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Il y a 15 ans disparaissait le roi de la chanson raï sentimentale
Cheb Hasni plait toujours aux jeunes
Publié dans La Voix de l'Oranie le 29 - 09 - 2009

Il y a quinze ans, jour pour jour, disparaissait à la fleur de l'âge, sous les balles assassines de la barbarie terroriste, dans le quartier qui l'a vu naître, l'idole de la chanson raï sentimentale, Cheb Hasni.
Hasni Chakroun, plus connu sous le sobriquet de Cheb Hasni, est né le 1er février 1968, à Oran, dans le quartier populeux de Gambetta dans une famille modeste de sept enfants. Comme tous les jeunes de son quartier, sa première passion ira vers le football. D'ailleurs, il abandonne ses études pour se consacrer entièrement à cette discipline sportive et évoluera au sein du club de football de l'ASMO. Mais cette passion sera éphémère et sera éclipsée rapidement par une autre, plus exaltante, qui le catapultera en un éclair au firmament de la célébrité.
Un heureux hasard lui donnera l'opportunité de venir à la chanson lors d'une fête de mariage où il sera convié à prendre le micro. Séduits par sa voix exceptionnelle, des professionnels de la musique présents à la noce lui proposaient de les accompagner sur la scène d'un cabaret de la périphérie de la ville. Ce sera le point de départ d'une fulgurante carrière artistique qui débutera, en 1986, par une chanson qui devait faire scandale, «El Berraka», et qu'il enregistre en duo avec la chanteuse raï Chaba Zahouania. La chanson sera un formidable succès et la cassette se vendra à des centaines de milliers d'exemplaires.
Cheb Hasni sera dès lors adulé par une jeunesse qui retrouvait ses préoccupations dans ses chansons. L'artiste devenait même rapidement le numéro un d'un nouveau style de chanson sentimentale qui sera baptisé le "raï love" et ses succès culmineront pendant longtemps au hit parade.
Une voix d'exception et une chanson sincère qui porte le malaise et les frustrations des jeunes sans se soucier d'aborder tous les tabous. Tels étaient les clés du succès de Cheb Hasni. Il demeure le seul chanteur qui a su exprimer avec tellement de vérité et de sincérité les joies et les malheurs de toute une génération. «Parce qu'il mettait tant de sincérité dans ses chansons, il pouvait se permettre d'évoquer tous les interdits sans jamais paraître vulgaires», précisent ses fans. Sur le plan musical, par un judicieux métissage, il a su adapter les plus grands succès de la variété française ou orientale et leur donner une touche locale.
Sa carrière artistique a été éphémère, ne durant que sept ans, mais sa production a été exceptionnellement féconde. Dans cette courte durée, Cheb Hasni a réussi à éditer plus de 150 albums que les jeunes fans s'arracheront.
Hasni était devenu un symbole de la jeunesse algérienne parce qu'il chantait la vie sans complexe et sans s'accommoder de circonvolutions. Aujourd'hui encore, il continue à porter l'espoir de jeunes générations. On se souviendra toujours de son dernier concert, en 1993 à Alger, à l'occasion de la fête de l'Indépendance, où un stade du 5 Juillet archicomble reprenait en chœur sa célèbre chanson «Mazel kayen l'espoir», un hymne à l'espoir qui fait encore vibrer le cœur de tant de mélomanes. Il plait toujours aux jeunes.


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