Michel Camdessus, l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi à Marseille au cours du Forum mondial de l'eau la relance de la Facilité africaine pour l'eau, un vaste programme de financement pour l'accès à l'eau en Afrique. M. Camdessus, par ailleurs membre du Conseil consultatif sur l'eau et l'assainissement du SG de l'ONU, a indiqué qu'aujourd'hui, ''les pays africains sont passés du stade de récipiendaires de fonds à celui de donateurs'', en énumérant brièvement la liste des pays africains qui se sont engagés à contribuer à ce fonds. L'objectif, selon M. Camdessus, accompagné du président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, ''est de faire un tour de table de pays donateurs qui puisse atteindre dans les trois prochaines années la somme de 400 millions de dollars''. A l'orée de 2015, ce fonds devrait rassembler la somme totale de 8 milliards de dollars, a-t-il précisé. ''Pour la BAD, il s'agit en fait de réaliser les Objectifs du millénaire(OMD) en matière d'eau en Afrique'', a encore souligné l'ex-directeur général du FMI. Les financements ou les contributions sont étalées, en fait sur plusieurs années, avec un minimum de deux ans. Plusieurs pays africains, dont l'Algérie, et européens ainsi que les institutions bancaires participent à ce fonds. Les financements collectés par la BAD dans le cadre de la facilité pour l'eau doivent aboutir à la réalisation de 31 projets en milieu rural dans 23 pays africains. La BAD pilote deux projets de financement de l'eau en Afrique : la Facilité africaine de l'eau (FAE), une initiative du Conseil des ministres africains chargés de l'eau (AMCOW), destinée à mobiliser des ressources pour financer des activités de mise en valeur des ressources en eau en Afrique. Elle a finalisé un plan d'action qui couvre la période 2012-2016 pour la mise en œuvre du plan stratégique. Le plan de mise en œuvre est structuré autour du nouveau cadre de mesure des résultats de la FAE pour 2012-2016. Dans la logique des priorités fixées dans le plan stratégique, 70% des opérations seront concentrées sur des projets d'investissement, 15% des ressources seront affectées aux projets de promotion du savoir et les 15 % restants iront à des projets de gouvernance. Le second projet, en cours, a trait à l'Initiative d'alimentation en eau et assainissement en milieu rural ((IAEAR), lancé en 2003 par la BAD en réponse aux défis de la réalisation des objectifs de la vision africaine de l'eau et l'OMD. L'objectif global de l'IAEAR est d'assurer un accès total à l'eau potable et au service d'assainissement des populations rurales d'ici à 2025 à partir d'une base de 47% pour l'approvisionnement en eau et 44% pour l'assainissement de l'année 2000, avec des objectifs intermédiaires de 50% en 2007, 66% en 2010 et une couverture de 80% d'ici à 2015, selon un rapport de la BAD distribué au Forum mondial de l'eau.
