L'annonce en avait été faite en 2006, lors de la visite à Alger de Vldimir Poutine, alors président de la Fédération de Russie. L'Algérie réceptionnera cette année une commande de 38 systèmes antiaériens Pantsir (carapace en russe). Le contrat est évalué à un demi-milliard de dollars et la signature du contrat remonte à quatre années en arrière. Ce système d'armes, qui existe en version automotrice (sur chenille, comme les chars) et en version motorisée (sur camion) est de type défensif et est classé tactique. Il vient en accompagnement de troupes au sol pour lutter contre les incursions d'avions volant à basse altitude et les hélicoptères antichars, notamment. Présenté comme étant de dernière génération, le Pantsir équipe plusieurs armées arabes comme celles de Syrie et de Libye. Le Pantsir est capable d'atteindre, avec une haute précision, toutes les cibles aériennes éloignées horizontalement de 20 kilomètres et, verticalement, de 15 kilomètres. Il est équipé d'une douzaine de missiles antiaériens légers de type strella-2 et possède deux canons de 30 mm. Lors de sa visite, Poutine avait déclaré que la livraison sera faite en 2010-2011. Le contrat porterait, selon certains sites, sur 38 engins. Au-delà de l'effet d'annonce, cette acquisition n'est pas de nature à effrayer les pays voisins ni à servir de prétexte pour les détracteurs de l'Algérie qui y trouveront l'occasion de dénoncer «une course à l'armement». Le Pantsir est certes un système antiaérien précis mais il demeure une arme défensive. C'est-à-dire qu'il n'a rien à voir avec des armes de type SS-300 que doivent recevoir les Iraniens pour se défendre, à distance, contre des avions d'attaque volant à très haute altitude, comme les F-16 par exemple, ce qui pourrait réduire les capacités offensives et agressives d'Israël qui cherche à mener des frappes contre les installations nucléaires de Téhéran ni le système Patriot qui a vocation stratégique. Les pays occidentaux qui dénonceront une course à l'armement savent pertinemment que ce n'en est pas une et que le Pantsir ne servira qu'à remplacer les anciens systèmes équivalents achetés durant les années 80 et qui sont arrivés en fin de potentiel. Ils saisiront cette occasion pour convaincre certains pays riverains de faire des achats similaires pour maintenir un équilibre. Ce seront, justement, ces pays fabricants qui entretiendront l'amalgame et qui déploreront que des pays comme l'Algérie ou la Syrie ont les armées les plus puissantes de leurs continents respectifs. Concernant l'Algérie, les choses sont claires. Un plan prévoyant la professionnalisation de l'ANP a été publiquement annoncé. Ce terme a un sens clair et précis dans les milieux spécialisés. L'Algérie, dont la Constitution assigne une mission de défense du territoire national, n'a jamais agressé un pays tiers. Que ceux qui s'empresseront de crier à la course aux armements s'en souviennent.