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Sécurité énergétique : est-ce le souci actuel de l'Algérie ? (2éme partie)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 11 - 2020

Pour le gouvernement actuel, les hydrocarbures devront constituer le levier essentiel pour assurer une transition vers une économie qui se détache progressivement de sa dépendance des hydrocarbures .Toutefois le développement économique en perspective doit se faire avec le pétrole, énergie qu'il conviendrait de mobiliser au maximum de sa capacité pour booster encore plus l'économie nationale. Pour la démarche actuelle, parler de l'après pétrole est un discours démagogique qu'on rabâche depuis 1962.Pourtant on a tendance aujourd'hui à balayer du revers de la main la trajectoire du modèle de développement national pour prendre une autre orientation qui semble tout effacer pour repartir de zéro sans pour autant tirer la moindre leçon des erreurs du passé. Que faisait l'Algérie depuis l'indépendance si ce n'est utiliser le pétrole comme appui au développement national ? Où cela nous a mené ? Quelles sont justement chronologiquement les erreurs ? Qui en est responsable ? Sommes-nous en face d'un discours électoral qui ne fera qu'allonger l'économie de rente pour plusieurs générations ?
2-De l'origine de l'erreur dans la démarche
Contrairement à ce qu'on oubli de dire dans le discours actuel est que depuis les premières années de l'indépendance nationale, l'Algérie ne comptait que très peu sur la fiscalité pétrolière. Les hydrocarbures ont commencé à prendre du poids après la nationalisation pour s'imposer d'une manière définitive avec la réorientation de l'économie nationale du début des années 80. Qu'en est-il exactement ? Il faut rappeler que les années 70 ont connu une période où les hydrocarbures servaient d'assise pour le développement de tous les pôles de l'économie nationale dans l'avènement de ce qu'on appelait industrie industrialisante. Elle visait une approche auto -centrée pour qu'à long terme l'économie nationale ne dépendra pas uniquement du pétrole et ce sera justement le secteur industriel qui prendra le relais. Début des années 80, des technocrates fortement influencés par le modèle américain, ont procédé à une destruction sous forme d'une restructuration organique et financière de tout le secteur économique à commencer par celui des hydrocarbures censé servir d'appui aux autres secteurs. Cette approche part du principe que plus l'entreprise est petite plus elle est maîtrisable. Mais en éclatant les grandes sociétés nationales, cela a favorisé une cassure du processus intégré et un effritement du savoir et du savoir faire ainsi capitalisé pendant plusieurs années. Cela a vu des efforts et des sacrifices de toute une génération partir en fumée. La première conséquence : la chute brutale des prix du pétrole, conjuguée à celle du dollar de l'année 85 ont trouvé une économie fragilisée, fortement dépendante de la rente pétrolière et un secteur industriel en décadence. Depuis cet échec, maintenant admis par tous, les gouvernements successifs ne cessent d'être contraints par la rue de cumuler erreur après erreur pour entretenir un climat social qui arrange les affaires d'un système né de cette réorientation de l'économie nationale. Le comble c'est qu'à chaque fois qu'on échoue ,on tente de mettre cet échec sur le dos de cette période dite dirigiste alors que c'était la seule qui avait pour objectif de sortir le pays de la dépendance des hydrocarbures. Ne sont-ils pas aujourd'hui en train de conduire le développement économique en naviguant à vue ?
3-De l'origine du sureffectif et ses conséquences
La compression des effectifs et la libéralisation sauvage des salaires ont vulnérabiliser l'immunité du corps social pour permettre à des Azzoug, Moumen Khalifa, Sawaris, Khelil et les barons de la maffia politico- financière de s'y incruster facilement pour manœuvrer à leur aise. Le sureffectif en Algérie est la conséquence directe de la politique de plein emploi menée dés la promulgation du premier plan triennal et qui prévoyait l'emploi de toute la population masculine algérienne (09).Ceci paraissait logique étant donné le sens même de la révolution armée qui aspirait à l'épanouissement du citoyen algérien après une souffrance de plus d'un siècle d'indigénat. Les sociétés nationales restructurées avaient des objectifs politiques, celui de servir d'assise à l'indépendance économique de l'Algérie. Il était donc demandé aux salariés de les défendre comme des acquis de cette nouvelle bataille après celle armée. Parler donc comme l'ont fait ces technocrates de rentabilité et sur la base de simples opinions « mimétistes » les a déroutés. Les objectifs deviennent peu clairs, l'Etat qui assurait aux salariés presque tout (emploi, salaire, logement, règle leurs problèmes sociaux etc.) se désengage progressivement de leur environnement. L'erreur réside dans le fait d'avoir imposé un traitement économique aux problèmes du sureffectif alors qu'il est principalement et éminemment politique. Il s'agissait d'affectation arbitraire, de reconversion forcée voire de dislocation sociale. L'alliance est donc rompue. Sont apparues des fissures dans la cohésion sociale qui ont permis aux dysfonctionnements qu'on est en train de subir aujourd'hui, de s'enraciner. Cette déroute a rendu l'Algérien au travail narcissique, replié sur lui-même et complètement désintéressé de l'intérêt général. Il ne pense qu'à lui et à son entourage immédiat et il fertilise ce comportement acquis envers sa progéniture, ce qui explique l'esprit du gain facile chez les jeunes aujourd'hui. Les entreprises issues de la restructuration y compris Sonatrach ont été totalement noyautées par des recrutements familiaux lorsqu'ils ne sont de complaisance. Est instauré un processus d'encanaillement qui fait grossir ces cercles pour les rendre un champ de bataille favorable à la corruption mais très loin des objectifs de rendement tel que souhaités par ces technocrates. Pourquoi s'étonne t- on aujourd'hui que dans les dossiers de corruption en traitement ou en cours comme celui de Sonatrach I et II et ceux qui ont suivi lorsqu'un dirigeant est impliqué c'est toute sa famille qui le suit. C'est le cas de certains PDG de Sonatrach, de l'épouse du vice président commercialisation, la femme et les deux enfants de l'ancien ministre de l'énergie et des mines, le responsable de Direction Engineering et Construction de`Sonatrach qui s'occupe l'estimation des coûts des projets et sa femme, elle des contrats de soumission (10).Et ceci n'est que l'arbre qui cache la forêt. De la même manière les procès liés à la corruption sont fortement médiatisés mais n'aboutiront jamais en Algérie. En attendant l'aboutissement des affaires en cours après le 22 février 2019, qu'avons-nous retenu de l'affaire Khalifa ? Les larmes d'émotion de la juge en charge du dossier, de l'acquittement total des cadres dirigeants qui ont reçu des enveloppes sous différentes formes. Le secrétaire général de l'UGTA qui « assume ». Le ministre qui a autorisé cette banque s'est trompé de champion. Le golden boy lui-même difficilement extradé de la Grande Bretagne. Par contre, les seuls perdants restent ceux qui ont fait confiance à l'Etat pour déposer leurs économies qu'ils ne récupéreront sans doute jamais. Les affaires en cours risquent de suivre le même cheminement si des changements profonds ne se produisent pas dans la société.
3- La libéralisation des salaires n'a fait qu'affecter l'équité dans leur distribution
Il a fallu de nombreuses années après l'indépendance pour qu'enfin l'Algérie ait son propre code de travail. En effet, la loi du 5 août 1978, portant Statut Général des Travailleurs (SGT) remplace l'ordonnance du 02 juin 1966, elle-même issue de celle coloniale du 4 février 1959. Cette loi introduisait un système unique qui couvre toutes les activités de l'Etat et ses prolongements. Elle n'établit aucune différence de fond entre le secteur économique et administratif. Ceci paraissait aux yeux de ses initiateurs cohérents, étant donné les objectifs politiques assignés aux uns et aux autres. Pour l'approche technocratique, à partir du moment où il s'agit maintenant de rendre les activités plus compétitives, le SGT est apparu comme « un seul costume pour toutes les tailles » et donc les salaires devront être non seulement libérés mais aussi liés à la productivité et la performance de chacun. L'idée paraissait séduisante au départ mais dans les faits on a libéré les salaires en gardant le même mécanisme de régulation. En effet, le SGT a été remplacé par la loi 90-11 portant relation de travail amendée à deux reprises uniquement pour « tripoter » les verrous des licenciements et de la compression des effectifs. La régulation du travail continue jusqu'à ce jour d'être évaluée suivant un décret d'application du statut général des travailleurs. Il s'agit du décret 80-48 du 23 février 1980 et qui institue la régulation économique des salaires et de la stimulation matérielle collective et individuelle du travail. Ce qu'on appelle de nos institutions publiques administratives et économiques PRI/PRC. A Sonatrach, cette évaluation n'est faite que sur des longues périodes. C'est-à-dire la même note apparaît sur la fiche de paie du travailleur pendant plusieurs années. En d'autres termes, cette stimulation ne récompense pas l'effort fourni par le travailleur ou l'équipe mais devient une partie intégrante du salaire parfois même revendiquée en tant que droit. Résultat : plusieurs enquêtes de l'ONS, a révélé une grande disparité dans les salaires sans aucun lien avec les performances mais en fonction de l'activité de l'entreprise elle-même. Sonatrach par exemple qui commercialise les hydrocarbures payent beaucoup mieux que les filiales du groupe qui sont eux aussi du secteur. Le salaire net moyen mensuel estimé à plus de 40 000 DA. ... Le salaire net moyen mensuel en Algérie (hors secteurs agriculture et administration) a été estimé à 40 325 DA en 2017 contre 39 901 DA en 2016, soit une hausse de 1,06. En 2020 selon les derniers chiffres rendus publics par l'Office Nationale des Statistiques (ONS), le salaire mensuel moyen devrait tourner autour de 41.000 DA, soit 205 € si l'on se référé au taux de change de l'Euro sur le marché noir algérien. L‘évolution de toute la décennie n'est pas meilleure non plus. Ainsi, l'ONS note que le niveau des salaires nets mensuels de mai 2011 se situe à environ 29.400 DA. Il est de 41.200 DA dans le public et de 23.900 DA dans le privé national. Cette dernière confirme, si besoin est, que les activités pétrolières (production et services d'hydrocarbures) et financières (banques et assurances), restent les secteurs qui payent le mieux avec respectivement des niveaux de salaires relativement élevés avec 74.800 DA et 44.900 DA, soit 2,6 et 1,5 fois plus que le salaire net moyen global. Contrairement, les secteurs de la construction, de l'immobilier et services aux entreprises sont les parents pauvres avec des salaires inférieurs à la moyenne, c'est à dire respectivement 22.500 DA et 24.400 DA, soit 77% et 83% du salaire net moyen global. Ces salaires correspondent au montant effectivement perçu par le salarié et prend en compte le salaire de base, les primes et indemnités ainsi que les différentes retenues (impôts sur le revenu global -IRG-, sécurité sociale et retraite). En Algérie, le salaire de base représente 62% de la rémunération brute totale et les primes et indemnités 38%. Ces écarts de salaire trouvent leurs explications dans le cachet des entreprises activant dans ces secteurs. D'un côté, les entreprises qui emploient un grand nombre de salariés très qualifiés (hydrocarbures et banques) avec un système de rémunération spécifique. D'autre part, il y a les secteurs qui affichent une faiblesse relative des salaires due essentiellement à la prédominance du personnel d'exécution important et peu qualifié. Ainsi, un cadre perçoit un salaire net moyen de 55.200 DA contre 34.000 DA pour le personnel de maîtrise et 21.600 DA pour un salarié d'exécution. Ces différences sont plus marquées dans certains secteurs d'activité (industries extractives et la santé) où le salaire des cadres atteint respectivement 94.400 DA et 56.800 DA. Par contre, dans les secteurs (production, distribution électricité, gaz et eau) et (services collectifs sociaux personnels), les cadres ne perçoivent respectivement que 41.400 DA et 41.700 DA. Ceci, il faut le préciser ne concerne que les salaires moyens rentrant dans les grille visibles et conventionnées. La rémunération des cadres dirigeants, c'est une autre paire de manche. Les tentatives de lier les salaires aux performances individuelles ont presque toutes échouées ou restées à l'état embryonnaire pour la simple raison qu'il reste difficile de déterminer qui est rentable et qui ne l'est pas .On se roule les pousses, parfois on tricote, on lit le journal et surtout on est derrière son micro pour suivre un jeu pour qu'enfin on revient aux injustices dues à la disparité salariale d'avant le SGT. Maintenant dans les revendications salariales, les syndicats mettent en avant non seulement la question du pouvoir d'achat mais aussi celle de l'équité. En effet, dans le contexte actuel d'évaluation de la productivité du travail, un ingénieur qui a le malheur de trouver un poste dans le secteur des mines touche deux fois moins que son collègue à Sonatrach pour une même qualification et parfois plus de travail
*Consultant, économiste pétrolier
Renvois
(09)- lire le préambule du plan triennal couvrant la période 67-69
(10)- lire l'article signé M.A.O EL Watan du 15 août 2013 sous le titre « le système Khelil est toujours en marche à Sonatrach


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