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L?OAS ? Oran
Publié dans La Voix de l'Oranie le 25 - 06 - 2006

25 juin 1962. Il y a 44 ans, les r?servoirs de stockage de carburant dans le port d?Oran, l?un apr?s l?autre, prennent feu. C?est ? partir d?un immeuble du Front de mer, surplombant la rade, qu?un commando de l?Organisation arm?e secr?te (OAS) les a vis?s ? la mitrailleuse. L?incendie durera trois jours malgr? les renforts des pompiers soutenus par des unit?s de la Marine coloniale.
Durant trois jours, la fum?e noire va obscurcir tout le quartier Miramar et ses environs. Des hauteurs du quartier des Planteurs, l?image est apocalyptique. La fum?e monte jusqu?? deux cents m?tres. Il fera nuit en plein jour. Mais la nuit, Oran ne la devait pas uniquement aux 50 ? 100 millions de litres de mazout (selon les sources) qui partaient en fum?e. Elle durait en fait depuis 1831, quand Oran est tomb?e sous le joug de la colonisation fran?aise. Nulle part ailleurs dans le pays, une ville n?a ?t? aussi massivement investie par des colons exp?di?s depuis Paris par convois entiers. L?Histoire a retenu que, sit?t la ?colonisation militaire? fut jug?e termin?e et que fut lanc?e la ?colonisation de peuplement?, le tout premier convoi de colons envoy?s en Alg?rie fut destin? ? la ?province d?Oran?. Il ?tait alors constitu? de 816 Fran?ais, embarqu?s ? partir de Marseille, le 8 octobre 1848 ? bord de cinq bateaux et un sixi?me pour les bagages et les outils. La premi?re ?colonie? fut pour la r?gion de Gdyel ( ?petit p?turage? en arabe dialectal).
Le deuxi?me convoi, toujours destin? ? la ?province d?Oran?, arrivera quatre jours plus tard. D?autres convois suivront. En ce d?but d??t? 1962, les descendants de ces ? convois ?, plus que tout autre colon de toutes les autres r?gions du pays, ne voulaient pas l?cher prise. Ils s?acharnaient ? ne pas accepter que la ?colonisation? soit termin?e. Ils refusaient de l?admettre. Ils voulaient Oran, ? eux et uniquement ? eux. Et certains envisageaient m?me son d?tachement de l?Alg?rie avec toute une partie de l?Ouest pour en faire leur ?r?publique?. Et au moment o? le port flambait dans le cadre de leur strat?gie de terre br?l?e qu?ils avaient entam?e l?ann?e pr?c?dente, ils ne comprenaient toujours pas que c??tait termin?. Du moins ceux qui, parmi eux, ont rejoint l?Organisation arm?e secr?te (OAS).
Cr?ation de l?OAS ? Oran
Certaines sources affirment qu?aussit?t l?OAS cr??e ? Madrid (Espagne) par Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, en f?vrier 1961, ce dernier a pris contact ? partir de la capitale espagnole avec un ancien journaliste de l?Echo d?Oran devenu, entre temps, un notable aux yeux des colons: Athanase Georgopoulos, plus connu sous le sobriquet de Tassou, pour cr?er la section oranaise de l?organisation. Il ?tait alors le propri?taire du ?Caf? Riche?, place Villebois Mareuil (actuellement Place Frantz Fanon). C?est autour de lui, parmi les plus radicaux des fanatiques de l? ?Alg?rie fran?aise? qu?il va recruter le premier noyau de dirigeants locaux de l?organisation fasciste. Aussi, l?OAS ? Oran aura cette particularit? d?avoir ?t? cr??e, dirig?e et encadr?e par des civils, contrairement ? Alger et d?autres villes (Constantine, par exemple) o? elle le fut par des militaires entr?s en r?bellion contre les autorit?s de Paris. Quand le g?n?ral Jouhaud est arriv?, en ao?t 1961, venant d?Alger, pour prendre le commandement de l?OAS ? Oran, celle-ci existait d?j? avec un ? ?tat-major ? qui ne comprenait encore aucun militaire. Le premier ? ?tat-major ? pour Oran ?tait alors constitu? par Charles Micheletti, alias L?onard, et Claude, alias Baba, (son fils), Robert Tabarot, ancien boxeur et neveu du cr?ateur d? ? Oran R?publicain ?, Athanase Georgopoulos alias Tassou, Daniel Brun et Georges Gonzal?s dit Pancho, ancien footballeur, propri?taire d?un garage. C?est avec eux que L?OAS d?Oran dite ? zone III ?, selon l?organigramme mis en place, calqu? sur celui d?Alger, sera structur?e en trois sections : Organisation de masses (OM), Action politique et psychologique (APP) et Organisation - renseignements - op?rations (ORO). La premi?re ?tait dirig?e par Daniel Brun qui avait comme adjoint le d?nomm? Rom?o (un m?decin). La deuxi?me a ?chu ? Charles Micheletti alors que son fils, Claude, s?est occup? de la troisi?me, second? par Gonzal?s. Le g?n?ral d?aviation, Edmond Jouhaud (n? le 2 avril 1905 ? Bou-Sfer) en prend la t?te, en ao?t 1961. Il avait rejoint l?OAS en devenant son num?ro deux, secondant son principal dirigeant le g?n?ral Raoul Salan, en entrant dans la clandestinit? alors qu?il b?n?ficiait d?une mise en disponibilit?. Il avait auparavant particip? au putsch rat? des g?n?raux contre le g?n?ral De Gaulle (21-25 avril 1961). D?un commun accord avec Salan, il prend la direction de l?organisation fasciste ? Oran et se fait seconder par le commandant Pierre Guillaume et le Chef de bataillon, Julien Camelin. Activant dans la clandestinit?, il se donne comme pseudonyme Louis Gerber. Et quand il sera arr?t? (25 mars 1962), son remplacement se fera par le colonel Henri Dufour que rejoindra le g?n?ral Gardy pour encadrer un directoire compos? du capitaine Pierre Sergent, Christian L?ger, Jean Marie Curutchet, Denis Baille et Jean-Ren? Sou?tre.
Op?rations terroristes de l?OAS ? Oran
L?une des premi?res t?ches ? laquelle ils vont s?atteler est la mise en place d?un vaste r?seau d??coutes t?l?phoniques ciblant les autorit?s coloniales civiles et militaires. Mais le chantier le plus important fut pour eux l?encadrement des quartiers ? majorit? coloniale. Le basculement, y compris par la contrainte et sous la menace, de la population dans le terrorisme ne se fit pas attendre. Tous les mots d?ordre de l?OAS ?taient suivis ? la lettre. Des ?casserolades? aux journ?es de gr?ve, en passant par le pavoisement aux couleurs de l?organisation terroriste (l?embl?me fran?ais frapp? de deux pieds noirs dans la partie blanche), cotisations, collectes de l?information, etc. De l?avis des principaux dirigeants OAS, eux-m?mes, la ? zone III ? a connu une organisation remarquable par rapport ? Alger. Organis?es en ?collines? (secteurs) qui ont englob? l?ensemble des quartiers ?europ?ens?, y compris le quartier isra?lite o? ?tait bas?e la ?colline 7? constitu?e exclusivement de juifs, les activistes continueront, sans rel?che, jusqu?au jour de la f?te de l?ind?pendance, ? s?vir ? travers des actions terroristes qui ne conna?tront aucune limite. Une voiture pi?g?e (la premi?re du genre) sur l?Esplanade de M?dina Jdida, ? moins de quelques heures de la rupture du je?ne, un jour de Ramadhan (28 f?vrier 1962) : Un carnage qui est rest? le plus grand de sa triste histoire. L?OAS a commis un grand nombre de hold-up dans diff?rents organismes (banques, s?curit? sociale, postes), mais le plus important fut celui de la Banque de France d?Oran, en plein jour. Plus de deux milliards ont ?t? pris et le reste abandonn?, faute de sacs pour l?y mettre. La chasse ? l?Alg?rien a ?t? au quotidien, comme elle l??tait en direction des ?trangers qui ?taient favorables ? l?ind?pendance du pays et les officiers de l?arm?e coloniale qui s?opposaient ? leur terrorisme. Les bless?s ?taient achev?s dans leurs lits d?h?pital. Les magasins plastiqu?s. Les femmes de m?nage abattues dans la rue. Jouissant de complicit?s ? tous les niveaux dans les diff?rentes institutions, ayant partout des yeux et des oreilles, les ultras ne reculaient devant rien pour commettre des horreurs inimaginables. Des ?difices publics (mairie, biblioth?ques, ?coles) sont incendi?s, plastiqu?s. Cette escalade a connu un bond en avant ? partir de l?automne 1961, ? la suite de la prise en main de la situation par le g?n?ral Jouhaud et ses adjoints militaires qui l?ont rejoint. Le maillage de la ville devenait absolu. ?Car, disait ce dernier, le but ?tait d?arriver ? ce que l?O.A.S. contr?le la ville, immeuble par immeuble, puis quartier par quartier (...) la prise en main d?une population hostile au pouvoir doit toucher tout le monde, b?n?ficier du cr?dit moral pour ?tre ?cout?, et pouvoir en outre faire authentifier sa voix ou sa plume (...)?.Dans les b?timents importants - et c??tait le cas de celui o? j?habitais - il ?tait d?sign? un d?l?gu? de l?O.A.S. par ?tage. Lorsque le responsable de mon immeuble prit en main ses fonctions, il commen?a par dresser une liste des locataires, avec un coefficient correspondant aux services que l?on pouvait attendre de chacun?. L?OAS qui s?est cr??e en r?action ? la politique officielle de l?Etat fran?ais en f?d?rant plus ou moins toutes les organisations ultras des colons qui existaient depuis les d?buts des ann?es 1950, dont certaines ont gard? leur autonomie tout en la rejoignant, ?tait d?abord une affaire franco-fran?aise. En face de l?inefficacit? des responsables d?sign?s par Paris pour ? maintenir l?ordre ?, un g?n?ral, Joseph Katz, a ?t? nomm? ? la t?te d?Oran en f?vrier 1962. Ayant pris ses fonctions, le jour m?me de l?attentat ? la voiture pi?g?e de M?dina Jdida, il ne put ?tre qu?en mesure d?assurer sa propre protection, ?chappant ? plusieurs attentats, et attendre l?aboutissement des n?gociations d?Evian qui ont mis fin ? la guerre de lib?ration.
Riposte des nationalistes alg?riens
Jamais, sans doute, la solidarit? entre Oranais n?a ?t? aussi remarquable que durant cette p?riode 1961-62. Interdit de circuler en dehors de leurs quartiers coup?s des autres par des barbel?s, sous peine d??tre assassin?s en toute impunit? dans une ville livr?e au terrorisme, plus personne ne pouvait se rendre ? son travail. Les ?coles ?taient d?sert?es. Les mitraillages aveugles aux arr?ts de bus ? partir de voitures qui passaient dans la rue devenaient quotidiens. Au printemps 1962, on comptera des dizaines d?attentats chaque jour. Plus personne ne pouvait se rendre ? l?h?pital pour des soins. Ni dans une administration. La nourriture commen?ait ? manquer. Les ordures s?amoncelaient dans les rues. Certaines familles ont commenc? ? rejoindre les villes de l?int?rieur o? les colons ?taient minoritaires ou, ? tout le moins, y envoyaient leurs enfants pour les sauver. Et durant ces mois qui n?en finissaient pas, le d?sir de vengeance ?tait sur toutes les l?vres. C?est ? ce moment que les dirigeants locaux de la R?volution, sur instruction de leurs responsables r?gionaux (Wilaya V), malgr? le peu de moyens, ont su ?tre ? la hauteur de la situation. Les diff?rents r?seaux ALN/FLN qui existaient dans la ville ont connu une r?organisation, ? la fois politico-militaire et sociale avec des hommes aguerris, parfois ayant fait leurs preuves dans le maquis, pour constituer des groupes de combattants urbains ?fida?yine?. Un d?coupage de la ville en secteurs a permis de d?signer des responsables. Ces derniers, ? leur tour, ont ?t? amen?s ? encadrer des militants qui, selon leur structure d?affectation, agissaient sur le plan politique, militaire ou social. Des salles de consultations m?dicales et de soins sont mises en place dans diff?rents quartiers. Un nombre important de m?decins alg?riens, g?n?ralistes et sp?cialistes, se portent volontaires pour r?pondre aux diff?rents besoins. Des denr?es alimentaires sont distribu?es aux familles n?cessiteuses. Les enseignants regroupent o? ils peuvent les enfants pour leur dispenser des cours dans diff?rentes disciplines. Des op?rations de nettoiement des rues et de ramassage des ordures sont organis?es. Aux bombardements nocturnes de certains quartiers, ? coups d?obus de mortier, r?pondaient des youyous comme d?fi. Au tintamarre des ?casserolades? qui enveloppait certaines nuits, r?pondait ce cri si particulier aux Oranaises. L?action des fida?yine, de son c?t?, ne se fit pas attendre. Les restaurants et surtout les bars qui ?taient devenus des repaires, quand ils n??taient pas des postes de commandement de l?OAS, sont vis?s par des attentats. D?s le d?but de l?ann?e 1961, des op?rations planifi?es sont ex?cut?es ? travers des attentats cibl?s et s?lectifs. Le renseignement tourne ? plein r?gime. Des Fran?ais favorables ? l?ind?pendance, en v?ritables Patriotes de la cause alg?rienne, fonci?rement anti-OAS, n?ont pas manqu? d?apporter leur aide malgr? les risques. Certains l?ont pay? cher. La libert? a eu raison de la longue nuit coloniale. Le soleil de l?ind?pendance a fini par se lever. Mais ce soleil, ce sont des hommes et des femmes qui l?ont hiss?.
Mohamed Ramim
Sources:
- Divers sites Internet
- Le r?sum? du livre du g?n?ral Joseph Katz (L?Honneur d?un g?n?ral) sous les titres ?Les derni?res semaines d?Oran?
- Diff?rentes encyclop?dies en ligne sur Internet
- Le livre du moudjahid Mohamed Benaboura ?OAS, Oran dans la tourmente 1961-62?, Editions Dar El-Gharb


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