La société de fabrication des engrais Fertial est complètement paralysée. Cette entreprise algéro-espagnole dans laquelle le groupe ETRHB d'Ali Haddad est actionnaire ne peut plus payer ses employés en raison du blocage qui touche ses comptes bancaires en Algérie. En effet, selon le site d'information TSA, son directeur général, Stéphane Dieudé, tire la sonnette d'alarme dans une correspondance interne. Pour le patron, une décision de justice du 20 juin 2019 a provoqué le gel de la quasi-totalité des comptes bancaires de Fertial. Il rappelle cependant que l'entreprise qu'il dirige n'a rien à voir avec les enquêtes qui touchent l'ETRHB et Ali Haddad. Même si ce sont ces enquêtes qui ont mené vers le gel des comptes de Fertial. La décision judiciaire du 20 août a perturbé le fonctionnement de Fertial, mais ne l'a pas totalement bloqué, assure en outre son directeur. Donc, il arrivait quand même à verser les salaires des travailleurs et à payer des fournisseurs prioritaires. « Fertial a essayé avec d'extrêmes difficultés et sous le contrôle très exhaustif de la banque BEA de maintenir le paiement des salaires du personnel et de quelques fournisseurs et prestataires prioritaires pour le maintien de son activité », souligne Stéphane Dieudé. Malheureusement, la BEA a décidé de tout fermer à quelques jours de la rentrée scolaire, accuse-t-il. Aussi, ce responsable déplore : "Suite à la pression d'institutions sécuritaires récemment sensibilisées au contexte interne de Fertial, la banque a été donc contrainte de geler, avec effet immédiat, nos derniers comptes opérationnels, ce qui nous empêche de réaliser la moindre opération de paiement dont les salaires au titre du mois d'août que nous nous apprêtons à mettre au paiement". Tout en exprimant ses regrets pour la tournure des événements, notamment en ce qui concerne le personnel, Stéphane Dieudé a estimé que « Fertial doit être dissociée de la situation de monsieur Ali Haddad et de ses sociétés ». Donc, même si l'ETRHB de Haddad est actionnaire de Fertial, le milliardaire n'avait pas d'emprise sur la gestion de l'entreprise.