Triste fin des terres de l'ex-générale des concessions agricoles (SGA) d'Oran, qui a tant investi, à travers ses périmètres agricoles, dans une superficie de plus de 740 hectares de Fornaka et Ain Tedles, et dont certains abandonnés, ont fini par être envahis par le béton et détournés de leur vocation agricole, au vu et au su de tous. A Fornaka, près de deux hectares de terres agricoles, sont agressés de nuit par les bétonnières, où déjà plus d'une quarantaine de logements ont poussé, sans que nul ne s'inquiète de ce massacre du foncier agricole ! La concession agricole, du rêve au cauchemar ! Finalement, toute la ‘'littérature'' sur l'ex-générale des concessions agricoles, cette société agricole de la mise en valeur de nouvelles terres agricoles au profit du monde agricole , qui disposait d'un fonds de 72 milliards de dinars, ne semble être qu'un leurre et juste un autre rêve qui s'est évaporé au fil des ans. Aujourd'hui, des centaines d'hectares de ces terres sont abandonnées par manque de moyens, et certaines sont détournées de leur vocation initiale et bradées au plus offrant, pour des fins d'habitation au mépris des lois qui l'interdissent. D'autres lopins, faute d'acquéreurs, ont fini par voir le palmier nain et tant d'autres broussailles renaitre et occuper les lieux. Près de 2 ha détournés à usage d'habitation A Fornaka, le site réservé à cet effet ; une superficie de 98 hectares attribués à ce titre aux 105 concessionnaires, ne paraisse connaitre aucun essor de développement. La majorité des bénéficiaires ont fini par jeter le tablier et s'orienter vers d'autres créneaux plus lucratifs. Certaines parcelles sont totalement abandonnées et sont devenues de simples espaces pour le pâturage des bêtes domestiques des douars de la commune. Seuls quelques oliviers subsistent grâce à la pluviométrie et à la résistance de quelques concessionnaires qui tiennent encore le coup. Malheureusement, l'un des périmètres agricoles, sa surface connait depuis un bon bout de temps, une autre destination que celle qui lui a été fixée, il sert désormais à accueillir des logements, sans la moindre autorisation pour les bâtir ! ‘'El Adrari'' et ses courtiers règnent sur le lieu Selon les premières informations recueillies sur les lieux, cette nouvelle assiette foncière, détournée de sa vocation agricole, a été acquise par une personne, connue sous le nom d' ‘'El Adrari '' auprès de l'un des concessionnaires, et est distribuée sous forme de lots à bâtir, sans le moindre document urbanistique, autorisant sa transformation en lotissement, réservé à la construction de logements. A ce jour, une quarantaine de logements ont déjà poussé sur le périmètre agricole .Questionnés, certains propriétaires déclarent avoir bâti leurs logements, sans pouvoir obtenir le permis de construire. Notons au passage, que cette cité ‘'clandestine'' ne bénéficie d'aucune viabilisation des lieux, aucun réseau n'existe (ni électricité, ni eau, ni assainissement et ni ruelles). Elle ne parait répondre à aucune conformité. D'autres lots sont encore à vendre, selon les courtiers présents sur les lieux, et d'autres constructions sont en cours d'achèvement. Des chantiers activant la nuit, sous les projecteurs ! Selon d'autres informations, les chantiers de construction n'activent pas le jour, les travaux se suspendent et ne reprennent que vers le tard, sous la lumière des projecteurs. Cette tactique semble être adopté par les acquéreurs des lots, pour éviter les embêtements qui peuvent surgir durant le jour et les empêcher de poursuivre les travaux. Certains, désireux régulariser la situation des logements construits, sembleraient avoir essuyé un refus catégorique de la part des autorités concernées, de par l'absence de documents de l'habitation réalisée. D'autres, font déjà des mains et des pieds, pour s'en débarrasser. Des logements qui leur causent tant d'ennuis. Des figuiers et des oliviers, ‘'pourchassés'' par le béton Le spectacle qui s'offre, sur le site agricole, est si désolant à voir les figuiers et les oliviers cédaient la place, au béton de mètre en mètre. Rien n'a pu lui résister, il continue de jour en jour de les avaler. Sur les lieux, les pierres et le tuf s'amoncellent en tas, en noyant à jamais les arbres fruitiers qui occupaient jadis la parcelle agricole. D'autres jeunes arbustes ont fini par se faire emprisonner par des clôtures en briques et des poutres de béton. Le massacre à la bétonnière a tendance encore à s'en prendre à d'autres lots dans l'attente d'attribution. Certains citoyens de la localité de Louza, qui jouxte cette cité, n'ont point cessé de se plaindre de cette agression qui cible cette concession agricole, menacée par la disparition, en la dénonçant, mais malheureusement, aucune décision ne semble pointer à l'horizon pour mettre une fin à ce massacre caractérisé du foncier agricole. Où sont les autorités censées défendre le foncier agricole ? Malgré tout un dispositif réglementant les terres agricoles, et interdisant leur utilisation à des fins autres qu'agricoles, dont toute une série de sanctions au manquement de leur exploitation au-delà d'une année, et plus particulièrement leur détournement de la vocation agricole, rien ne semble se décider à Fornaka, où tout un périmètre agricole a été bradé et sert à présent à la construction de dizaines de logements , au vu et au su de tous . Le massacre de centaines d'arbres fruitiers se poursuit sans la moindre inquiétude et la poussée de villas continue, aux mépris de toutes les lois gérant le monde urbanistique ! Une question s'impose et se pose avec acuité : Où sont toutes les autorités, censées défendre le tissu agricole et protéger tous ces arbres massacrées, qui ont mis si longtemps à pousser, et surtout faire respecter les lois de la République, en réprimant ces seigneurs, se croyant encore à la jungle.