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Médias en campagne électorale: Armes à double tranchant
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 04 - 2022

Le face-à-face Emmanuel Macron/Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle est fixé au 24 avril avec Léa Salamé comme intervieweuse politique (France 2), et Gilles Bouleau, présentateur du 20 heures (TF1). Le Réalisateur, Didier Froehly disposera de 16 caméras (contre 13 en 2017). Selon Ifop-Fiducial, Macron à J-3, accentue son avance de 9 points.
Chaque élection place les médias, et plus particulièrement les médias audiovisuels et les réseaux sociaux, au centre d'une intense actualité politique. En périodes préélectorales la situation devient ardue en raison des couvertures médiatiques disproportionnées. Entre ceux qui sacralisent ces outils de communication et ceux qui les vouent aux gémonies, peu de place est réservée à ceux qui se proposent d'en analyser la fonctionnalité politique, idéologique, culturelle, pédagogique ou historique. La cause est entendue. Nous sommes tous, bien qu'à des degrés divers, dans l'incapacité de maîtriser tous les paramètres de cette iconosphère dans laquelle nous évoluons. Fixes ou animées, réelles ou virtuelles, chimiques ou numériques, les multiples images qui nous parviennent de toutes parts s'imposent à nous, nous interpellent, nous provoquent parfois. Les messages implicites ou explicites qu'elles véhiculent, via les grands et petits écrans et les réseaux sociaux, ne laissent guère indifférents. Leur toute puissance et leur impact indéniable sur l'opinion publique et sur les comportements individuels ou collectifs témoignent de leur influence néfaste et/ou salutaire. Leurs détracteurs les accusent du délit d'avilissement de la pensée, de complaisance à l'égard des pouvoirs en place, de clientélisme et même parfois de lobbysme compte-tenu des possibilités de rétention d'informations, des tentatives de désinformation et de manipulation de l'opinion publique. Les défenseurs des médias soulignent, au contraire, leur efficacité dans de multiples domaines, et plus particulièrement dans les créneaux de la communication : accès à l'information, à la formation, à la distraction et à l'éveil d'une conscience critique.
Comme en période de crises ou de conflits, la présidentielle française a remis les médias et les réseaux sociaux au goût du jour en soulevant moult interrogations : ces derniers remplissent-ils convenablement leur mission civique? Répondent-ils aux besoins spécifiques des électeurs potentiels ? Qu'en pensent exactement les citoyens français face aux dits, aux non-dits et aux «Fake-News» préjudiciables à une bonne circulation des nouvelles ? Questions centrales pour tout démocrate qui se respecte ! Cependant, y répondre n'est guère aisé. En effet, la mise en spectacle exacerbée de l'actualité par certaines chaines radiophoniques et télévisuelles, et la réverbération exagérée qu'en donnent les réseaux sociaux, accentuent la désinformation et donc le désarroi. On le constate chaque jour. Les effets pervers de la surmédiatisation banalisent les événements de la vie. D'où la nécessité impérieuse d'une vigilance accrue et d'une plus grande circonspection face aux messages distillés qui, chaque jour, se bousculent et s'enchevêtrent dans nos têtes. En nous focalisant sur la médiatisation outrancière de quelques faits d'actualité liés aux élections présidentielles qui s'achèvent, force est de constater les dysfonctionnements manifestes tout azimut. La manipulation des esprits s'est banalisée face aux abus et aux incohérences multiples et tout cela pour satisfaire un candidat, faire de l'audience et remporter le pactole. Alors que l'animation d'un débat ou d'une table-ronde exige talent, décontraction et spontanéité, nous sommes le plus souvent conviés à des cours magistraux improvisés et à des monologues insipides et monocordes. Tout cela est symptomatique d'une volonté manifeste chez les politiques d'imposer un point de vue, une idéologie, voire de faire partager leurs délires verbeux qui frisent la paranoïa. C'est à qui, dans ces imbroglios indescriptibles, arrive à élever tout haut sa voix pour attirer l'attention, monopoliser la parole et empêcher toute dissonance.
Les médias dans le tourbillon du marathon électoral
Si l'affiche murale et les chaines radiophoniques gardent tous leurs attraits, et si les réseaux sociaux ne laissent aucun espace disponible, les débats télévisuels demeurent les points d'orgue des campagnes électorales. Ils en constituent le moment fort. Bien sûr, un coup de poker mal préparé peut tout faire chavirer. Le cas Valérie Pécresse en est un lamentable exemple, tout comme d'ailleurs la surmédiatisation intensive de Marine Le Pen qui lui cause beaucoup de tort. Mais cette dame a cette capacité à retourner une réalité en son contraire. Autre aptitude à son actif, sortir des mensonges partiels ou parcellaires qui se fondent dans un ensemble plus global autrement plus robuste. Le discours de la candidate est inouï ! Ses propos n'ont pas pour fonction de dire pour faire, mais de dire pour dire et ainsi s'exonérer de faire. Prenons l'exemple de son fond de commerce favori : l'immigration que lui a laissée en héritage son père. Après avoir voué aux gémonies, durant plus de deux décennies, ces pauvres expatriés vivant dans le dénuement le plus total, la voilà déclarer à qui veut bien l'entendre qu'elle n'a rien contre eux, ni contre les Arabes ni contre les «autres». Pourquoi ne pas revoir de fond en comble sa politique migratoire et mettre fin à toute spéculations ? Mais énoncer un programme est une chose, de la poudre aux yeux semée généreusement. Remplacer une politique qu'on ne mènera pas en est une autre. Une autre manière de stigmatiser.
Telle semble être la devise de Marine Le Pen qui partage sans nul doute l'approche stalinienne de Bernard-Henri Levy : « Le mensonge peut utilement et donc impunément être mobilisé s'il est mis au service du camp du bien, c'est-à-dire de la vérité » Poursuivons-le déroulé. Tentons d'analyser de manière pertinente l'actualité filmée à l'ombre des présidentielles. Pour se convaincre des dérapages et dysfonctionnements nombreux et des incompétences manifestes chez certains commentateurs thuriféraires flagorneurs et encenseurs, il suffit de déciller les yeux. En dehors des composantes difficilement maîtrisables, le citoyen est tout à fait à même de distinguer les médias honnêtes de ceux qui ne le sont pas. Ces derniers, sous allégeance ne peuvent en aucune façon traiter avec intelligente et partialité de l'actualité. Le pouvoir financier et donc politique étant le nerf de la guerre, rares sont les médias qui peuvent vivre en autarcie, l'isolement économique leur étant souvent fatal. Le tout dernier et triste exemple malheureux chez nous en Algérie est celui du quotidien «Liberté» condamné à l'euthanasie sans état d'âme. En absence de liberté et de moyens pour l'exercer, il serait vain de vouloir tenter de véhiculer efficacement des informations sociales, sportives, politiques, économiques et culturelles. Le monde entier est victime des Madoff, des Bolloré et consorts qui se révèlent être des césars de l'information et de la propagande (1).
Croire en une médiatisation efficace de la communication politique, en période de diète pécuniaire, revient à prendre des vessies pour des lanternes. Les meetings, les forums, les déplacements et les repas gargantuesques exigent beaucoup d'argent. Et qui dit argent dit risques majeurs et tentations occultes. Sarkozy n'est pas sans l'ignorer. En se déplaçant en Russie et en Hongrie à plusieurs reprises pour percevoir les prêts de Poutine et ceux d'Orban Viktor, (l'idole de l'extrême droite européenne), l'effrontée Marine Le Pen savait ce qu'elle faisait. Elle scellait son sort à celui des ennemis d'une France libre et indépendante. « Qui veut faire l'ange fait la bête » écrivait Pascal. Elle a menti à sa base, à son père, à sa nièce et à tous ces proches du RN après avoir jeté l'opprobre et l'épouvante dans le camp des honnêtes gens. La saga des Le Pen est loin d'être terminée. La candidate devrait commencer par se débarrasser des fantasmes qui l'habitent, de sa haine viscérale déclarée ou inavouée à l'égard des étrangers, des peurs et des angoisses qu'elle sème qui engraissent les incertitudes et les doutes chez les Français.
Cela dit, l'échec quasi-certain de sa campagne électorale a pris aussi racine dans son pseudo-programme qui n'est ni rationnel ni équilibré et dans son absence de stratégies de communication. Pierre angulaire nécessaire à toute réussite, cette dernière a ses propres exigences. L'exemple de la gent politique en général, source inépuisable d'informations, est symptomatique à bien des égards sur le sujet. Le décryptage des discours de la candidate permet de déceler une absence de sincérité dans l'expression, un malaise face aux questions pertinentes et des doutes à travers les non-dits ou les mal-dits. Ces données peuvent être décèle par tout un chacun. Encore faut-il être à même d'apprécier la richesse d'un propos à partir de son contenu, de sa mise en scène et de la dimension idéologique des dispositifs d'énonciation, trop souvent occultés. Il n'est pas toujours aisé pour des femmes ou pour des hommes politiques de paraître sereins, décontractés, aimables ou sympathiques. Via le petit écran, la télégénie n'est guère chose aisée. Mêmes les meilleurs conseillers en communication peuvent accuser des échecs patents. La technique peut-être pour quelque chose.
Le cadrage, le choix d'une focale, d'un plan de coupe ou d'un insert, la mise en forme d'un plan-séquence, laissent souvent apparaître, ici ou là, une mimique de désapprobation, un rictus d'énervement ou une attitude de colère, difficilement maîtrisables. Par contre, la conception des posters cette année n'a pas manqué d'originalité. Dans l'ensemble, les portraits étaient assez attractifs et les textes et légendes intéressants.
La candidate n'arrive plus à sortir du halo des projecteurs. Elle ne se rend pas compte que son omniprésence à l'écran n'est pas toujours salutaire. Parfois, c'est l'effet inverse qui se produit. Nous l'avons constaté avec Emanuel Macron qui, s'étant fait très rare ces derniers mois, a vu sa présence attendue, aussi bien à Marseille qu'à l'émission d'Anne-Elisabeth Lemoine où il a intervenu sans fioritures. Le Pen quand à elle ne veut rien lâcher. Elle théâtralise et met en scène ses sorties. Pour contrecarrer une certaine rudesse affichée, ses conseillers lui ont demandé de sourire de temps en temps. Mais cette dernière ne cessant d'afficher en permanence un sourire forcé et figé, l'effet fut dévastateur. Même problème pour se rapprocher du peuple qu'elle veut incarner, ses proches lui conseillant de tendre la main pour être en contact physique direct. Mais l'exercice s'avère ardu lorsque la spontanéité n'est pas au rendez-vous et lorsque les poignées de mains peu volontaires se tendent dans le vide. Pensant que chaque selfie est un bulletin assuré dans l'urne, Marine Le Pen a multiplié l'exercice qui, à la longue devient fastidieux, surtout lorsqu'il engage des enfants rencontrés au hasard des marchés qu'elle se sent obligée d'embrasser pour montrer à quel point la famille compte pour elle. Lors de joutes oratoires improvisées, l'image semble surdimensionnée grossie, comme par un effet de zoom qui rend plus manifeste une absence de maîtrise de dossiers, des lacunes manifestes, des omissions et même des tendances à l'affabulation et à improvisation. A l'écran, les erreurs deviennent manifestes et les mensonges éhontés. Diffusés en boucles des dizaines de fois à la minute, ils finissent par saturer les esprits. En fait, en raison de la persistance rétinienne du spectateur, toute redondance qui démultiplie l'image provoque irrémédiablement des effets inverses, parfois indésirables. Il importe donc de s'interroger sur toutes les images diffusées à satiété, d'analyser leur rapport à la réalité, à la fiction, à la fabulation. Il importe également de réagir pour une régulation plus équitable de la diffusion des informations. Là aussi, même régulièrement rappelé à l'ordre par le «gendarme» de l'audiovisuel français (le CSA), les chaines, et plus particulièrement CNews, la puissance de frappe bolorienne, ne font aucun cas du pluralisme médiatique (2).
Discours politique décrypté et marketing politique
Si on ne peut citer tous ces journaleux qui ont un sérieux besoin de revisiter les codes d'éthique et de déontologie, on peut toutefois, sans aucun risque de se tromper désigner, quelques ténors à qui la Palme d'Or ne peut-être contestée (3). A ces derniers, il est nécessaire de préciser que le marketing politique ne s'improvise pas. En campagne électorale, l'image enregistrée de l'homme politique renvoie aux circonstances de son enregistrement (studio ou extérieur), l'impact étant plus puissant au milieu d'une foule compacte. «L'effet Obama» (lui au centre du public) a fait des émules. Les shows médiatiques s'en sont inspirés en France. Les images diffusées ne sont en fait qu'un effet de style, une simple représentation, restituant plus ou moins fidèlement la réalité. C'est là, la résultante d'un travail sur les codes spécifiques et non spécifiques du langage audiovisuel. Au montage numérique en direct des séquences sélectionnées, la préférence est donnée aux images qui possèdent une charge émotionnelle intense. En studio, l'instantané télévisuel du candidat à la présidentielle en dit parfois plus long que tout son discours de campagne. D'où les négociations avec le réalisateur du 24 avril à propos du nombre de plans de coupe, un exercice à haut risque. L'image peut exprimer une chose et son contraire. Un gros plan mal cadré, un rictus mal placé, un regard mal ajusté, un texte ânonné peuvent contribuer à l'échec de la prestation du candidat au regard du spectateur. Pour éviter toute désagréable surprise, les candidats en campagne pour la présidentielle disposent désormais de leurs propres équipes de réalisation et de montage. Compte tenu de la polysémie de l'image, de ses multiples possibilités de lecture et de la part d'inattendus qu'elle peut révéler, l'image de l'homme politique s'avère être difficilement contrôlable car elle peut être génératrice de significations implicites et explicites. Et, quel que soient leur professionnalisme et leur degré de vigilance, les cameramen qui cadrent dans leurs viseurs des hommes politiques, qui parlent et qui gesticulent, inscrivent parfois involontairement des éléments extérieurs qui peuvent nuire à l'image de marque du sujet. D'où l'extrême prudence des hommes politiques face aux caméras.
Le recours à la TV comme élément de marketing politique n'est sans doute pas assez régulier et pas assez compris pour le rendre à la fois efficace vis à vis des électeurs et utile au bien commun. L'efficacité de l'apparition à la TV dépend tout autant de la communication dite «verbale» que du discours prononcé. Obligés de «simplifier» et de «neutraliser» leurs propos pour convaincre les électeurs faiblement politisés, les leaders politiques, à défaut de développer les questions de fond sur lesquelles ils axent leurs campagnes de communication, se laissent parfois emporter par leurs envolées lyriques. Chaque élection, en fait, nous amène à réfléchir sur le rôle et la fonction de la télévision en situation d'urgence. Cette dernière ne doit en aucune façon être considérée comme une simple panacée de dernière heure à la veille des échéances électorales. Elle devrait manifester «sa présence» tout au long de l'année par des débats libres avec les citoyens considérés comme des interlocuteurs privilégiés. Ce genre d'initiative présenterait l'avantage d'éviter l'overdose de discours politiques en «conscientisant» de manière pédagogique et raisonnée les électeurs potentiels tout en montrant concrètement que la gent politique ne se réveille pas seulement à la veille d'échéances électorales, comme c'est souvent le cas.
Redoutablement efficace pour induire des effets, le système médiatique a fini par créer de nouvelles formes d'interpellation du politique. En France, il se «droitise» (4) de plus en plus selon Daniel Scheidemann. La presse déclarée neutre et objective s'amuse à prendre position. La dérive historique des médias est un fait avéré. Les chaines d'info dictent leurs lois. Mais il faut se rendre à l'évidence. La télévision ne peut à elle seule compenser les aléas et les lacunes de la classe politique. Le média n'est qu'un simple adjuvant à l'efficacité d'ailleurs tout à fait aléatoire. Médium d'échange par excellence, il montre bien qu'il ne peut maîtriser les conditions de réception des messages diffusés. Cela, les téléspectateurs, tout autant que l'homme ou la femme politique, semblent l'avoir parfaitement intégré. L'info est devenue une arme redoutable qui peut aussi bien cimenter que faire exploser le corps social en polluant les esprits. Alors que la ligne rouge est franchie, d'aucuns continuent à jeter de l'huile sur le feu. Les monstres s'érigent en victimes. Les va-t-on guerre hurlent à l'agression et le tintamarre guignolesque continue à envahir les esprits. D'où l'urgence d'une telle réflexion à laquelle nous venons d'accorder l'intérêt qu'elle mérite.
NOTES :
1) Vincent Bolloré, le magna de la presse, de l'édition, des télécoms, du cinéma, de la TV ((avec entre autres Canal +, CNews, C8) gère avec brutalité, manigances et coup bas de nombreux secteurs de l'économie en France et à l'étranger.
2) Condamnée à 200.000 euros d'amende en 2O21, pour incitation à la haine raciale (via Zemmour), la chaîne continue de faire des doigts d'honneur au CSA en promotionnant l'extrême droite, sans respecter l'équilibre du temps de parole entre partis politiques. CNews offre des « traitement de faveur nocturne ». Programme en pleine nuit (entre le 1e octobre et le 15 novembre), le CSA a noté « une proportion très significative des interviews de l'Exécutif et de la France insoumise, entre minuit et 5h 59, quand le petit écran était.
3) Pascl Praud, Sonia Mabrouk, Jean-Marie Morandini, Elisabeth Levy (de Causeur), Mathieu Back-Côté... ces grands inquisiteurs, et leurs experts toutes spécialités confondues, politologues, éditorialistes, commentateurs, historiens, sociologues, psychanalystes et que sais-je encore, balisent l'information chaque jour
4) Les nouveaux moyens de communication censés être neutre et objectif, prennent position, amplifient et déforment à souhait les événements. Les manipulateurs jettent de l'huile sur le feu, pollue les esprits


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