Le projet de port en eaux profondes d'El Hamdania, près de Cherchell, a fait l'objet d'une passe d'armes aussi discrète entre le premier ministre Ahmed Ouyahia et les Chinois. C'est ce que rapporte Maghreb Confidentiel dans son dernier numéro paru, ce jeudi 22 novembre. Selon le magazine, l'ambition Chinoise qui entoure la construction de cette infrastructure n'est pas du goût d'Alger. Une ambition que ne partage pas aussi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce dernier n'a pas manqué, lors de son déplacement à Pékin, en septembre, de rappeler ‘'qu' Alger était plutôt à cheval sur les questions de souveraineté nationale… ‘'. Ainsi, alors que China Harbour Engineering Co (CHEC) et China State Construction Engineering Corp (CSCEC) doivent construire ce port à 3.3 milliards de dollars, financé par un prêt d'Etat chinois, le premier ministre a forcé la Chine à revoir à la baisse ses ambitions sur place. En effet, côté chinois, on voit en cette infrastructure une étape clé de sa « nouvelle route de la soie » (One Belt, One Road, OBOR). Et ce, en la flanquant d'une gigantesque zone franche à la vocation bien arrêtée. Il s'agit d'un pivot logistique régional pour accéder à l'Océan Atlantique par le canal de Suez. Une aubaine pour les Chinois, car le port sera une plateforme méditerranéenne de redéploiement maritime vers l'Afrique de l'Ouest et vers les marchés de l'Europe du Nord. Pour autant, le chantier n'est pas remis en cause. Mais selon MC, il a rétréci ‘'au lavage''. Ainsi, alors que plus de 3100 hectares ont été réservés par décret, l'avant projet détaillé, le 12 novembre, ne porte plus que sur 2900 hectares. Une surface qui pourrait être revue, croit savoir le magazine. Il est à signaler que Le futur méga- port d'El Hamdania, à l'est de la ville de Cherchell mettra, selon les experts, en concurrence les ports européens de la Méditerranée. Il constitue, selon eux, une menace pour les ports de l'ouest de la Méditerranée, notamment celui de Valence en Espagne et de Tanger Med (Maroc). Ces derniers ne seraient dans la logique d'un trafic durable, bien rodé, c'est ce qui a poussé les experts à prévoir des pressions politiques sur le gouvernement algérien pour qu'il introduise des modifications au contrat du projet qui coûtera 3,3 milliards de dollars, avec une forte implication financière de la Chine. En effet, les Européens et notamment les Espagnols perçoivent le port d'El Hamdania comme un « obstacle », qui surgit en pleine « incertitude sur l'évolution du trafic maritime mondial », avait rapporté le quotidien économique espagnol Valencia Plaza. Selon la source, le futur méga port du centre de l'Algérie, qui sera réalisé par l'entreprise chinoise Cosco, et dont la superficie dépassera les 1.000 hectares, sera orienté vers le trafic de transbordement des navires des grandes routes transocéaniques. Une fois finalisé en 2020, ce port «Hub » sera du rang des grands ports méditerranéens pouvant accueillir les méga-navires qui dominent les routes transocéaniques, à savoir, les ports espagnols de Valence, Barcelone et Algesiras, le port italien Giogia Tauro et le port portugais de Sines.