Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué lundi que la priorité était de trouver une solution politique fondée sur le dialogue pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali. "La priorité est de trouver une solution politique fondée sur le dialogue et pour concrétiser cette solution politique sur laquelle les Maliens fondent de grands espoirs pour mettre fin à la crise dans leur pays, des efforts doivent être déployés aussi bien au Mali que dans les pays du voisinage ainsi que par les autres partenaires", a déclaré M. Medelci sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale. Cette solution "constitue désormais une conviction pour toutes les parties", a-t-il précisé avant d'ajouter que "les choses sont plus claires maintenant". Le chef de la diplomatie algérienne a souligné la nécessité de réunir toute les chances d'aboutissement d'une solution politique, celle-ci étant, a-t-il dit "l'unique solution à même de garantir l'unité du Mali et de ses institutions constitutionnelles". Il a indiqué que "l'ONU qui tranchera cette question avant la fin du mois en cours prendra une nouvelle décision ferme concernant le Mali", affirmant que le rapport de Romano Prodi (envoyé onusien pour le Sahel) "'donnera une nouvelle impulsion à la solution politique". "A l'heure actuelle, les efforts doivent aller dans le sens de l'objectif du recouvrement de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Mali", a-t-il estimé, soulignant qu'"on ne peut envisager aucune solution en l'absence d'institutions légitimes et crédibles dans ce pays". L'Algérie a apporté l'aide nécessaire et œuvre dans ce sens, a-t-il rappelé. "Nous sommes pleinement convaincus que c'est aux Maliens de décider en premier lieu et que personne ne peut décider à leur place", a-t-il dit. "Nous voulons une solution politique et la réalité aujourd'hui conforte la position de l'Algérie, notamment après les récentes déclarations de responsables du groupe Ansar Dine et du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui ont affiché leur volonté d'engager un dialogue avec le gouvernement malien à Bamako", a-t-il poursuivi, soulignant que ce dernier planchait actuellement sur la préparation d'assises nationales de dialogue avant la fin du mois. M. Medelci a en outre souligné l'urgence de ces négociations afin d'écarter la solution militaire. La solution militaire était "à l'ordre du jour", mais aujourd'hui "la priorité est accordée à la solution politique", a-t-il déclaré, estimant que la solution militaire "ne devrait être qu'un appui à l'institution militaire et aux efforts de lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans cette région". Il a fait noter que la solution politique "n'est pas facile et requiert la mobilisation de toutes les parties et des moyens à même de garantir l'aboutissement du dialogue et de mettre fin à la crise au Mali", appelant en revanche à ne pas omettre le volet socio-économique de la crise qui doit avoir, selon M. Medelci, une importance particulière dans le dialogue prévu entre les parties maliennes. Concernant la question des diplomates algériens enlevés au Mali, M. Medelci a indiqué que "la solution politique qui permettra à toutes les parties de dialoguer portera une condamnation ferme de ce comportement abject dont ont été victimes des diplomates algériens innocents". "Je saisis également cette occasion pour exprimer notre entière solidarité avec les diplomates enlevés et leurs familles. Nous saluons leur courage et leur patience et nous souhaitons leur libération dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté.