Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a décidé de renouer avec le mouvement de protestation. Il a appelé ses adhérents à reconduire la grève cyclique de deux jours par semaine, à partir du 25 janvier. Le Cnapeste a justifié ce retour à la protestation par la situation inextricable à laquelle fait face la famille éducative, que ce soit sur le plan sanitaire, professionnel ou social. Résultat direct, selon le Cnapeste, «des conséquences des politiques économiques improductives traduites par la nouvelle loi de finances 2022, qui s'est caractérisée par l'adoption d'une politique de restriction de la protection sociale». «Ce qui a entraîné, selon le syndicat, une hausse sans précédent des prix, notamment des matières les plus consommées. Tout cela ajouté à la dépréciation de la valeur du dinar sans une augmentation des salaires». Dans un communiqué rendu public hier, le Cnapeste a déploré ce qu'il appelle «l'incohérence, l'hésitation, l'ambiguïté et l'opacité entourant la décision de modifier et d'augmenter la valeur du point indiciaire avec le retard et le report de la décision». Pour rappel, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait annoncé dans un premier temps que le point indiciaire des salaires serait révisé à partir du deuxième semestre 2022. Il est revenu tout récemment sur cette question, en affirmant que la révision du point indiciaire dans la fonction publique entrera en vigueur avant fin avril prochain, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. En dépit de ces annonces, le Cnapeste est resté sceptique en revenant à la charge avec les revendications soulevées dans les déclarations précédentes du Conseil national. Tout en exhortant les membres de ses bureaux, à travers le territoire national, à assurer le succès de la grève et à boycotter l'opération de remise des notes des examens. Le Cnapeste insiste sur l'amélioration du pouvoir d'achat par l'augmentation des salaires (revalorisation du SNMG et le point indiciaire) et la révision du régime indemnitaire. Il a appelé, en outre, à l'ouverture d'une discussion approfondie et sérieuse tout en impliquant les syndicats autonomes dans le projet d'amendement des lois sur la liberté d'exercer le travail syndical, protéger le représentant syndical et corriger certaines pratiques de certaines administrations qui entravent l'exercice syndical. Les rédacteurs du communiqué ont ouvert une parenthèse sur la situation sanitaire, regrettant «l'absence quasi totale de protocoles de prévention sanitaire, l'absence de recrutement et de nouveaux postes budgétaires». Et de dénoncer «l'intégration dans certains établissements des groupes d'élèves dans une même classe, ce qui rend compliqué de respecter la distanciation physique». Enfin, le syndicat déplore «l'absence d'une stratégie nationale pour faire face à l'épidémie dans le milieu scolaire».
