Les syndicats autonomes affichent leur pleine satisfaction au troisième jour du mouvement de grève qui, loin de se limiter au palier du secondaire, est durci et renforcé avec le suivi des enseignants du moyen et du primaire. «Sur les 145 établissements du moyen, 67 CEM de la wilaya d'Oran ont répondu favorablement à la grève, alors que le taux de suivi pour les écoles primaires a largement dépassé nos attentes», fera remarquer M. Abdelhadi au siège de l'union nationale du personnel de l'éducation et de la formation, l'UNPEF, l'un des syndicats autonomes dont la représentativité est plus remarquée parmi les enseignants du moyen. Une coordination entre ce dernier syndicat et ceux du SNAPEST et du CNAPEST qui assurent, eux, la représentativité auprès d'enseignants du secondaire aura été la clé de la réussite d'un mouvement de protestation de cette ampleur, ayant permis de paralyser l'ensemble des établissements scolaires. «Pour une fois, les chiffres officiels avancés par la direction de l'éducation, à l'échelle locale d'Oran, restent assez proches de ceux retenus par les syndicats autonomes, initiateurs de cette grève», tiendra à préciser le coordinateur de l'UNPEF. Par ailleurs, on apprendra que de nombreux enseignants affiliés à l'UGTA ont rejoint les rangs des syndicats autonomes. Hormis les habituelles menaces de ponction sur salaires brandies par le ministère de l'éducation, les syndicalistes relèveront toutefois quelques contraintes rencontrées par les enseignants grévistes avec l'«excès de zèle» de quelques inspecteurs de circonscription et de chefs d'établissements, du primaire principalement. Un décret émanant des services du Ministère du travail et de la chefferie du gouvernement, fait mention qu'en cas de grève, la ponction des salaires ne doit pas excéder les trois jours et insistera pour qu'aucune retenue ne soit effectuée durant les fêtes ou occasions. Ce qui réconforte en partie les syndicalistes et les travailleurs en grève, puisque l'une de ces échéances, à savoir l'Aïd El Kébir, est pour les semaines à venir. Cela étant, l'union générale des travailleurs algériens, UGTA, prévoit une journée de protestation pour les mêmes revendications que celles déposées par les syndicats autonomes. Une initiative qui intrigue en partie les syndicalistes autonomes qui confieront que «si les mêmes revendications sont reprises, même tardivement par les membres de l'UGTA, nous sommes prêts à les soutenir, le 16 novembre, pour peu que les acquis des travailleurs de l'éducation en bénéficient.»