Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs (PT), a animé, samedi, un regroupement régional qui a eu pour cadre la salle Es-Saada (ex-Colisée) et auquel ont pris part les cadre responsables des structures locales de son parti.Fortement inspirée, Mme Hanoune a fait une évaluation avec un sens critique des dernières émeutes en Algérie et brossé un tableau clair-obscur de la grave situation politique en Tunisie qui a causé l'effritement du régime du déjà ex-président Benali lequel s'est fait hara-kiri sur l'autel d'ambitions démesurées pour le pouvoir.Expliquant l'origine des événements en Tunisie, Mme Hanoune a tiré à boulets rouges sur l'administration américaine d'Obama, l'accusant d'ingérence et de double jeu avant de s'en prendre à la France et à l'union européenne à l'origine des transformations économiques tunisiennes ultralibérales. L'évolution politique internationale vers l'instauration de régimes populaires et démocratiques, prônant le progrès social, a montré, dira Mme Hanoune, que le néocapitalisme, est-ce à dire la mondialisation, est à l'origine de nombre de soulèvements renversant des régimes autocratiques et dictatoriaux, citant les cas du Portugal avec la chute de Salazar, Haïti et la fuite de Duvalier et Les Philippines avec la déchéance de Marcos. Des régimes fortement corrompus et antisociaux, dira Mme Hanoune avant de rendre hommage au peuple tunisien pour avoir mené à terme la chute de Benali. Au plan national, Mme Hanoune a fait une lecture assez critique des réformes économiques et sociales qui sont au cœur des dernières émeutes. Elle cite la fermeture de nombre d'entreprises publiques de production telles que les Enasucre, les ENCG, l'usine de traitement du maïs de Tlemcen dont la dissolution a donné naissance à un groupement d'entreprises monopolistiques que régulent l'offre d'huile, de sucre (à l'import) et l'évolution des prix. Dans son discours, Mme Hanoune n'a pas égratigné une seule fois les partis de l'alliance présidentielle dont la majorité parlementaire est à l'origine du plébiscite de certaines lois sur le commerce et l'économie d'entreprise autorisant l'importation massive et l'avènement de la baronnie.