Un mélange de consternation, d'exaspération et d'inquiétude est éprouvé par la population de la contrée d'Aïn El Turck face à l'indisponibilité du vaccin antigrippal dans les officines. En effet, selon les déclarations d'un nombre indéterminé des habitants du chef-lieu de cette daïra, abordés à ce propos par Le Quotidien d'Oran, un sentiment de crainte et de marginalisation est ressenti dans cette partie de la wilaya d'Oran, de surcroît en ces temps de pandémie du Covid-19, notamment par les personnes d'un certain âge. «J'ai cherché vainement ce fameux vaccin dans pratiquement toutes les pharmacies de la municipalité d'Aïn El Turck. Comment ose-t-on claironner en bombant le torse, comme un paon voulant se rendre intéressant dans un poulailler, et ce, pour prétendre que ce vaccin est disponible à volonté, et nous nourrir ainsi d'absurdes illusions ? De qui se moque-t-on au juste ? C'est ridicule, aberrant et impardonnable ! Nous voudrions bien savoir ce que signifie cette fausse publicité sur la disponibilité de ce produit, grandement indispensable en ces temps de crise sanitaire», s'est insurgée, avec amertume et répulsion, une femme âgée, souffrant du diabète, abordée à ce sujet à sa sortie d'une pharmacie, située non loin de la place du 20-Août 1956, en plein cœur de la municipalité d'Aïn El Turck. Notre interlocutrice a affirmé sur un ton laborieusement sarcastique qu'elle «s'est déjà adressée à trois autres officines de ladite municipalité dans l'espoir de trouver ce précieux vaccin. Rien, niet, nada, repassez quand la poule aura des dents. Je pense que l'on s'en tamponne fort civilement le coquillard à propos de notre incohérente situation à moins que l'on tente de nous sacrifier sur l'autel du Covid-19». Des témoignages similaires poignants et lourds de sens ont également été formulés par un grand nombre d'habitants qui se sont plaints de cette baroque pénurie, qui ne dit pas son nom. «Nous avons réceptionné un insignifiant quota de vaccins antigrippaux. La forte demande l'a rapidement épuisé», a confié en substance une pharmacienne de la municipalité d'Aïn El Turck dont s'est rapproché Le Quotidien d'Oran. Des déclarations similaires ont été formulées par d'autres gérants d'officine du chef-lieu. Une biscornue réalité du terrain, qui remet violemment en question la jactance, la pagnoterie et le sarcasme, menés tambour battant par les uns et les autres autour de la commercialisation de ce vaccin qualifié par la vox populi de «litote» dans une conjoncture légendaire.