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Aïn Fouara, une fontaine et un emblème
Publié dans Sétif Info le 29 - 06 - 2007

Depuis que la dernière calèche a quitté définitivement les lieux en 1950, la place des taxis ne manquera pas d'animation à nos jours.
Les taxis sont là, car Sétif tient à la tradition, diront les riverains. Il s'agit de la fontaine monumentale de Aïn Fouara dont la naissance remonte à la fin du XVIIIe siècle. Un chef-d'œuvre de la sculpture monumentale représentant une femme dénudée juchée sur un rocher haut de 2 mètres, « narguant » les passants en leur offrant une eau pure jaillissant des interstices et des amphores. Aïn Fouara, dépassant largement son centenaire, n'a pas d'âge. Vite adoptée et chérie par une population vaillante dont les valeurs se confondent avec l'humanisme, cette fontaine humanoïde au service de l'utilité commune trouva chez le Sétifien toute la protection et la gratitude. Devenue symbole, Aïn Fouara incarne d'une certaine manière l'histoire de Sétif et se confond aujourd'hui au quotidien sétifien, bon an mal an.
L'histoire de la naïade débute bien avant le 26 février 1898, date d'achèvement par Francis de Saint Vidal de la « Fontaine monumentale ». Celle-ci sera expédiée vers Sétif aux environs du mois de juillet 1898 après son exposition à la Foire universelle de Paris. Débarquée au port de Skikda, transportée sur une charrette, il lui a fallu 12 jours pour arriver à Sétif. Mise en place, alimentée en eau à partir des bains romains du jardin Baral, situé quelque 100 mètres plus loin, le monument, comme par enchantement, laisse couler une eau pure au grand bonheur de la population sous le regard des conducteurs de calèches stationnées en file à proximité.
A présent, Aïn Fouara constitue une représentation artistique imposante mais incontournable au regard du visiteur tout comme d'ailleurs celui, coutumier, du Sétifien. Le « personnage », tout de pierre, incarnant les connotations de l'amour et de la beauté, érigé à quelques mètres de la mosquée El Atik, a failli subir les affres de la bêtise humaine, d'abord en 1986 puis en 1994. Son salut, elle le dut à l'assistance de la population qui a constituée un rempart vivant pour défendre vaillament l'œuvre d'art contre la frénésie de certains illuminés décidés à démolir la statue. Mais les citoyens qui couvaient fontaine n'ont rien pu faire contre la bombe qui a failli la détruire en 1994. L'« attentat » qui a ciblé la statue et a manqué d'amputer la ville de son symbole a été accueilli par une vive consternation. La population était endeuillée, comme touchée dans son amour propre, car l'ouvrage représentatif de la femme est une partie d'elle. Il aura fallu l'intervention, sur la demande du wali d'alors, de l'artiste pour ressusciter l'œuvre. Le sculpteur réparera les dégâts en colmatant les fissures et en reconstituant les reliefs endommagés avec de la poudre de marbre. L'adresse de l'artiste a garanti la « survie » de la fontaine qui a retrouvé toute sa splendeur en conformité avec la copie de Francis de Saint Vidal, son créateur.
Même si à présent l'œuvre d'art paraît encrassée par quelques endroits maculés de henné et autres salissures, œuvre des personnes demeurées attachées au rituel ancestral. Ces taches sont, heureusement, presque immédiatement récurées par des mains bienveillantes ou les services de la municipalité qui restent infaillibles. Symbole de la ville et partie intégrante du quotidien de Sétif, Aïn Fouara, dressée au point stratégique de la ville, demeure un patrimoine mais aussi une œuvre artistique qui participe à l'embellissement urbain. Sa fonction de repère incontournable du centre urbain est rehaussée par son esthétique décorative et son aura au sein de la société sétifienne qui lui attribue des pouvoirs mystiques.
Le mythe le plus répandu, généré par la tradition, reprend cette légende qu'on rattache à toutes les fontaines emblématiques et qui veut que leur eau ait un pouvoir : « Qui boira de son eau, y reviendra », dit-on. « Qui boira de Aïn Fouara, y reviendra un jour », disent les Sétifiens. Et l'histoire rappelle que tant de personnalités illustres n'ont pas résisté à son « charme ».
Abdelhalim Benyelles, La Tribune


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