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Trois questions à l'historien français Romain Bertrand
Publié dans Algérie Presse Service le 01 - 06 - 2012

L'historien français Romain Bertrand, spécialiste des dominations coloniales européennes, a livré son point de vue par rapport à trois questions posées par l'APS en marge de sa conférence sur "La France et son passé colonial : loi, mémoire, histoire", animée jeudi à Oran au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC).
Question 1 : Dans l'un de vos derniers ouvrages, "L'histoire à parts égales", vous préconisez une nouvelle approche pour l'écriture de l'histoire et dénoncez en quelque sorte l'européo-centrisme. Votre suggestion s'adresse-t-elle précisément aux historiens européens ?
Romain Bertrand : Le projet du livre que résume le titre, "L'histoire à parts égales", c'est avant tout d'utiliser tout simplement autant les sources européennes que les sources extra-européennes, en particulier pour l'histoire des premiers contacts entre les Européens et l'Asie entre le 16eme et le 18eme siècles.
Les Européens ont bâti un récit de leur arrivée qui leur donne le beau rôle. De ce point de vue là, le conseil s'adresse à tout historien quel que soit son pays d'origine. On est très facilement pris au piège de l'européo-centrisme à partir du moment où on accepte cette idée toute simple, qui est au principe du savoir impérial et colonial européen, que dès lors qu'ils sont arrivés, les Européens ont été importants pour les sociétés locales. Or lorsqu'on regarde les sources asiatiques, l'Europe ne comptait pas à l'époque en comparaison avec l'empire Chinois, Mogol ou Ottoman.
Question 2 : Deux pays qui ont en partage un passé marqué par des rapports de domination et de répression, peuvent-ils selon vous tourner cette page sombre de l'histoire commune sans qu'il y ait reconnaissance des faits commis par la force dominante ?
Romain Bertrand : Il faut faire une différence entre, d'un côté, le domaine de la mémoire et de la politique, et d'un autre côté le domaine de l'histoire.
Pour l'historien, il s'agit uniquement et simplement d'essayer de comprendre à partir des faits, c'est-à-dire à partir des archives. Je crois que ça ne doit pas être son problème à lui de savoir ce qui se fait en termes diplomatiques.
J'ai entendu récemment un historien français qui nous explique qu'il faut faire une histoire pacifiée de la guerre d'Algérie. J'avoue ne pas comprendre comment on peut faire une histoire pacifique d'une guerre.
Une guerre c'est une guerre, et une guerre c'est moche. Quand vous allez aux archives militaires, vous ne trouvez pas des choses très agréables. Le rôle de l'historien c'est uniquement de faire cela, d'aller aux archives et de chercher. Je crois que quand l'historien se mêle un peu trop du débat public, ça n'est pas forcément bon pour l'histoire.
Question 3 : La victoire du parti socialiste à l'élection présidentielle en France augure-t-elle, selon vous, d'un changement favorable à la demande du Peuple algérien qui réclame des excuses pour les crimes commis à son encontre ?
Romain Bertrand : Je ne suis pas un spécialiste de François Hollande, mais le fait est qu'il a affirmé pendant sa campagne qu'il souhaitait, sous la forme très probablement d'un très grand discours, reconnaître de façon beaucoup plus claire la responsabilité de l'Etat républicain français dans les exactions coloniales. Il y aura donc probablement, de ce point de vue-là, une avancée significative.
D'un autre côté, je pense qu'il y a eu ces dix dernières années en France énormément d'actes de reconnaissance des crimes coloniaux. Il y a eu le discours de Constantine (...) et la reconnaissance du caractère militaire du conflit pour qu'on cesse de parler des "événements de l'Afrique du Nord" et qu'on parle véritablement d'une "guerre en Algérie".
Ce que je veux dire c'est qu'en fait, il y a déjà des petits jalons posés et si on les met bout à bout on se rend compte que l'Etat français a déjà reconnu sa responsabilité coloniale. Peut-être que ce qui manque, c'est un discours du chef de l'Etat qui soit véritablement axé sur cette question. François Hollande s'y était visiblement engagé durant sa campagne. Son arrivée, de façon générale, changera le climat, c'est sûr.


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