La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière entamée le 16 octobre dernier à l'échelle nationale, à travers les différents établissements hospitaliers et de santé de proximité, ainsi que les officines privées, connait peu d'engouement parmi la population, a-t-on appris hier auprès du responsable du service de prévention à la direction de santé de la wilaya d'Oran. Seules 19.000 personnes se sont présentées aux EPSP pour être immunisées contre la grippe saisonnière, selon un bilan été arrêté mardi 8 novembre en cours. Ce peu d'engouement des Oranais pour la vaccination contre la grippe saisonnière est justifié, selon la même source, par le retard de l'avènement de la saison du froid. La température n'a pas descendu au-dessous de 13 degrés durant cette saison automnale à Oran. Les réticences à la vaccination sont essentiellement observées parmi le personnel de soins. Ainsi seulement 263 médecins et paramédicaux de l'hôpital d'Oran ont été immunisés contre la grippe saisonnière. L'hôpital d'Oran a pourtant reçu 1.800 doses contre 1.500 pour l'EHU 1er Novembre. Il faut savoir que le personnel de la santé publique ne donne pas le «bon» exemple en matière de vaccination préventive contre la grippe saisonnière. Alors que les professionnels de santé publique sont particulièrement exposés au virus de la grippe, une partie infime de médecins et infirmiers se sont immunisés depuis le lancement de la campagne de vaccination. Le personnel médical redoute, en effet, des effets secondaires de la vaccination. Certains médecins estiment que le rapport bénéfice/risques ne penche pas du côté de la vaccination préventive contre la grippe saisonnière. Il est à noter que la campagne de vaccination se poursuivra jusqu'à mars 2023 pour immuniser les sujets vulnérables. Les personnes particulièrement concernées sont les sujets âgés de 65 ans et plus, ceux atteints d'une maladie chronique (adultes et enfants) et les femmes enceintes. Le ministère de la Santé dispose de 2,5 millions de doses acquises par l'Institut Pasteur. Le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère, Dr Djamel Fourar, avait averti en octobre dernier lors d'une conférence de presse à Alger que la grippe saisonnière «pourrait être plus grave cette année par rapport aux années précédentes, de par son taux de prévalence et l'expérience de certains pays actuellement en hiver, à l'instar de l'Australie et de l'Islande». Il a ainsi insisté sur l'urgence de «vacciner le plus grand nombre possible de citoyens, d'autant que le vaccin est disponible et a été distribué aux établissements hospitaliers, aux centres de santé de proximité et aux officines privées». Le vaccin pour cette saison est composé de quatre souches virales et est de nature à assurer une meilleure protection et une plus grande couverture au niveau national. Le vaccin pourrait réduire le risque de contamination de 75 à 90%. Le système immunitaire du vacciné étant renforcé après 10 jours de l'injection.
