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CONTRIBUTION : Le défi humanitaire dans le monde
Publié dans Réflexion le 13 - 01 - 2016

L'humain est ce qu'il y a de plus substantiel dans la vie. Sinon, il est la vie elle-même. Depuis la nuit des temps, l'homme a façonné l'univers par son génie, domestiqué la nature par le travail, adapté l'environnement à ses besoins, en se posant comme l'unique moteur de l'histoire.
Ce qui est une œuvre gigantesque de civilisation. Néanmoins, avec la multiplication des guerres, des conquêtes coloniales et l'avènement de la révolution industrielle, les choses ont pris une tournure dramatique, hélas! Ainsi le monde de nos jours est-il en train de crouler sous le rouleau compresseur des barbaries : barbarie du capitalisme sauvage, barbarie des extrémismes religieux, barbarie des injustices sociales et politiques à large échelle, barbarie de l'insécurité alimentaire, etc. Je mets l'accent sur ce dernier aspect car dans la société capitaliste actuelle bien plus que dans toute autre, le cancer des ères modernes qu'est la pauvreté progresse à vitesse de météore. Qui en sont les responsables ? Qui en sont les victimes ? Renversantes questions en regard desquelles on ne peut que répondre par : nous tous bien sûr.
En marge du forum sur la coopération sino-africaine du 4 et 5 décembre 2015 à Johannesburg, le président chinois Xi Jinping déclare ce qui suit «L'industrialisation est le passage obligé pour l'émergence économique ; elle est indispensable à la création d'emploi, à l'éradication de la pauvreté et à l'amélioration du niveau de vie». Or si l'industrialisation est nécessaire, elle n'en demeure pas moins que néfaste. Pour preuve, la pollution tue environ 4000 chinois par jour d'autant que la consommation chinoise basée essentiellement sur les énergies fossiles (plus de 70% de l'électricité) peine à se tourner vers les énergies renouvelables (l'hydraulique, l'éolienne, solaire et photovoltaïque, etc). Pékin est en effet le plus grand producteur et consommateur du charbon dans le monde en même temps qu'il est le plus grand pollueur de l'environnement. L'industrie du ciment rejette, à elle seule, environ 1⁄4 du milliard de tonnes de CO2 des émissions mondiales ! Ce qui est une grave menace écologique contre la biosphère. Dans son "encyclique laudato en si" sur la protection de la nature de mai 2015, le pape François soutient, quant à lui, que l'heure était venue d'accepter une décroissance dans quelques parties du monde et d'en finir avec le mythe moderne du progrès matériel sans limites. Bien entendu, entre les «dynamistes» (souvent du courant ultralibéral) qui aspirent à davantage de prospérité et de croissance par le biais d'une industrialisation accélérée et les «catastrophistes» (souvent sympathisants du courant écologiste) qui pensent que la modernité industrielle mène au désastre, le débat reste ouvert à toutes les ondes de choc! En revanche, le lien entre le réchauffement climatique provoqué par ce progrès démentiel et la montée de la pauvreté semble se vérifier sur le terrain. D'après un rapport de la banque mondiale intitulé «baissons la chaleur» publié en 2003, 40% à 80% des terres agricoles seront impropres à la culture du maïs et du millet en Afrique subsaharienne si la température augmente de 1,5 C° d'ici à 2030! Les sécheresses et les chutes de pluie insuffisantes font baisser les rendements agricoles. Ajoutés aux effets de la déforestation sauvage, ces phénomènes peuvent provoquer une hécatombe naturelle d'une rare sévérité. En outre, à Madagascar pour n'en citer que cet exemple, 4200 hectares de forêts sont rasés chaque année entre 2010 et 2013. La forêt d'Analevona située au sud-ouest de l'île en est une des plus touchées. D'ailleurs, tous les programmes holistiques de conservation des forêts (PHCF) mis en œuvre par la plate-forme d'intervention régionale pour l'océan indien, la croix rouge et le croissant rouge dans le but de développer un réseau d'entraide au Madagascar (financement de 4 entrepôts de stockage aux Seychelles et aux Comores en 2014 d'une capacité de 500 tonnes matériel médical contenant kit de traitement de l'océan, des abris temporaires et tous les outils qui permettent de réduire les conséquences sanitaires des catastrophes) se sont avérés presque inopérants. De toutes les façons, chaque an, la planète perd 0,13% de ses forêts selon une évaluation des ressources forestières mondiales menée par l'O.N.U en 2015 (l'équivalent de la superficie de l'Afrique du Sud est déboisé). Les forêts tropicales en sont les premières touchées (le principal vivier de la biodiversité) alors qu'elles abritent selon l'institut de recherche pour le développement (I.R.D) plus de 50% d'espèces animales. Il semble que l'hypocrisie de certains pays occidentaux y est pour beaucoup en tout cas. A titre d'exemple, sur les 100 milliards de dollars d'aide promis aux pays en développement lors de la COP 15 (conférence de Copenhague en 2009), seulement 60 milliards ont vraiment été exploités à en croire l'organisation de coopération et de développement économique (O.C.D.E). D'aucuns voient même dans la COP 21 tenue dernièrement à Paris «le remake» des rencontres précédentes sur ce chapitre et sur bien d'autres à savoir l'accord de principe de réduire de 2 à 1.5° C les émissions des gaz à effet de serre (GES). La banque africaine du développement (BAD) aura évalué que d'ici 2040, le changement climatique coûtera entre 45 à 50 milliards à l'Afrique, soit environ 7% de son produit intérieur brut «P.I.B» annuel jusqu'à 2100. Parler alors de 100 milliards d'aide n'est qu'une fumisterie! Encore faudrait-il les trouver! Où et comment? A proprement parler, le décalage en matière du développement entre les pays du nord et ceux du sud reste une des pires inquiétudes qui se posent à l'humanité même si nombre de nations émergentes telles que l'Inde, le Brésil, la Chine, l'Afrique du Sud, etc., figurent en tête de cortège des puissances économiques concurrentes du Nord industriel. Aux dégâts du sous-développement structurel dû aux conséquences de la colonisation, la mauvaise gouvernance, les foyers de basse intensité, la corruption s'agrègent les drames de la sécheresse, le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, etc. La Croix Rouge a révélé dernièrement qu'en seulement dix ans, plus d'un million de personnes sont affectées par des catastrophes climatiques dans le sud-ouest indien.
Or si le péril de la sous-alimentation chronique est terrible, le réchauffement climatique qui est à son origine ne l'étant pas moins. Et puis, l'objectif tracé en 1996 par le sommet mondial de l'alimentation consistant à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans la planète est-il atteint ? Ce n'est guère évident quand on sait qu'aujourd'hui encore 80% de la richesse planétaire est entre les mains de 20% de l'humanité et qu'environ 800 millions d'habitants de notre planète Terre sont gravement menacés de la famine, c'est-à-dire, vivant au-dessous du seuil de la pauvreté (moins d'un dollar par jour).
Très grave! A vrai dire, bien qu'il y ait une diminution constante du nombre de populations touchées par ce phénomène (environ 260 millions entre 1990 et 2012-2014), le rapport annuel sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI) publié conjointement par la FAO (organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), le PAM (programme alimentaire mondial) et le FIDA (fonds international de développement agricole) en mai 2015 estime en revanche qu'il y a précisément 795 millions de personnes dont 780 sont concentrées dans les pays non-industrialisés (soit 15 millions de différence).
En chiffres, on constate qu'il y a en Asie, moins de 237 millions de personnes sous-alimentées et qu'en Amérique Latine et aux Caraïbes moins de 32 millions alors qu'en Afrique subsaharienne (la région la plus affectée par l'impact des sécheresses endémiques), une augmentation de 44 millions et au Moyen-Orient de 17 millions (sans doute à cause des effets collatéraux des conflits et des guerres de ces dernières décennies). Le Pakistan a, en ce qui le concerne, enregistré une augmentation de 11 millions, la Tanzanie de 10 millions, l'Irak de 7 millions, Ouganda de 6 millions et la Corée du Nord de 5 millions. Toutefois, la Chine, puissance émergente s'il en est, aura à elle seule diminué le nombre de ses sous-alimentés de 155 millions, le Vietnam de 22 millions, le Brésil de 20 millions et le Myanmar (Birmanie) de 16 millions. Incontestablement, la famine est une plaie sociale immonde.
Tant qu'à faire, il serait plutôt plus pertinent aux puissants de notre monde de dresser le procès de ce libéralisme sauvage qui nous a conduit à cette dérive que d'enclencher des guerres «humanitaires» à faux prétexte ! Le suisse Jean Ziegler parle avec des mots justes dans son livre "Géopolitique de la faim" du sentiment de la honte qui agresse quiconque se trouvant contraint de fouiller, pour une raison ou une autre, dans les poubelles pour se nourrir dans les faubourgs de cette société de l'hyperconsommation qui chante l'opulence et le gaspillage. La dignité de celui-ci est égratignée, voire mise au plus bas d'elle-même. Après tout c'est quoi la dignité humaine si ce n'est manger à sa faim, subvenir à ses besoins, avoir un toit et vivre en paix? Dans un film d'animation qui dure à peine une minute, Caritas Internationalis a lancé il y a quelques années une campagne de sensibilisation sous le slogan: "une seule famille humaine, l'alimentation pour tous". Le film explique en filigrane que la guerre des uns contre les autres pour se nourrir seulement eux-mêmes est une atteinte à la morale humaine et une menace potentielle contre l'ordre, la cohésion sociale ainsi que la paix. D'autant qu'elle (cette guerre s'entend) donne souvent lieu à de plus en plus de personnes qui pâtiront de la faim et cultiveront par ricochet du ressentiment et de la haine. En revanche, si la notion du partage a été mise en avant par les uns et les autres (les riches et les pauvres) en sorte que chacun s'occupe de la faim de son voisin, d'autres moyens pour subvenir aux besoins de tout le monde pourront être trouvés. Se servant de «l'allégorie des longues cuillères", une légende très ancienne sur la faim et surtout sur la notion du partage, les concepteurs de cette initiative entendent transmettre un seul message : il faut accéder à la richesse commune de manière collective et équitable et non égoïste. De nos jours, une utopie peut-être !


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