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LES VIOLS COMMIS PAR LES SOLDATS FRANÇAIS PENDANT LA GUERRE D‘ALGERIE : Un si long silence
Publié dans Réflexion le 09 - 07 - 2011

« Vous pouvez violer, mais faites ça discrètement... » Dans les mechtas éloignées ou à Alger, dans les centres d'interrogatoire, les sévices sexuels étaient fréquents. Mais le poids de la honte a longtemps étouffé les témoignages.
« Les morts ne font pas de mal… »
Voilà ce que répond la vieille dame, ce jour de septembre 1988, à celui qui lui demande pourquoi elle vit là, dans une grotte aménagée au milieu des tombes du cimetière de Sidi Yahia, à Alger. L'homme qui pose la question s'appelle Mohammed Garne, il a 25 ans alors, et c'est la première fois qu'il voit la vieille femme, Kheïra, surnommée « la Louve ». Kheïra est sa mère.
Mohammed Garne …Français par le crime
Et lui, Mohammed, est né d'un viol collectif commis par des militaires français. En 1959, Kheïra a 15 ans, elle fuit le bombardement du massif de l'Ouarsenis par les troupes du général Challe. Les militaires la découvrent recroquevillée de peur dans un arbre calciné. Ils l'emmènent au camp de regroupement de Theniet-el-Haad au sud-ouest d'Alger. Kheïra est violée à plusieurs reprises. Quand elle tombe enceinte, les gardiens du camp essaient de la faire avorter en la torturant à coups de pied, à l'eau et à l'électricité. En vain, l'enfant naît le 19 avril 1960, il est confié à une nourrice et se retrouve à l'âge d'un an à l'hôpital d'Alger, rachitique et porteur d'une fracture du crâne. Il est adopté par un couple d'intellectuels algériens qui sombrent dans l'alcool. Un jour, son père adoptif lui crie qu'il est le « fils d'une pute ! ». Et Mohammed repart pour dix ans à l'orphelinat. Plus tard, de petits délits en tentatives de suicide, Mohammed dérive jusqu'au jour où il décide de retrouver sa vraie mère. D'abord Kheïra préfère nier : « Tu es le fils d'un héros de l'indépendance. » Mais le père présumé est stérile et elle finit par craquer et se confesser. Ensuite, c'est l'histoire d'une longue bataille juridique. Au terme de laquelle la caisse des pensions finit par reconnaître – oh, du bout des lèvres – les « violences fœtales » subies par Mohammed. Et imputables à l'Etat français. Mohammed Garne, qui a aujourd'hui 41 ans, ne s'est jamais remis des coups reçus par sa mère. On lui attribue une pension de… 945 francs par mois. Peu importe ! Pour la première fois, Mohammed, enfant né d'un viol commis par des militaires français pendant la guerre d'Algérie, est reconnu comme une « victime de guerre ». Et les autres ? Tous les autres… Crime en regard du Code pénal français. Cette forme de torture est quatre fois tue : par la victime musulmane humiliée, blessée, et qui a « perdu son honneur » ; par l'entourage, la famille, le village, qui considèrent l'outrage comme une honte collective ; par le soldat violeur bien sûr ; et par ses chefs. « Vous pouvez violer, mais faites ça discrètement », dit un chef de commando à ses troupes .Même le général Aussaresses, qui reconnaît sans ciller avoir torturé et fait exécuter des centaines de prisonniers, se défend du moindre viol – « jamais ! » .Avec le viol, le « bourreau d'honneur » n'est plus qu'un simple salaud. Or il suffit de lire les nombreux témoignages des soldats, appelés ou engagés, qui ont raconté leur cauchemar algérien : difficile d'en trouver un où il ne soit pas question de viols. D'abord, dans les.
Rachid Abdelli, un harki, raconte mechtas.
Rachid Abdelli, un jeune harki kabyle, raconte que sa section investit un village, fait sortir et rassemble la population. Il grimpe sur un toit. Il voit une demi-douzaine de militaires, français et harkis, qui violent une fille dans une cour.
La fille lève les yeux et l'aperçoit : « Elle a vu que j'avais la tête d'un enfant, j'avais 17 ans, elle m'a crié : "S'il te plaît, toi, fais quelque chose !" Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je me suis retourné et je suis parti. Que faire ? Leur dire d'arrêter ? Ils auraient rigolé ! Leur tirer dessus ? C'était mes compagnons… Le dire à l'officier ? Il fermait les yeux. Tout le monde fermait les yeux » Jacques Zéo, grand baroudeur, devance l'appel en 1955 et reste en Algérie jusqu'à la fin ; il confirme la banalité du crime : « On parle de viol. … Les appelés comme les autres... » On pénètre dans une mechta, on entre dans les maisons, on déshabille pour une fouille au corps et, pour des appelés envoyés trente mois sans femmes au fond d'un djebel, le viol ne devient qu'une effraction .
A suivre


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