2eme partie La relation de Hadji Mehemet, envoy? du Dey d?Alger en 1685 En mai 1685, ?le Mercure Galant?, hebdomadaire fran?ais publiait un texte p?lerinage ? La Mecque. Le chroniqueur avait men? son enqu?te aupr?s de Hadji Mehemet, envoy? du Dey d?Alger qui venait de passer quelques ann?es en ?Arabie d?serte?. ?La Mecque est une ville fort ancienne de l?Arabie d?serte, pour laquelle les Mahom?tans ont une telle v?n?ration qu?ils croient que tous ceux qui ne sont pas de leur secte sont indignes d?y entrer. Ainsi, ils ne leur permettent pas d?en approcher, m?me de quelques journ?es, et si un Chr?tien ?tait surpris sur cette terre qu?ils estiment sainte, ce serait un sacril?ge, que le feu seul pourrait expier. Ce qui attire encore grand nombre de p?lerins, c?est que ce voyage absout tout, et quand on a pu le faire, quel que soit le crime que l?on ait commis, on ne peut plus ?tre recherch??. Le chroniqueur fran?ais souligne la subtile coexistence entre commerce et d?votion. La Mecque n?est pas seulement le lieu saint de l?islam interdit aux non-musulmans, mais un lieu de commerce. Beaucoup de Musulmans entreprennent le p?lerinage par d?votion, ?mais il y en a beaucoup qui le font pour commercer car les marchands viennent de tous les c?t?s du monde d?barquer au port de Ziden sur la mer Rouge (Djeddah)?. Chaque ann?e pas moins de six grandes caravanes sont organis?es de par le monde musulman d?alors pour aller ? La Mecque: la caravane de Constantinople et des r?gions voisines, celle du Caire, compos?e d?Egyptiens, celle de Damas et de l?ensemble de la Syrie, celle du Maghreb, celle de Perse et celle des Indes et des autres contr?es en d?pendant. Le d?part de toutes ces caravanes est l?occasion d?une grande f?te publique dans chacune des contr?es cit?es. Les caravanes pour le p?lerinage L??minent ?rudit marocain Mohammed Manouni d?crit dans son ?crit ?Rakb al-Hajj al-Maghribi?, les pr?paratifs de l?extraordinaire caravane de p?lerinage. ?A la fin du mois de Rabia Ier?, ?crit Manouni, ?un crieur public annon?ait la date de d?part du cort?ge. Le dernier jour de Joumada Ier, la caravane s?installait sur la place d?Al-Koleia, dans l?enceinte de Bab Al-Foutouh?. Il en ?tait probablement de m?me dans les autres villes du Maghreb. La direction de l?extraordinaire caravane ?tait confi?e ? un Che?kh al-Rakb, d?sign? par le sultan pour ses grandes qualit?s morales, son aisance financi?re, sa connaissance parfaite de l?itin?raire, tout ce qui pouvait favoriser les conditions parfaites du long voyage et du s?jour des p?lerins dans les Lieux Saints. Le Che?kh al-Rakb ?tait assist? dans sa mission par un important dispositif de s?curit? pour parer aux al?as du voyage, dirig? par une brigade de protection, appel?e Khafir, un Rakkas charg? d?annoncer la caravane ? chaque ?tape et un Mouchawiq dont la mission ?tait d?entretenir continuellement la foi des p?lerins. Il ?tait ?galement accompagn? d?un Qadi charg? de r?gler les ?ventuels litiges entre voyageurs et de veiller ? la sauvegarde des biens des p?lerins d?c?d?s au cours du voyage. A suivre...
