Les fuites et les vols représentent plus de 60% de l'eau produite en Algérie. C'est le constat accablant fait par Messaoud Terra, directeur chargé de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, qui a précisé que la dotation annuelle des Algériens est de 600 m3, jugée acceptable. Selon M. Terra, sur plus de 2,5 milliards de m3 d'eau potable produits annuellement, seulement 800 millions de m3 sont facturés. «Nous facturons entre 30 et 40% de l'eau que nous produisons. Le reste est perdu, soit dans les fuites, soit dans les vols», a-t-il déclaré lundi soir au cours d'une émission à Canal Algérie. L'intervenant a indiqué, par ailleurs, que 70% de la population algérienne est alimentée quotidiennement en eau potable, avec des plages horaires variables de 4 heures à 24 heures. En moyenne, les Algériens ont une dotation annuelle de 600 m3 par habitant alors que la norme internationale est de 1.000 m3 par an et par habitant. «Théoriquement, nous sommes dans une situation de stress hydrique, mais dans notre pays une ration de 600 m3 par an et par habitant est très acceptable», a-t-il dit. L'Algérie, pays semi-aride, a dû recourir au dessalement massif de l'eau de mer pour améliorer la distribution de l'eau potable et pallier le manque d'eaux conventionnelles mobilisées dans les barrages et par les forages. Depuis les années 1970, la pluviométrie a baissé en Algérie. Les eaux superficielles sont passées de 17 milliards de m3 en 1970 à 10 milliards de m3, actuellement, alors que la population a quasiment triplé durant cette période, selon M. Terra. «Toutes les villes du littoral seront dotées de station de dessalement, ce qui permettra d'utiliser l'eau des barrages et des forages pour alimenter les villes de l'intérieur», a expliqué M. Terra. Par ailleurs, l'Algérie multiplie les projets pour utiliser les eaux usées épurées dans l'agriculture. «Actuellement, il y a 4.000 hectares de terres agricoles irriguées avec des eaux émanant des stations d'épuration. Nous voulons atteindre 40.000 hectares à court terme et 100.000 hectares à moyen terme», a expliqué de son côté Ahcène Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau. L'Algérie a décidé d'investir 20 milliards de dollars durant la période 2010-2014 dans le secteur de l'hydraulique, afin d'améliorer l'alimentation en eau potable de la population et l'irrigation des terres agricoles.