En visite d'Etat au Maroc la semaine dernière, le président Sarkozy a implicitement demandé pardon au royaume chérifien, remettant sur le tapis « les fautes et parfois les crimes que le protectorat a engendrés ». Au détour d'un hommage au maréchal Hubert Lyautey (1854-1934), Nicolas Sarkozy a, en effet, surpris plus d'un lorsqu'il avait lancé, à Tanger, en évoquant la « grandeur » du premier gouverneur résident de France au Maroc, « que nul ne pourrait s'opposer à l'aspiration des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Les propos du successeur de Jacques Chirac sont considérés par les observateurs comme étant « une avancée notable » pour ce qui est de l'histoire. Une « avancée » qu'Alger n'a cependant pas pu inscrire au chapitre de ses relations avec la France. A la veille d'une visite d'Etat en Algérie, en juillet 2007, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé son refus de s'excuser dans une interview publiée par El Watan et El Khabar. « Le travail de mémoire doit se faire des deux côtés », avait-il indiqué. Paris refuse-t-il ainsi à l'Algérie ce qu'il daigne accorder au Maroc ? Les analystes n'hésitent pas à qualifier la sortie de Sarkozy comme étant l'émanation d'une politique de deux poids, deux mesures. Cet impair présidentiel est perçu également d'« extrêmement négatif » dans les relations algéro-françaises.