La réaction de la France aux manifestations de joie d'une libération synonyme d'un espoir de voir le statut des Algériens changer, aura été comme un couperet des plus abject : le décompte des massacres du 8 mai 1945 empruntant la sauvagerie d'Hitler est on ne peut plus édifiant.
Les figures de proue du mouvement national ont convenu pour la plupart que la solution politique en toute démocratie n'était plus de mise et que seule la voix des armes en était l'issue.
Démantelée en septembre 1950, l'OS (organisation secrète) donnera naissance au CRUA (Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action) en mars 1954 dont 22 de ses membres se réuniront à Clos-Salambier (El-Madania-Alger) en juillet de la même année pour unifier les rangs et jeter les jalons d'une organisation insurrectionnelle. Face à un attentisme dépassé voire démobilisateur, et sous la houlette de Mohamed Boudiaf, six (06) personnalités du mouvement national d'entre les 22 historiques (Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad, Rabah Bitat, Mostefa Benboulaid, Krim Belkacem) se retrouveront chez Mouad Boukechoura le 23 octobre 54 à Rais Hamidou (Pointe Pescade Saint-Eugène, Alger) pour finaliser et mettre à exécution la décision prise lors du conclave du 17/07/54 à savoir le passage à la lutte armée.
Ce jour-là, chacun des participants à cette réunion sera placé à la tête d'une région dite wilaya, le territoire national fut décentralisé en six (06) entités. La wilaya V (Mostaganem-Oran) sera confiée à Larbi Ben M'hidi. Il la regagnera, le lendemain et après une rencontre avec Zabana à Oran le 25 octobre 54, il réunira le 28 du même mois l'encadrement des hommes du Dahra au lieudit ‘Ghar Sidi Youcef' dans la propriété du Mouadjahid Hadj Bouziane Si Afif au douar des Ouled Bouziane non loin du mausolée de Sidi Afif à l'entrée ouest de la ville de Sidi Ali. La proclamation du 1er Novembre de même que la date de déclenchement de l'insurrection seront communiquées aux présents. Pour mémoire, la région du Dahra comptait à cette date plus de 330 hommes prêts à passer au combat.
Le glas sonnera ainsi le premier novembre 1954
Ainsi donc, des actions armées seront programmées pour signifier à l'occupant le début des hostilités. Sabotage des réseaux de télécommunication (sectionnement des poteaux et central téléphonique) et de l'énergie électrique (transformateur EGA) pour isoler la localité et la plonger dans le noir, l'incendie des fermes Monsonego et Asseraf dit ‘l'houdi' et l'attaque de la gendarmerie de Cassaigne pour récupérer et s'accaparer de l'armement dans l'arsenal. Si les objectifs fixés ont tous été atteints, celui de la brigade par contre ne le sera pas et pour cause : en poste d'éclaireur avancé, le moudjahid positionné dans la périphérie d'Ouillis (actuellement Benabdelmalek Ramdane) n'hésitera pas à tirer sur un véhicule venant en sa direction vers 23h20 pensant qu'il s'agissait d'un engin militaire venu mettre en échec leur plan d'actions. Sa cible aura été en fait en cette nuit noire et brumeuse d'automne une 4cv dans laquelle se trouvaient deux jeunes colons Laurent François et Pierre Mendes fêtards de leur état retournant chez eux à Picard (Khadra) à l'issue d'une soirée arrosée à la Salamandre. Blessés par le tir et en quête de secours, ils se présenteront vers 23h45 devant la brigade de Cassaigne pour y donner l'alerte. L'effet surprise de cueillir les gendarmes dans leur sommeil ayant capoté, les militants embusqués qui attendaient l'heure fatidique de l'assaut (00h) achèveront Laurent François sur le perron et se réfugieront vers le rocher de Sidi Ahmed Zerrouki à la sortie Est de la ville, sur la route de Tazgait ; il sera ainsi la première victime française de la Révolution de novembre.
Au lendemain de ces opérations, les premiers suspects déjà répertoriés pour leur activisme politique avéré par les services de renseignements de l'administration coloniale seront arrêtés : Sahraoui Abdelkader dit Mihoub chef du commando, Belkoniene Tayeb, Taher Ahmed, Belhamiti Mohamed dit Bendhiba, Beldjilali Youcef, Chouarfia Abdelkader, Mehantal Afif, Belkoniene Mohamed, Si Afif Ahmed, Raouia Mohamed, Meziane Boutaiba, Hassaine, Belhamiti Larbi, Kadi Snouci, Affif… Au terme d'un procès expéditif par devant la cour d'assises de Mostaganem et qui n'aura duré d'ailleurs que quelques heures en ce lundi 23 juillet 1955, huit condamnations allant de la peine de mort (pour les trois premiers), la perpétuité (pour le suivant) et l'emprisonnement de cinq à vingt ans avec travaux forcés seront prononcés contre les insurgés suscités.
Le premier Chahid
Traqué par les renseignements généraux dans le Constantinois en raison de sa participation à la réunion des 22 historiques citée plus haut, Benabdelmalek Ramdane dit ‘Si Abdellah' sera sur recommandation de l'Organisation, orienté au cours de l'été 54 pour se réfugier chez Bordji Amar des Ouled El Hadj (Ouillis). Pour des raisons non élucidées, il ne participera pas aux actions de la nuit du 31/10 au 1/11 et trouvera la mort le 4 du même mois lors d'un ratissage effectué par la soldatesque française dans la forêt de Sidi Larbi (Khadra) où il campait. Benabdelmalek Ramdane sera le 1er martyr de novembre.
Anciennement Djebala, Sidi Ali sera baptisée Cassaigne par le sinistre général Pelissier en reconnaissance à ce jeune officier éponyme pour sa participation active aux enfumades dans les grottes des Frachihs de Nekmaria des tribus de Ouled Riah et des Flittas le 18 juin 1845 et où périront carbonisés plus de 1 200 civils pourchassés par les hordes coloniales pour s'être opposés à la spoliation de leurs terres. Les chambres à gaz ne sont donc pas une invention nazie, les français en ont été les précurseurs en Algérie. Pour rappel, Cassaigne a abrité le 2ème camp de concentration de l'Empire français d'alors après celui d'Ouagadougou au Burkina faso ; il a été érigé au lendemain de l'héroïque bataille les 13, 14 et 15 septembre 1956 au Douar Kchakcha-Sidi Zegai non loin de Tazgait commandée par le Chahid Djebli Mohamed. Dans ce camp où ont été pratiquées toutes sort de tortures (arrachage à vif de la dentition et des ongles, gégène, crucifixion, passage à tabac…) ont transité 45.000 militants de la cause nationale dont 3 300 ont trouvé la mort sous les tortures, 600 jetés parfois agonisant dans le puits Hassi Okba limitrophe.
Des 2 310 martyrs tombés au champ d'honneur, que compte la wilaya de Mostaganem, la localité de Sidi Ali enregistre à elle seule plus de 280 chouhada (Cf annuaire de la direction des moudjahidines publié lors du 50ème anniversaire de la révolution armée).
Et comme un malheur ne vient jamais seul, cette localité martyre qui arrivait difficilement à panser ses profondes blessures, elle traversera une autre tragédie au 40ème anniversaire de la Révolution ; une bombe dissimulée dans le carré des martyrs explosera sous les pieds de jeunes scouts venus célébrer la fête nationale, elle emportera quatre enfants innocents et fera de nombreux blessés.
Comme tant de contrées, le Dahra a écrit en lettres de sang l'une des plus belles pages de son histoire ; la mémoire requiert les témoignages de survivants pour restituer aux authentiques acteurs et non ceux de la 25ème heure surgis à l'orée de l'indépendance, la part de vérité.
Didouche Mourad : ‘‘nous allons mourir, mais exigeons que notre mémoire soit défendue''
*Fils de Chahid


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