Les bouleversements qui se sont produits dans certains pays arabes s'inscrivent dans le cadre d'"une stratégie occidentale" qui vise à "ébranler les principes de l'Etat national" dans la région, a indiqué lundi à Alger Baba Mustapha Sayed, professeur à l'Université d'Alger 3. Lors d'une conférence-débat au forum du quotidien El Moudjahid, sous le thème "l'Islamisme et les transformations politiques dans le monde arabe", M. Sayed a affirmé que ce qui est qualifié de "printemps arabe" n'est en réalité que "le fruit d'une stratégie occidentale qui vise à ébranler les principes de l'Etat national et à changer les sociétés arabes en sociétés tribales en vue d'assurer les intérêts occidentaux dans la région". Il a estimé que "la révolution tunisienne n'en est pas une" mais a été plutôt "un mouvement de contestation populaire dirigé contre une politique d'abus menée par l'ancien régime qui a imposé aux Tunisiens un mode de vie qui va l'encontre de leur identité, sans oublier les difficultés économiques et sociales endurées par la population". S'agissant de la Libye, "le changement de régime a été accompli grâce à l'intervention militaire des Occidentaux qui ont agi ainsi pour préserver leurs intérêts" dans ce pays riche en pétrole. Pour le conférencier, le conflit en Libye a eu des répercussions directes sur la situation au Sahel, notamment au Mali. "La crise au Mali ne peut être résolue qu'en trouvant des solutions aux problèmes économiques et politiques que vit ce pays", a-t-il dit. M. Sayed a relevé que les mouvements islamistes ont été les principaux bénéficiaires de ces révolutions. "Que ce soit en Tunisie, en Libye ou en Egypte, ce sont les mouvements islamistes qui sont sortis bénéficiaires", a déclaré M. Sayed. En Egypte, a-t-il noté, les Frères musulmans qui ont un long parcours dans la lutte politique sont devenus "la principale force politique" dans le pays.
