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Plan Valyd 2030 : «les villes seront détruites, les déserts construits» !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 07 - 2021

Au cours de son histoire, l'Algérie a connu plusieurs séismes de fortes magnitudes qui ont parfois généré des pertes humaines et matérielles importantes.
Les travaux montrent que les séismes les plus violents voire les plus meurtriers sont ceux qui se sont produits dans la région littorale particulièrement dans la région d'Alger en 1716, à Oran en 1755, à Blida en 1790 à Jijel en 1825 et plus récemment Orléansville en 1954 et Boumèrdes en 2003. Dans les régions des Hauts Plateaux et de l'Atlas saharien, l'activité sismique est faible. La bande côtière correspond à la frontière des deux plaques tectoniques africaines et eurasienne qui sont en rapprochement depuis des millions d'années et sont un phénomène naturel notent les experts du CRAAG.
La tradition musulmane nous enseigne que des «villes seront détruites et les déserts construits». La nappe de l'Albien se trouve en grande partie dans le Sahara algérien. Elle est la plus grande réserve d'eau douce au monde, l'équivalent de 50.000 km3 d'eau potable accumulées depuis des millions d'années. Sous le sable chaud du désert saharien se cache une mer d'eau fraîche grande comme 4 fois la France. «Les villes seront détruites, les déserts construits». L'Algérie côtière est soumise à une activité sismique régulière. Des villes bâties sur une faille sismique abritent la quasi-majorité de la population. Un schéma d'aménagement du territoire entamé par la France coloniale et poursuivi par l'Algérie indépendante. Ce schéma d'aménagement du territoire d'inspiration coloniale, mis en œuvre au lendemain de l'indépendance, a eu pour conséquences la concentration des populations dans les villes conduisant au bétonnage des terres agricoles fertiles du pays sur le littoral et la pollution des côtes de la Méditerranée. A contrario, les Hauts Plateaux seront abandonnés dans un état de sous-développement plus adaptés à recevoir des industries de transformation avec une répartition spatiale équilibrée de la population par la création de villes nouvelles. Cette gestion autocratique, anarchique et irresponsable de la société et des ressources du pays n'est, nous semble-t-il, pas étrangère à l'influence et l'attraction de la France sur/par les «élites cooptées» du pays, aujourd'hui vieillissantes pour la plupart, maintenues en activité malgré leur âge avancé et finissent presque toutes dans un lit parisien. Elle s'insère parfaitement dans la stratégie de décolonisation du général De Gaulle, engagée dès 1958 à son retour au pouvoir et parachevée en 1962 par la signature des Accords d'Evian dont la partie la plus secrète a été, semble-t-il, largement exécutée. L'Algérie a arraché son indépendance par l'emploi de la ruse, elle a raté son développement par manque d'intelligence. Avec une densité de cinq habitants au kilomètre carré au sud et deux cents habitants au kilomètre carré au nord, l'Algérie est un bateau qui chavire. La remise à flots suppose évidemment une répartition judicieuse de la population et une exploitation rationnelle de ses ressources humaines laissées en jachère par les politiques économiques suicidaires menées à la faveur d'une manne pétrolière et gazière providentielle en voie de tarissement dans un avenir très proche. C'est ainsi que l'Algérie s'est installée, depuis de nombreuses années, dans une position inconfortable d'un pays déficitaire et gros importateur de denrées alimentaires dont l'éventail est très large et concerne pratiquement un nombre important de produits (sucre, huile végétale, lait, légumes secs et notamment les céréales, produit stratégique entrant dans la consommation courante et quotidienne de la quasi-totalité de la population quel que soit le modèle de consommation considéré (urbain ou rural).
L'Algérie est le seul pays au monde à négliger ses paysans, ses artisans, ses travailleurs qualifiés, ses fonctionnaires honnêtes, ses penseurs, ses créateurs alors qu'aujourd'hui en Europe, aux Etats-Unis, le revenu des paysans est protégé et subventionné et la terre prend de la valeur. La revalorisation de la terre serait un moyen de redonner à l'Algérien le goût du travail et non l'envie de fuir le pays ou de mettre sa vie en péril dans des embarcations de fortune. «La terre est comme la femme, plus on la laboure, et plus elle donne du blé».
De toute façon, on ne peut se passer d'une ressource négligée par le passé de par sa discrétion, à savoir l'eau. L'eau est un facteur décisif pour la solution des problèmes du citoyen d'une part et pour la construction d'une économie de survie d'autre part. Car, l'élévation de la production agricole et l'amélioration de la productivité nécessitent des besoins accrus en eau pour irriguer plus de sept millions de terres agricoles asséchées ou en voie d'assèchement et étancher la soif de 44 millions d'habitants. De plus en plus, l'eau devient «un problème politique et social». Aussi semble-t-elle être prête à céder les réserves de pétrole et de gaz se trouvant dans le sous-sol contre tout bonnement un peu d'eau et beaucoup d'oxygène car considère-t-elle, que si le pétrole et le gaz «polluent», l'eau et l'air «purifient», consciente de plus en plus que la terre algérienne n'a pas besoin du sang des guerriers mais de la sueur des hommes. Pour ce faire, elle est à la recherche d'une nouvelle idéologie fondée sur le travail créateur de richesses et d'une pensée libératrice productrice de valeurs et de symboles pour la tirer de cette léthargie qui lui colle à la peau depuis plus de cinq décennies. Que de temps perdu ? Que d'énergie gaspillée ? Que d'opportunités ratées ? Dans un pays où s'accumulent des fortunes et où l'homme dépérit, on ne peut que méditer cet adage populaire : «une richesse amassée est un tas de fumier puant et que par contre une richesse répandue est un engrais fertile». Autrement dit une fortune entre les mains des gens sans esprit sans scrupules et sans moralité est un danger public. La possession des biens ne signifie pas nécessairement jouissance de ces biens et encore moins en tirer profit pour le bien de tous et de chacun. Face à cette situation contraignante où le taux de dépendance croît rapidement d'une manière alarmante (Le Covid-19 n'y est pour rien) est-il possible de renverser la vapeur ? C'est-à-dire d'augmenter l'offre locale. Pour augmenter l'offre alimentaire on peut soit étendre la superficie cultivée soit améliorer les rendements.
L'agriculture saharienne offre des perspectives rassurantes pour peu que la volonté politique soit manifeste. Les pays développés soutiennent la production, les pays rentiers soutiennent les importations, c'est-à-dire financent la dépendance du pays aux variations des prix vers la hausse sur les marchés internationaux rendant vulnérables leurs populations.
La fin du pétrole va creuser la faim dans le monde. La famine sera le critère biologique déterminant de sélection des peuples à la survie. C'est dire toute la responsabilité du choix des hommes devant conduire le destin de la nation. Que l'argent du sud retourne au sud, le nord en a fait un très mauvais usage. Le financement de l'agriculture par les recettes pétrolières s'est avéré un fardeau trop lourd à supporter. L'Algérie n'était-elle pas le grenier de la France coloniale au XIX siècle ? Il est vrai que la population ne dépassait pas quatre millions d'âmes et qu'aujourd'hui, elle compte dix fois plus. Comme il est juste de dire que l'Algérie utile se trouvait au nord (10% du territoire) et qu'actuellement, elle se trouve au sud (90% de la superficie totale).
Une fois les gisements pétroliers et gaziers épuisés et l'indépendance du pays compromise, le Sahara sera-t-il le futur potager de l'Algérie ? ou sera-t-il de nouveau sacrifié pour produire des hydrocarbures non conventionnelles après avoir servi de terrain d'expérimentation de la bombe atomique française, des armes chimiques et avoir arrosé l'économie européenne d'un pétrole abondant et à bon marché, et ainsi avoir assuré la survie artificielle d'une civilisation matérialiste occidentale en déclin ? Est-ce la fin des temps ? La tomate d'Adrar est-elle un signe avant-coureur ? L'agriculture saharienne, de surcroît une agriculture «bio à bas prix», n'est pourtant pas une utopie avec une lumière abondante, de grandes surfaces à perte de vue, une énergie solaire à profusion, des ressources en eaux souterraines accessibles captées, transportées, traitées, exploitées rationnellement comme dans le passé ancestral ou mieux encore, une main-d'œuvre qui ne demande qu'à être employée, les techniques de production modernes existantes, un financement à portée de main. Des oasis verdoyantes fleuriront. Les populations se déplaceront, les Algériens se remettront au travail, des îlots de vie apparaîtront, l'espoir renaîtra. Une ceinture verte de sécurité alimentaire des peuples de la région se formera ; elle sera plus profitable et moins coûteuse que toutes les armées sophistiquées réunies du monde mobilisées pour la protection des puits pétroliers et gaziers, vitaux pour le pays et d'un intérêt indéniable pour l'Occident. L'Europe y trouvera certainement son compte et apportera, sans aucun doute, son savoir-faire pour ne pas courir le risque d'être envahie par les peuplades venant du Sud dans des embarcations de fortune, traversant une Méditerranée devenue au fil des ans le cimetière des Africains. «L'Algérie est capable d'accompagner les Etats du Sahel dans l'agriculture et la sécurité alimentaire» a déclaré le Directeur général de la FAO à la réunion des ministres de l'Agriculture des pays membres du Centre international des hautes études agronomiques du Bassin méditerranéen (Ciheam). Que les pipelines et les gazoducs prennent la direction du sud. La paix dans la région passe par le développement de l'Afrique. Il y va de la protection de l'Occident. Idées chimériques ou idées prometteuses ? Le pays doit tourner le dos à l'Europe et regarder en direction de l'Afrique subsaharienne. Que l'argent du sud retourne au sud, le nord en a fait un très mauvais usage avec évidemment la connivence du grand Nord qui défend les droits de l'Homme, de l'homme occidental évidemment. Un grand Nord qui ne cherche que le pillage du grand Sud.
«Il n'y a pas de richesse sans créativité, ni de créativité sans démocratie» nous dira Jacques Attali, un pied-noir né le 1er novembre 1943 à Alger.
Des mesures énergiques doivent être prises par les pouvoirs publics pour atteindre ces objectifs. C'est dire que le secteur hydraulique et non le secteur automobile doit constituer la priorité de l'heure. Les nouveaux décideurs du pays doivent accorder un intérêt particulier à la valorisation du potentiel hydraulique. C'est pourquoi, l'utilisation de l'eau doit être repensée de façon approfondie tant du point de vue quantitatif que qualitatif pour limiter les gaspillages en eau et en devises et promouvoir la réutilisation et le recyclage des eaux y compris par des procédés correctifs de traitement et d'épuration et envisager la possibilité d'utiliser des eaux traitées dont la qualité correspond aux utilisations auxquelles elles sont destinées.
Par ailleurs l'effet conjugué de la progression démographique, l'urbanisation massive de la population, l'industrialisation ratée, la monétarisation poussée de l'économie sans oublier une agriculture assoiffée et une paysannerie déboussolée fait que l'écart entre les besoins des populations en produits alimentaires et les ressources disponibles ne cesse de s'élargir. Aussi nous semble-t-il qu'un plan VALYD 2030 peut contribuer à redonner de l'espoir en vue d'une sortie de crises. Pas un plan VALYD 2020 au service des multinationales des hydrocarbures (pétrole et gaz de schiste), de l'agro-alimentaire, des finances et leurs alliés en Algérie mais par un plan de valorisation des Ressources Hydriques au bénéfice des populations et par conséquent de la légitimité du pouvoir.


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