L'appel à la grève, lancé par les syndicats autonomes du secteur de l'Education, semble être une réussite. Les écoles primaires, les collèges et les lycées ont fait ‘relâche' hier. Les cohortes colorées de gamins se rendant en groupes à l'école ont déserté les rues des villes et les sentiers des villages. La grève est le fait du CNAPEST et de l'UNPEF alors que le SNAPEST, le CLA et le SATEF ont rejoint la protesta. Quelques écoles ont travaillé, quasi normalement, mais elles se comptent sur les doigts d'une seule main car les enseignants adhérents ou non à un syndicat ont tout de même suivi le mot d'ordre. «Tant pis pour les sanctions !» Pour eux il s'agit de dire «non à la paupérisation qui touche actuellement et de manière drastique les enseignants qui n'arrivent guère à faire face aux dépenses des quinze premiers jours du mois!» déclarera un des gréviste qui ajoutera «je sais fort bien que les grévistes risquent fort de voir leurs salaires amputés des journées de grève mais c'est tant pis ! C'est finalement un combat et on est décidés de le mener!». Les gens du CNAPEST et de l'UNPEF de Tizi-Ouzou montrent toute leur joie car pour eux ces démonstrations expliquent également l'ancrage du syndicat. Selon leurs estimations, «le taux de grève est de 90% et le reste suivra demain». Les deux syndicats semblent avoir unifié quelque peu leur action, car ayant des revendications quasi-communes comme le dit le dernier communiqué de l'intersyndicale des travailleurs de la Fonction publique. Ces revendications portent essentiellement sur la revalorisation du point indiciaire, la modification du statut particulier des travailleurs du secteur et la promulgation du régime indemnitaire avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Les enseignants et les syndicats attendent une réponse ferme des pouvoirs publics et menacent de recourir à des protestations cycliques, «jusqu'à satisfaction de nos revendications». Selon le SG du SNAPEST, qui est bien implanté dans les établissements du secondaire de Tizi-Ouzou et qui compte entrer en grève dès aujourd'hui «Benbouzid n'a pas les prérogatives permettant aux enseignants de recouvrer leurs droits».