La nécessité d'accélérer le développement dans les régions sud du pays, face aux nouveaux dangers qui menacent la région du Sahel, a été soulignée, lundi à Alger par le professeur des relations internationales à l'Université de Blida, Saïd Mekki. Dans son intervention au colloque national sur "La région sahelo-saharienne : réalités et perspectives", M. Mekki a précisé que l'Algérie doit profiter de son aisance financière pour développer les régions du sud, à travers le lancement de projets dans divers domaines pour faire "des régions sahraouies un espace de développement". Soulignant que l'Algérie doit, de par la place qu'elle occupe dans la région, jouer son rôle en tant que force régionale, M. Mekki a proposé de faire de la ville de Tamanrasset une capitale régionale, insistant par la même sur l'importance de réhabiliter le tissu urbain dans le grand sud. Pour sa part, le professeur universitaire Hussein Bougara a axé son intervention sur la crise ethnique qui marque les pays de la région du Sahel, soulignant que l'échec des pays à gérer leur diversité ethnique entrave inévitablement leur processus d'édification. Il a ajouté que le problème ethnique dans la région est "très complexe" dans la mesure où il est impossible de définir l'origine des minorités qui y vivent, mettant en garde contre la marginalisation de ces minorités ce qui les pousse à "chercher la sécurité chez des parties étrangères". Il a, dans ce sens, indiqué que "les problèmes ethniques ont débuté depuis 1985", car de 1964 (après l'indépendance des pays de la région) jusqu'à cette date aucun problème de ce genre n'a été enregistré dans la région. Plusieurs interventions ont marqué le colloque d'une journée organisé par l'institut militaire de documentation d'évaluation et de prospective (IMDEP).