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Chavez : président, candidat et cancéreux
Publié dans Réflexion le 27 - 09 - 2011

Alors qu'il achève sa troisième cure de chimiothérapie, le président vénézuélien, candidat probable à sa succession en 2012, a réussi à transformer
son cancer en argument politique.
Le Comandante tape sur l'épaule de son médecin, le félicitant pour son excellent travail devant des dizaines de caméras et des centaines de badauds. La sortie d'Hugo Chavez de l'hôpital militaire de Caracas le 2 septembre avait des allures de fête nationale. Le président, enjoué et optimiste, a célébré la fin de sa troisième cure de chimiothérapie en regagnant son Palais en convoi spécial, sortant du toit ouvrant de sa voiture pour saluer des partisans surexcités. Un bain de foule en préambule à la petite réception organisé devant le Palais, avec messe et musique traditionnelle. Le convalescent a chanté, prié et même enchaîné quelques pas de boxe et quelques exercices de gymnastique pour prouver sa grande forme. L'image, diffusée en direct sur toutes les chaînes nationales, contraste fortement avec celle d'un Hugo Chávez grave et fatigué du 30 juin, lorsqu'il avait annoncé depuis La Havane qu'il souffrait d'un cancer.
«Le cancer, un genre télévisuel»
Le président vénézuélien rompait alors un silence de près d'un mois, durant lequel son entourage répétait chaque jour inlassablement qu'il subissait «une opération bénigne». «Le silence était un symptôme de surprise, de désarroi, devant quelque chose qui se passait et que peut-être on ne savait pas bien gérer. Mais au fil du temps, la machine médiatique a commencé à utiliser politiquement la maladie du Président», raconte l'écrivain, scénariste et éditorialiste Alberto Barrera Tischka, co-auteur d'une biographie critique d'Hugo Chávez. Il va plus loin: aujourd'hui, affirme-t-il, «Chávez a fait du cancer un genre télévisuel».Et visiblement, la stratégie paye. L'institut de sondages GIS XXI (Groupe d'enquête sociale XXIème siècle), dirigé par l'ancien ministre de l'Intérieur Jesse Chácon, a publié mardi une étude selon laquelle, si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Chávez l'emporterait avec 57% des voix, ce qui équivaut «à un de ses meilleurs scores depuis les élections de 2006», d'après ce groupe proche du pouvoir. Un succès à relativiser car l'opposition, qui devrait dans sa grande majorité se rassembler pour affronter le leader socialiste fin 2012, n'a pas encore choisi son candidat. Parmi les favoris figurent le jeune et dynamique gouverneur de l'Etat de Miranda, Henrique Capriles Radonski, la députée la mieux élue du pays, Maria Corina Machado, indépendante des grands partis, ou encore le trés populaire Leopoldo Lopez, accusé de corruption et inéligible, mais que la Cour interaméricaine des droits de l'homme vient de réhabiliter. Luis Vicente León, directeur d'un autre institut de sondages proche de l'opposition, Datanalysis, se veut plus prudent sur l'analyse de la maladie de Chávez, estimant qu'il est trop tôt pour en mesurer sur sa popularité, qui tourne autour de 50% des personnes interrogées selon lui. Mais il reconnaît qu'à première vue, la confiance que portent les Vénézuéliens en leur président n'a pas reculé depuis l'annonce de son cancer. Rien de plus naturel selon Alberto Barrera Tischka: «Tout le monde s'émeut et se sent solidaire d'une personne malade, davantage encore s'il s'agit d'une maladie grave qui peut être fatale».
Une tumeur «de la taille d'une balle»
La figure du «président-patient», Hugo Chávez en joue depuis son grand retour au pays début juillet. Lors de ses apparitions publiques ou sur Twitter, il n'hésite pas à évoquer son régime drastique, avec «deux cafés par jour» au lieu des quarante habituels, ses siestes obligatoires, mais aussi son taux de globules blancs, ses examens de routine ou même la tumeur extraite à Cuba, «de la taille d'une balle de base-ball». Le président essaie d'apparaître plus que jamais proche de ses concitoyens, dans sa vulnérabilité la plus transparente, notamment depuis qu'il est chauve. Les témoignages de solidarité et d'amour se multiplient, de ces jeunes de République dominicaine qui se sont rasés le crâne à ce pèlerin qui a parcouru à pied tout le pays en priant pour la santé du Comandante. Pourtant, le président socialiste occulte encore bien des informations à ses compatriotes, comme le relevait l'éditorialiste Andrés Cañizálezdans le quotidien d'opposition Tal Cual le 3 septembre:«Bien que Chávez lui-même ait parlé (et usé) de son cancer à des fins politiques, en réalité les questions de fond restent sans réponse. Quel est l'organe touché? Quelle est la dimension ou le degré de la maladie ?»Des questions que le président a jusqu'à présent détournées, comme le 17 août, lorsque plusieurs journalistes lui ont demandé sans détour de quel cancer il souffrait:«Si mon état de santé était grave, vous pensez que je serai ici debout devant vous?»
Un calendrier électoral modifié
Le ministère de la Communication et de l'Information a publié un rapport intitulé «Internet et le laboratoire des rumeurs: traitement par les médias de l'information sur la santé du président Chávez»,analysant comment, sur ce thème d'actualité, les rumeurs circulant sur le web ont remplacé l'information de source fiable dans les médias, y compris traditionnels.
Ou comment, selon lui, les «partis de droite» ont tenté via Twitter ou Facebook de déstabiliser la révolution.
Le flou total sur la gravité maladie du président viserait à «faire croire qu'il a déjà surmonté le cancer», assène le sociologue Luis Vicente Leon. Indispensable selon lui car, à un an des élections présidentielles, «la maladie n'est pas compatible avec les promesses d'avenir d'un président qui a déjà affirmé à plusieurs reprises qu'il serait candidat à sa propre succession».
Impossible en effet d'analyser la médiatisation du cancer du président sans la placer dans le contexte des élections, concède Herbert Koeneke, spécialiste des médias à l'Université Simón-Bolivar de Caracas. Le politologue considère que les conseils de Fidel Castro (qui aurait annoncé lui-même son cancer à Chávez) ont du influencer la stratégie politique de ce dernier, notamment «lors de ses déclarations répétées qu'il avait déjà dépassé la maladie et était en condition pour battre de nouveau l'opposition».
Comme Herbert Koeneke, de nombreux Vénézuéliens craignaient que la tenue même de l'élection présidentielle, prévue en décembre 2012, ne soit ajustée à l'état de santé du président...
Finalement, le scrutin a bien été avancé, mais de deux mois seulement, au 7 octobre 2012, officiellement pour éviter une «méga-élection» en décembre alors que doivent aussi se tenir des élections locales et régionales. Les opposants réunis au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui ont craint un moment que l'élection ne soit avancée à mars, tiendront leurs primaires en février.


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