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Islam et Libération de l'Algérie IV: Les parties politiques
Publié dans AlgerieNetwork le 31 - 03 - 2011


Abdelkader SAHRAOUI :
L'UDMA
Celui-ci fonda en avril 1946 un nouveau parti, l'Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) dont le programme visait une République algérienne laïque mais associée à la France (Abbas, op cit.). « L'époque du prosélytisme religieux est révolue. Ce ne sont plus des Enfants de chœur qu'il nous faut, mais de libres citoyens pénétrés du
Devoir social et du sens de leur simple mission humaine. Le nationalisme musulman est un anachronisme. » (Abbas, Appel à la jeunesse algérienne française et musulmane, 1947). ²
Les tentatives de rapprochement du légaliste Ferhat Abbas ne mirent pas en question la domination absolue en Algérie des détenteurs français du pouvoir colonial, même après l'adoption du statut algérien du 20 septembre 1947.
Et c'est ainsi que ce nouveau statut fut laissé vide de contenu dans la pratique politique. Mendès-France dira, après le début de la guerre d'indépendance : « Le compromis que représentait le statut de 1947 a été faussé. Les élections ont été dominées par des pressions administratives, fabriquées, truquées. Les promesses faites et non tenues ont été à la base d'une grande déception, d'une grande révolte. Nous avons manqué aux engagements solennels que nous avions pris en 1947… » (Le Monde du 12 juillet 1955).
Les violations permanentes de cette nouvelle loi ( par exemple les élections truquées de 1948 et 1951) laissèrent Ferhat Abas dans ses rêves nostalgiques des Encyclopédistes, des principes de 1789, de Saint-Just et de la Marseillaise.
Le Parti communiste algérien
La vision de l'Arabe chez Camus et celle qu'en avaient les marxistes algériens se rejoignent : c'est un figurant dans un spectacle de la politique et de la littérature et de la philosophie (Emmanuel Sivan, Communisme et nationalisme en Algérie 1920-1962 : « Le PCF, dans la tradition de la SFIO d'avant guerre, était virtuellement indifférent aux questions coloniales, en dépit de l'hommage de pure forme rendue par l'Humanité à la ‘libération des colonies' ».
Dès le départ, le Parti communiste algérien n'estimait pas le peuple algérien mûr pour la lutte des classes (Sivan, op cit. « L'hostilité de Lénine à l'égard de la plupart des mouvements nationalistes coloniaux (ainsi qu'envers le panislamisme), en ce qui concerne le concept thorézien du nationalisme algérien : « Le temps n'était pas encore mûr pour l'émancipation ; la condition implicite de cette maturité étant l'intégration complète des deux communautés, européenne et indigène. » Même quand le PCA s'est efforcé de s'intéresser à une communauté d'intérêts entre les déshérités du capitalisme et les musulmans colonisés, il n'a pas su adresser les problèmes de façon pertinente. Les demandes seront poussées jusque dans le ridicule : « Nous demandons l'égalité entre les Européens et les Musulmans ; c'est ainsi que seuls les enfants européens ont maintenant droit au chocolat » (harangue de Larbi Bouhali devant une réunion de musulmans, cf. Sivan, op cit.).
D'autre part, l'islam était considéré comme un obstacle à la pénétration de ce peuple (Amar Ouzegane, Le Meilleur combat : « La direction bureaucratique du PCA définit son attitude à l'égard de la religion par référence aux communistes français qui ont hérité de l'anti-cléricalisme jacobin fermant les couvents devant l'échec de la transformation de l'église romaine en église nationale. »
Pour A. Ouzegane, la compréhension de l'islam permet de cerner enfin les réalités socio-économiques de l'Algérie. « Et c'est parce que nous avons cherché à avoir une vue pénétrante du phénomène religieux que nous avons pu apprécier l'antagonisme économique, politique ou idéologique dans toute société humaine. Et plus particulièrement celui de la société musulmane ! Le nidhal et-tabaqat, la lutte des classes, est une notion vivante qui a existé dans les sociétés pré-capitalistes. Mais dans la Djahiliya, époque antéislamique, aussi bien que dans l'aube de l'islam, le conflit des pauvres et des riches ne pouvait s'exprimer que sous la forme d'une opposition politico-religieuse : donatisme chrétien, kharédjisme, schiisme, karmatisme etc… »
Rien d'étonnant à cela, quand on considère que ce jugement de Engels en 1848 : « La lutte des Bédouins était sans espoir, mais bien que la façon dont la guerre a été menée par des soldats brutaux comme Bugeaud soit très condamnable, la conquête de l'Algérie est un fait important et propice au progrès de la civilisation… Après tout, le bourgeois moderne, avec la civilisation, l'industrie, l'ordre et les « lumières » qu'il apporte tout de même avec lui est préférable au seigneur féodal ou au pillard de grand chemin, et à l'état barbare de la société à laquelle ils appartiennent » (in The Northern Star du 22 janvier 1848), est fidèle à la conception messianique que Marx avait héritée des orientalistes romantiques (E. Saïd).
Les membres de ce parti était « mixtes » : longtemps et solidement enraciné dans la société colonialiste, parti français tourné par excellence vers la Métropole, ce ne fut qu'en 1946 qu'une politique délibérée du PCA commença enfin à augmenter le recrutement musulman. Celui-ci, qui constituait un dixième en 1935 (PCF, 8ème congrès, 1936), atteignait 50% à la veille du 1er novembre 1954 (Sivan, op cit.)
Mais si, sur les quelques 12 000 membres inscrits à cette date, la moitié était des Algériens, cette proportion était due aux nombreuses défections parmi les Européens à la suite de cette nouvelle pratique du parti plutôt qu'à un quelconque renforcement du pouvoir séducteur du Parti (E. Sivan). Les adhérents algériens, membres déjà minoritaires du prolétariat urbain (Sivan, « Le prolétariat urbain ne représentait pourtant qu'un cinquième de la population algérienne active. C'étaient les 80% composés de campagnards, presque exclusivement musulmans, qui posaient au parti un problème des plus difficiles. Analphabètes, hostiles aux roumis et à leurs doctrines, foncièrement religieux, ayant gardé intacts tous leurs ‘groupes de références' – ils n'étaient guère susceptibles de recevoir la bonne parole communiste », devaient subir une marginalisation supplémentaire en adoptant une idéologie d'importation.
En effet, dès ses débuts en Algérie, ce handicap majeur empêchait le Parti communiste d'être représentatif : « son image de marque roumi » (Sivan). A l'occasion de la guerre marocaine, menée sous Abdel Krim (1925), le Parti communiste français, et par là également algérien, assuma une nette position anticolonialiste (Sivan). En 1936, le Parti communiste algérien obtint son autonomie. De par ces faits qui entamaient une évolution du PCA, les prétentions des chefs du Parti pour gagner de l'emprise sur les masses algériennes s'accrurent.
Cependant, le Parti dut constater que cette clientèle politique appartenait déjà à un parti nationaliste, l'Etoile Nord-Africaine (ENA), prenant ses sources dans les masses arabo-islamiques.
Les communistes français furent perdants dans cette confrontation. Voyant la montée au pouvoir de Hitler, l'Internationale communiste et ses sections renoncèrent après 1935 à la lutte anti-colonialiste pour accorder la préséance à la lutte anti-fasciste.
« Concevoir l'indépendance de l'Algérie sans l'alliance franco-algérienne, en face d'un fascisme international agressif et assoiffé de conquêtes coloniales, c'est fou et criminel… c'est faire le jeu du fascisme international que de se livrer à des provocations en réclamant l'indépendance » (La lutte sociale, 15 janvier 1938, 19 mars 1938).
Pour sa participation au Front populaire et sa défense du projet Blum-violette, le PCA s'associait à la politique française d'assimilation. Lorsqu'en 1937 l'ENA fut interdite par un gouvernement du Front populaire, le PCA pouvait être considéré comme l'allié objectif du colonialisme.
A la suite de seconde guerre mondiale, les communistes algériens se concentrèrent sur la lutte sociale (égalité des salaires et droits sociaux pour tous). L'attitude ambivalente de ce parti après le 8 mai 1945 provoqua immédiatement de la part de ses membres algériens un abandon massif du parti et de son organisation syndicale parallèle CGT. L'attitude objectivement pro colonialiste du PCA et la réaction des masses algériennes obligèrent ce parti à accomplir en 1946 une autocritique de ses principes et d'en tirer les conséquences. La nouvelle stratégie de ce parti consistait désormais en un rapprochement avec les partis réformistes, qui désiraient une solution fédérative pour le pays.
Le PCA et le Parti réformiste-libéral de l'Algérie se sont révélés inadaptés et inefficaces en Algérie par le fait qu'ils avaient projeté leurs actions en dehors de la réalité de ce pays : les uns défendaient la lutte des classes au nom d'un mouvement internationaliste athée, les autres proclamaient une fraternité avec un ennemi dont l'idéologie vantait la supériorité de la race européenne et de la religion chrétienne et poussait à la maximalisation des profits aux frais des colonies. Il est donc compréhensible que le parti qui faisait appel aux valeurs réelles du peuple algérien, à savoir l'arabo-islamisme, réussirait à mobiliser et à préparer la lutte de libération qui commença en 1954.
La tragédie de Sétif et de Guelma marqua un tournant décisif : le PCA se disqualifia aux yeux des nationalistes algériens par sa réaction (« La part marquante que prenaient aux manifestations les militants du PPA était considérée par ailleurs comme la confirmation de l'existence d'une alliance entre les ‘pseudo-nationalistes' et les anciens vichyssois ») et le Parti réformiste-libéral entrevoyait la nécessité d'un rapprochement avec la tendance nationaliste radicale.
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Abdelkader SAHRAOUI : Islam et Libération de l'Algérie


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