NEW YORK - La vice-secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro, a appelé lundi les pays à travers le monde à accorder plus d'attention à la protection et à l'autonomisation des femmes rurales. Dans son intervention à la 56e session de la Commission de la condition de la femme, tenue lundi au siège des Nations Unies à New York, Mme. Migiro a souligné que les pays doivent ‘‘accorder plus d'attention à la protection et à l'autonomisation des femmes rurales'', ajoutant qu'en libérant leur potentiel ‘‘nous ferons un grand bond dans la lutte contre la pauvreté et la faim et de grands progrès dans le domaine du développement durable''. ‘‘Les femmes rurales constituent un quart de la population mondiale'', a dit Mme Migiro. ‘‘Ce sont des dirigeantes, des productrices et des entrepreneuses'', a-t-elle ajouté. ‘‘Leurs contributions sont cruciales pour le bien-être des familles, des communautés et des économies locales et nationales, ainsi que pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement'', selon elle. Les femmes rurales constituent une grande part de la main-d'œuvre agricole, produisent la majeure partie des produits alimentaires cultivés, notamment dans l'agriculture de subsistance, et fournissent la plus grande partie des soins non rémunérés dans les zones rurales. L'agriculture fournit des moyens d'existence à 86% des femmes et des hommes ruraux, et des emplois à environ 1,3 milliard de petits exploitants agricoles et de travailleurs sans terre, dont 43% sont des femmes, souligne pour sa part ONU-Femmes dans un communiqué publié à cette occasion. Si les femmes rurales bénéficiaient d'un accès égal aux ressources productives, les meilleurs rendements agricoles pourraient permettre de réduire de 100 à 150 millions le nombre de personnes souffrant chroniquement de la faim à travers le monde, indique l'ONU. Les études montrent toutefois des écarts persistants, qui ont des conséquences sur la vie des femmes rurales. Les femmes rurales sont également confrontées à davantage de difficultés que les hommes pour accéder aux services publics, à la protection sociale, à l'emploi et aux marchés, en raison des normes culturelles, des questions de sécurité et du manque de documents d'identification. La 56e session de la Commission de la condition de la femme se focalise sur le thème de l'autonomisation des femmes rurales et de leur rôle dans l'élimination de la pauvreté et de la faim et dans le développement durable. La session, qui doit durer jusqu'au 9 mars, doit examiner les actions urgentes à entreprendre pour faire véritablement changer la vie de millions de femmes rurales. Ces recommandations permettront d'étayer les travaux d'autres forums politiques, telle que la Conférence sur le développement durable.
