L'Algérie a réussi à faire signer quatorze factions palestiniennes, une déclaration scellant leur réconciliation et les engageant à «adopter la voie du dialogue et de la concertation pour résoudre les différends sur la scène palestinienne, dans le but de permettre à tous d'adhérer à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien» et à tenir des élections générales dans un délai d'un an. Une soixantaine de personnalités politiques représentant quatorze factions palestiniennes ont tenu du 11 au 13 octobre dernier, au Palais des Nations de Club des Pins, à Alger, «la conférence d'unification» de leurs rangs dispersés depuis près de 15 longues années. Ils ont scellé leur réconciliation en signant «la déclaration d'Alger», un texte contenant 9 points, des mesures qu'ils se doivent de mettre en œuvre sur le terrain, en Palestine occupée. Ils l'ont fait «en consécration de l'initiative louable du président de la République algérienne démocratique et populaire, M. Abdelmadjid Tebboune, et après consultation et coordination avec le président palestinien et président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de Palestine (OLP), M. Mahmoud Abbas, à l'occasion de sa visite à Alger du 05 au 07 décembre 2021», rappelle «la déclaration d'Alger». Tout de suite après cette visite, «des entretiens ont été engagés, sous le haut patronage du président Tebboune, avec les différentes forces et factions politiques du peuple palestinien ainsi qu'avec nombre de personnalités palestiniennes indépendantes, durant la période allant de janvier à septembre 2022», est-il noté dans le texte qu'ils ont paraphé. Dans leur conclave algérois, les Palestiniens ont indiqué que «l'initiative algérienne est une opportunité précieuse pour concrétiser la réconciliation entre Palestiniens », tout en saluant « les efforts arabes incessants y compris les initiatives arabes, notamment égyptienne, saoudienne et qatarie en appui à la cause palestinienne, ainsi que les efforts consentis pour permettre la signature de plusieurs accords pour mettre fin à la division entre les frères palestiniens ». Autre rappel contenu dans « la déclaration d'Alger », « la rencontre fraternelle ayant rassemblé, le 5 juillet 2022 à Alger, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du bureau politique du mouvement de résistance (Hamas), Ismail Haniyeh, à l'occasion de leur participation aux festivités commémoratives du 60e anniversaire du recouvrement de l'indépendance ». Ce qu'exige «la déclaration d'Alger» Après des entretiens qui ont, principalement, porté «sur le renforcement de l'unité nationale palestinienne à travers la réunification des rangs palestiniens, toutes obédiences confondues(...)», les factions palestiniennes ont convenu entre autres principes: « Prendre des mesures pratiques pour consacrer la réconciliation nationale et mettre fin à la division » ; «Renforcer et développer le rôle de l'OLP et en activer les institutions, avec la participation de toutes les factions palestiniennes(...) » ; « Elire le Conseil national palestinien à l'intérieur du pays et à l'étranger, sur la base du système de représentation proportionnelle intégrale, conformément à la formule consensuelle et aux lois adoptées avec la participation de toutes les forces palestiniennes dans un délai n'excédant pas un an, à compter de la date de signature de la présente Déclaration » . La déclaration note que « l'Algérie exprime sa disponibilité à abriter la rencontre du nouveau Conseil national palestinien(...)» ; « Accélérer l'organisation d'élections générales présidentielle et législatives dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à El-Qods, capitale de l'Etat de Palestine, conformément aux lois en vigueur, dans un délai ne dépassant pas un (1) an à compter de la date de signature de la présente Déclaration » ; «Fédérer les institutions nationales palestiniennes et mobiliser les énergies et les ressources disponibles nécessaires pour mettre en œuvre des projets de reconstruction et renforcer l'infrastructure et le tissu social du peuple palestinien afin de soutenir sa résistance face à l'occupation israélienne » ; « Activer le mécanisme des Secrétaires généraux des factions palestiniennes pour suivre la fin de la division et la réalisation de l'unité nationale et du partenariat politique national ». Enfin, « un groupe de travail algéro-arabe sera chargé de superviser et de suivre la mise en œuvre des clauses du présent accord, en coopération avec la partie palestinienne et sous la supervision de l'Algérie ». L'engagement de taille des factions palestiniennes est qu' elles promettent au peuple palestinien « de réaliser l'unité nationale palestinienne, de se rassembler autour d'un programme de lutte nationale fédérateur de toutes les composantes du peuple palestinien, de développer et d'élargir la résistance populaire et le droit du peuple palestinien à la résistance sous toutes ses formes ».