M. Goudjil: La consécration de la paix et de la sécurité internationales passe par la résolution des questions palestinienne et sahraouie    Mondial 2026 (Qualifications) Algérie-Guinée: le Gabonais Pierre Ghislain Atcho au sifflet    Constantine/ANP: portes ouvertes sur les activités de la Direction centrale des carburants    Ghaza: la Nakba palestinienne se répète 76 ans après, dénonce Amnesty    L'APM décerne son "Prix d'Excellence" au président de la République    Décès de 5 enfants par noyade à la Promenade des Sablettes: placement de 6 accusés sous mandat de dépôt    Touggourt: une récolte de plus de 17.000 quintaux de céréales attendue cette saison    HCLA: Colloque international à Alger sur le recours à l'IA dans la conception des programmes pédagogiques    APN: séance plénière jeudi consacrée aux questions orales    Dessalement de l'eau de mer: 63% de taux d'avancement des travaux du projet de la station de Cap Djenat    Cyclisme/Tour d'Algérie 2024: l'Algérien Youcef Reguigui signe une deuxième victoire    Un terroriste se rend aux autorités militaires à Bordj Badji Mokhtar    Coupe arabe de la Fifa: le Qatar accueillera les éditions 2025, 2029 et 2033    Palestine: Blockout, la "guillotine numérique" pour dénoncer les célébrités "non solidaires"    Ghaza: 56 à 60% des martyrs sont des femmes et des enfants    Lancement de l'inventaire du patrimoine architectural algérien    Arkab reçoit le secrétaire général du GECF    Festival Imedghassen: projection du film "Megdan between water and fire"    «Tchouaméni pas encore forfait pour la finale»    Tordre le cou à la supposée surreprésentation des musulmans dans les prisons françaises…    Le secrétaire général de l'ONU demande une enquête sur la mort d'un employé à Rafah    Qui veut nuire à la crédibilité de Sonatrach ?    Vaste opération de réhabilitation de la forêt de Boumergued Une vaste opération a été lancée    Les services de la DCP et de la Gendarmerie nationale procèdent à l'élimination des produits non-conformes    2.600 comprimés hallucinogènes et 40 grammes de cocaïne saisis    L'entreprise repousse les limites avec des modèles commerciaux innovants    Une université américaine annonce une révision de la question du désinvestissement d'Israël    «Des titres et des billets de qualification aux JP-2024», objectif de la participation algérienne    Accélération de la préparation du Plan de valorisation    Tenues traditionnelles et bijoux au coeur de l'événement    Promotion de la culture et des arts    Implication des jeunes pour les élections    Enquête approfondie et sept personnes placées en garde à vue    Le peuple sahraoui attaché à ses pleins droits à la liberté et à l'indépendance par tous les moyens légitimes    Tour d'Algérie 2024 – 1ère étape : Yacine Hamza gagne et annonce la couleur    Le pouvoir politique US des deux poids, deux mesures….    Palestine. Mieux vaut tôt que jamais    25 mis en cause placés en détention provisoire pour actes de vandalisme    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Gouvernance électronique: Comment éviter la facture numérique ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 02 - 2022

Aujourd'hui, il est admis que partout dans le monde, les Etats, les gouvernements, les administrations, utilisent les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour se rapprocher des usagers, traiter leurs demandes de papiers, leurs dossiers, répondre à leurs besoins d'efficacité, de vitesse, de moindre coût, de sécurité, de protection de leurs données personnelles.
Réciproquement, les citoyens, d'un simple clic de souris, peuvent désormais franchir les portes de l'administration électronique, sans qu'ils aient à ouvrir leurs sacs, montrer leurs papiers, chercher une hôtesse ou un guichet, se présenter, répondre à des questions.
L'administration électronique est une porte que chacun peut franchir à sa guise, refermer, oublier, rouvrir, à volonté, la nuit, le jour, à l'heure qui convient le mieux pour s'occuper de démarches administratives.
Cette porte de l'administration, elle est dans l'ordinateur personnel de chaque usager. Le «Sésame, ouvre-toi...» obéit au doigt et au clic. L'administration au bout du doigt... donne un goût de liberté et la sensation qu'on peut gérer son temps au mieux de ses préoccupations.
La nouvelle administration, e-administration ou administration électronique, est en marche et semble s'éloigner de l'ancienne et toujours actuelle, celle du papier, la p-administration, caractérisée par des services publics informatisés, mais cloisonnés, souvent isolés les uns des autres, et reliés au public par l'intermédiaire des guichets et de la correspondance, du téléphone souvent anonyme et des rencontres de circonstance.*
Mais cette «gouvernance électronique » a un autre coût qui gagnerait à être identifié !
Notre quotidien, disent les experts, est de plus en plus rythmé par des procédures numériques, que ce soit dans la sphère privée professionnelle ou publique: e-administration, recherche d'emploi, de logement, réservation de billets de train ou d'avion, virements bancaires, applications mobiles, etc.
Cette tendance à la « e-organisation » ne cesse de se développer, ce qui risque de marginaliser, un peu plus chaque jour, ceux qui ne savent pas utiliser un terminal de télécommunication (smartphone, tablette, ordinateur, etc.), et ceux qui n'y ont pas accès !
En Algérie, dans la foulée des réformes, nous avons peu conscience de ce danger identifié par ailleurs sous l'appellation d'«illectronisme » !
Ce mot un peu barbare est un néologisme venant de la traduction de «information illiteracy» qui transpose le concept d'illettrisme dans le domaine de l'information électronique.
C'est le fait de ne pas maîtriser les outils numériques. Sinon personne dans l'entourage de Kamel Beldjoud, parmi ses proches conseillers ou les informaticiens de son département, n'a réfléchi au moyen d'attirer son attention sur ce risque qui ira s'aggravant jusqu'à devenir, à Dieu ne plaise, un facteur d'«exclusion sociale» !!!
Que restera-t-il alors de sa politique d'«humanisation» de l'administration algérienne si, en définitive, elle devrait mener à une «fracture numérique» d'où en seraient exclues de larges couches de notre population ?
L'illectronisme cousin de l'illettrisme, toujours selon les experts de la chose, est un fléau qu'il faut combattre activement, à l'heure où l'utilisation des services web devient un passage obligatoire.
Appellation effarante, faut-il le préciser, que nous avons découvert en même temps que nous la livrons au lecteur et surtout à ceux qui ont planifié pour le pays « la gouvernance électronique à pas de charge », faut-il le dire !
On ne peut parler de gouvernance électronique sans s'y intéresser.
A fortiori, au ministère de l'Intérieur et au ministère de la Numérisation et des Statistiques qui en ont fait leur cheval de bataille !
Ces ministères doivent d'ores et déjà réfléchir aux moyens d'identifier tous ces Algériens des zones d'ombre qui sont dans le dénuement face à l'informatique et aux outils électroniques en général.
Beaucoup d'entre nos concitoyens sont même conduits, aujourd'hui, à renoncer à une requête, une démarche administrative ou commerciale par le fait de cet illectronisme. Ces personnes, disons-nous, se privent, alors, d'une aide ou d'un remboursement auxquels elles ont droit !
Certains même ont le sentiment que leurs chances d'accéder à un travail étaient limitées ou annulées à cause de l'emploi indispensable d'internet ou ce qu'on appelle communément l'usage de l'«outil informatique» !
Une difficulté qui risque de prendre de l'ampleur dans la perspective de la « dématérialisation totale de l'administration» voulue par le gouvernement !
Que faut-il faire alors ?
Identifier, comme cela s'est fait ailleurs, les profils des usages de l'internet :
- Les « aguerris » qui n'ont aucune difficulté
- Les « volontaires », qui ne maîtrisent pas l'outil mais qui souhaitent y arriver.
-Les « décalés » qui ne se servent pas d'Internet tous les jours et se font aider d'un proche.
- Les «réfractaires» qui font carrément sans.
- Les « occasionnels », souvent jeunes et ne disposant pas d'une connexion permanente. Faute de moyens personnels (smartphone, tablette, PC) ou faute de connexion ou de débit !!!
Et il y a aussi et surtout ceux que les spécialistes ont nommés les « abandonistes » (encore un néologisme) qui renoncent aux démarches en ligne, car ils peinent à naviguer sur le net pour causes de complexité des mots de passe, de langage administratif rédhibitoire sur sites web, etc.
Comment éviter la facture numérique ?
1. Prendre le mal par la racine, à partir de l'école; en avançant la formation dès le plus jeune âge de la compréhension du monde informatique, on peut augmenter le niveau d'exigence et donc former de meilleurs informaticiens.
Pour l'heure, à tous les niveaux scolaires, il y a, clairement, un manque de compétences en matière de maîtrise de l'univers informatique.
En plus des moyens et de l'équipement quasi inexistant dans les établissements d'enseignement !
2. La particularité de l'Algérie est de disposer d'un réseau étendu permettant une connexion à qualité égale de l'ensemble des zones urbaines et rurales, y compris celles jouxtant les frontières nationales.
Le ministre des TIC doit travailler pour une baisse des coûts de l'internet en parallèle à une hausse de son débit à partir de l'entrée en service de deux câbles sous marins à partir de l'Europe.
D'autres efforts sont attendus du même ministre :
1. Obtenir la révision à la baisse des prix des PC et autres tablettes en supprimant quelques taxes.
2. Et surtout amener les opérateurs de téléphonies mobiles qui engrangent d'énormes bénéfices grâce au marché algérien très porteur, à financer un « plan de formation » pour ne plus laisser sur le carreau du numérique les usagers notamment ceux concernés par la e-administrations qu'on a qualifiés de supra «abandonistes»?
Et du budget de l'Etat et des collectivités locales :
A travers l'acquisition, par exemple, de bus équipés d'ordinateurs pour faciliter l'initiation à l'informatique aux usagers des zones d'ombre, rurales et éloignées principalement.
C'est à ce prix, peut-être, que nous éviterions la fracture numérique !
*Georges Chatillon « L'Administration électronique : enjeux pratiques, défis juridiques ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.