La coopération scientifique internationale constitue un élément essentiel du système national de recherche. A l'heure de la globalisation, l'ouverture des chercheurs vers le monde extérieur reste vitale pour la qualité et la performance de leurs travaux grâce, notamment, à des échanges avec leurs pairs nationaux ou étrangers effectuant des travaux similaires ou complémentaires. Dans ce contexte et sur la base d'accords scientifiques existant avec l'Afrique du Sud, nous avons travaillé à dynamiser cette coopération en élargissant les domaines d'intérêts stratégiques communs et en identifiant des mécanismes adéquats pour la mobilité des chercheurs. Coopération Algérie- Afrique du Sud: La République d'Afrique du Sud dispose d'un système de recherche scientifique performant associant des universités et centres de recherche spécialisés touchant les domaines de l'agriculture, de la médecine, de l'industrie, de l'extraction minière, etc.) avec en sus une parfaite expérience dans le développement de programmes de coopération entre secteur public et secteur privé, mais également des partenaires internationaux. Ce n'est pas un hasard si ce pays produit à lui seul près du tiers des publications scientifiques du continent et occupe la première place d'Afrique dans de nombreuses disciplines. Les universités ne sont pas du reste comme le montre le dernier classement établie par Ranking Web of African University en 2010 où les institutions Sud-Africaines occupent les huit premières places dans le palmarès du top 10. Sur le plan de la production scientifique, ce pays à lui seul totalise presque 30% de publications du Continent, en occupant la première place dans de nombreuses disciplines. Les principaux indicateurs du système Sud Africain de recherche scientifique sont : - Un Département Sciences et Technologie (DST) qui coordonne les actions menées par plusieurs organismes de gestion de la recherche scientifique ; - Un Conseil National pour la Recherche Scientifique et Industrielle (CSIR) ; - Un financement du système national de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT) qui s'élève à 0,97% du PIB en 2007/2008. Il est à noter que 60% de ce financement provient du secteur privé, 20% des fonds propres des universités et uniquement 20% du gouvernement ; - Un réseau universitaire constitué de 23 universités et plus de 20 centres publics de recherche. L'effectif des étudiants avoisine les 800 000 ; - Des actions prioritaires de recherche s'articulant sur la bio économie (plantes médicinales), sciences et technologies spatiales, énergies (surtout renouvelables), changement global (climatique), dynamiques sociale et humaine. De nombreuses conventions de coopération lient l'Algérie à l'Afrique du Sud, favorisées par l'existence de la haute commission bilatérale qui bénéficie d'un fort soutien politique des dirigeants des deux pays. La recherche scientifique occupe une place de choix et couvre divers domaines tels que la Technologie du laser, la Biotechnologie, les Technologies de l'information, l'Environnement et la gestion des ressources en eau, les Micro – satellites, les Technologies de radiation, l'Exploration et la valorisation des minéraux, mais également le chapitre de la lutte contre la pauvreté. La convention de coopération scientifique bilatérale signée pour la période 2003-2007 étant arrivée à terme, la DG-RSDT a répondu favorablement à l'invitation de la Direction Générale de la Recherche d'Afrique du Sud pour définir les contours du nouvel accord avec un élargissement des champs disciplinaires, et la mise en œuvre de nouveaux mécanismes réalistes d'échange en tablant sur un transfert du savoir et une mobilité accrue des chercheurs. Ce processus qui s'est étendu sur cinq mois, s'est soldé par la signature le 26 mai 2010 de six accords entre l'Algérie et l'Afrique du sud, dont celui consacré à la recherche scientifique et au développement technologique. A propos de l'accord sur la Recherche Scientifique et le Développement Technologique : L'accord prévoie de renforcer la coopération dans les thématiques suivantes en plus de celles concernant le nucléaire avec le Commissariat à l'Energie Atomique (COMENA) et le spatial avec l'Agence Spatiale Algérienne (ASAL): • Les Technologies du Laser • Les Sciences & Technologies spatiales • Les Technologie Radioactives • Les Nanotechnologies • Les Nanotechnologies & Sciences des matériaux • Les Technologies de l'Information et de la Communication De nouveaux domaines de coopération ont été identifiés dans les Sciences Médicales, les Sciences Sociales et Humaines ainsi que le Système de Connaissances traditionnelles (plantes médicinales). Concernant les modalités de coopération, il a été convenu d'arrêter les mécanismes suivants : • Projets de recherche conjoints par appels d'offres (juin 2010) • Echange de Programmes Scientifiques et de chercheurs • Conférences & manifestations Scientifiques communes (bi-annuelles) Les deux parties ont convenu des financements pour la coopération à hauteur de 1 Million $ par année et se sont mises d'accord sur le principe que chaque pays prendra en charge le transport de ses chercheurs, les frais locaux seront à la charge du pays qui reçoit. Par ailleurs l'idée de la création en Algérie d'un centre de recherche de pointe qui consacrera la coopération entre les deux pays dans le domaine des nanotechnologies a été entérinée. Ce centre profitera aux compétences des deux pays et devra s'ouvrir à tous les scientifiques africains. La conférence sur la recherche conjointe qui sera organisée par la DG-RSDT en novembre 2010 marquera le démarrage effectif des actions identifiées.