La présidence américaine a affirmé lundi qu'elle ne suspendrait pas l'aide financière à l'Egypte, estimant qu'il n'était pas dans ''le meilleur intérêt'' des Etats-Unis de mettre fin immédiatement au soutien financier à ce pays en proie actuellement à de violents troubles politiques. Dans son briefing quotidien, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, s'est gardé de qualifier la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée égyptienne de ''coup d'Etat'', rendant inapplicable la loi américaine qui stipule que toute aide financière non humanitaire à un pays est coupée en cas de renversement d'un gouvernement par un coup d'Etat. L'Egypte bénéficie d'une aide militaire américaine de 1,3 milliard de dollars annuellement ainsi que d'une aide économique de 250 millions de dollars par an. Soulignant que l'administration d'Obama examinait ''avec précaution'' la situation en Egypte et se concerterait avec le Congrès, M. Carney a estimé que les mesures prises par l'armée égyptienne semblaient avoir un soutien populaire dans ce pays. Selon lui, les dizaines de millions d'Egyptiens qui ont pris part aux grandes manifestations contre l'ex-président Mohammed Morsi ne considèrent pas sa destitution de coup d'Etat, ajoutant qu'il était important de considérer les "intérêts de sécurité nationale" des Etats-Unis. ''Il s'agit d'une question complexe et difficile avec des conséquences importantes", a déclaré M. Carney. Dans ce sillage, a-t-il fait valoir, une suspension immédiate de l'aide à l'Egypte ''n'est pas dans le meilleur intérêt des Etats-Unis". Questionné encore pour savoir si l'action prise par l'armée égyptienne contre Morsi était considérée par les Etats-Unis comme un ''coup d'Etat'', M. Carney a répondu prudemment en déclarant qu'il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis d'agir ''inutilement et précipitamment'' sur une telle décision. Il a argué qu'il fallait garder à l'esprit que l'objectif des Etats-Unis est d'aider le peuple égyptien ''dans sa transition vers la démocratie''. Par ailleurs, le porte-parole de la Maison-Blanche a souligné que les Etats-Unis demeuraient ''profondément préoccupés'' par la violence croissante à travers l'Egypte" et a explicitement condamné les appels à la violence lancés par les Frères musulmans. En même temps, il a appelé l'armée égyptienne à éviter les arrestations politiques et les restrictions aux médias. Alors que le Congrès américain est divisé sur l'opportunité de retirer l'aide américaine à l'Egypte, le président Barack Obama avait réitéré samedi dernier que les Etats-Unis ''n'étaient alignés ou ne soutiennent aucun parti politique ni groupe égyptien particulier", rappelle-t-on. Les Etats-Unis, avait-il affirmé, ''rejettent catégoriquement les fausses affirmations répandues par certains en Egypte, et selon lesquelles nous travaillons avec des partis politiques ou des mouvements spécifiques pour dicter la transition en Egypte".
