Le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, entame aujourd'hui mardi, sa première visite en Algérie. Une visite d'une journée où il s'agira pour le successeur de Chirac de redéfinir la conception française des très spécifiques relations algéro-françaises. Premier président de la République française à ne pas avoir été impliqué dans la guerre de la Révolution, contrairement à tous ses prédécesseurs de la Ve République, Sarkozy vient donc à Alger avec un profil psychologique favorable. D'autant plus favorable qu'il n'est pas non plus, au contraire d'un Chirac par exemple, particulièrement pro-marocain. Issu de la droite, traditionnellement mieux imprégnée des réalités algériennes, Sarkozy est, pour ainsi dire, bien placé pour relancer la coopération algéro-française sur des bases assez largement débarrassées des charges émotionnelles. D'ailleurs, et à se fier à des sources diplomatiques, l'entretien qu'il aura avec Bouteflika portera essentiellement sur trois points : substituer “le projet de traité d'amitié” par une nouvelle forme de coopération, relancer le traité gazier entre la Sonatrach et Gaz de France et, enfin, s'entendre sur une date, en novembre prochain, pour une visite d'Etat, celle-ci du président français. Certainement, aussi, le tête-à-tête Bouteflika- Sarkozy ne manquera pas de “bifurquer” sur le conflit du Sahara occidental. La mini-crise entre l'Elysée et le palais royal, pas du tout habitué à être “banalisé” par Paris, pèsera assurément sur les discussions entre Bouteflika et Sarkozy et, partant, sur les développements de la situation dans la région. Bernard Kouchner et Jean Daniel, accompagnent Sarkozy Le porte-parole de l'Elysée a annoncé, dans un communiqué, que Nicolas Sarkozy sera accompagné dans sa visite des 10 et 11 juillet à Alger et Tunis par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et par Jean Daniel, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur. C'est à 12h à la résidence d'Etat de Zéralda, annonce encore le communiqué, que le président Sarkozy et le président Bouteflika tiendront une réunion qui sera suivie d'un déjeuner. Un point de presse conjoint se tiendra à l'issue de ce déjeuner.
