Les forces armées égyptiennes "ne tolèreront aucun dérapage du pays vers le chaos ou la guerre civile", a indiqué une source militaire avant de souligner que des "mesures fermes vont être prises dans les toutes prochaines heures". Les forces armées égyptiennes "ne tolèreront aucun dérapage du pays vers le chaos ou la guerre civile quels qu'en soient les motifs", a précisé la même source dans une déclaration à une chaîne de télévision égyptienne. Des ordres ont été donnés et des plans tracés par les dirigeants des Frères musulmans à l'adresse de leurs partisans durant ces dernières heures appelant à "la violence et au sabotage des infrastructures du pays", souligne la même source. Ces plans visent à incendier les postes de police, les commissariats, les tribunaux et les églises en Haute Egypte pour semer la fitna et faire sombrer le pays dans un chaos et une violence sans précédent, ajoute la même source. Les forces armées riposteront aux actes de violence et de destruction des institutions de l'Etat avec force et fermeté, est-il encore souligné avant d'annoncer que les toutes prochaines heures verront la mise en exécution de mesures fermes pour le rétablissement de la stabilité et du calme dans les différents gouvernorats d'Egypte. De son côté, le ministère de l'Intérieur a déclaré "ne pas permettre un retour au scénario de 2011 à savoir l'invasion des prisons et postes de police", affirmant que des instructions claires et précises ont été données pour une intervention des plus fermes. Dans une déclaration ce mercredi, le vice ministre chargé des prisons Mustafa Baz a indiqué qu'un état d'alerte général est décrété et des instructions claires ont été données pour riposter contre toute personne qui tenterait de s'approcher des prisons. Il a précisé à ce propos, que tous les symboles de la confrérie islamiste détenus ont été transférés vendredi dernier à la prison "al Aâqrab" placée sous haute surveillance pour des raisons de sécurité. Ce matin, des sources du ministère de l'Intérieur avaient rappelé que les forces de l'ordre avaient intercepté des ordres et instructions de dirigeants islamistes appelant leurs partisans à attaquer les postes de police si les forces de l'ordre venaient à disperser les sit-in de Rabaa al Adawiya et al Nahda par la force. D'autre part et sous la présidence du Premier ministre Hazem Beblawi, la commission de gestion de la crise a tenu une réunion pour le suivi de la situation et les retombées de la dispersion des partisans de l'ancien président Mohamed Morsi alors que le conseil des ministres habituel a été reporté à jeudi. Par ailleurs, le porte parole du ministère de la Santé Mohamed Fathallah a révélé que le nombre de morts après l'opération de dispersion des sit-in était de 22 et 299 blessés au Caire et Gizeh et 7 dans les autres gouvernorats alors que des sources des Frères musulmans parlaient de centaines de morts et de milliers de blessés lors des heurts qui se poursuivent encore entre les forces de l'ordre et les manifestants. Il a souligné que les heurts sur les Places Rabaa al Adawiya et al Nahda ont fait 15 morts, dont 5 parmi la police et 203 blessés. Le porte parole du parti pour la liberté et la justice (PLJ) Ahmed Rami a affirmé qu'"aucune instruction n'a été donnée et les gens réagissaient de manière spontanée". Il a appelé dans un communiqué, tous les Egyptiens et toutes les organisations humanitaires à "oeuvrer pour faire cesser cette effusion de sang", arguant que "ce qui se passe ne règlera pas la crise". Ahmed Aâref, porte parole des Frères musulmans a tenu lui, les autorités pour responsables de ce massacre alors que le ministère de l'Intérieur avait indiqué que des éléments armés parmi les manifestants avaient ouvert le feu faisant plusieurs morts et blessés parmi les forces de l'ordre. Dans une première réaction à l'égard de cette intervention de force, Cheikh Al Azhar Hamad Tayeb a appelé tous les Egyptiens à la retenue et au calme pour protéger les vies humaines et encourager l'effort de la réconciliation nationale. Dan une allocution prononcée ce jour, il a tenu à dire qu'Al Azhar ignorait tout de ces mesures de dispersion, exhortant tout un chacun à ne pas impliquer l'institution d'Al Azhar dans la crise politique. Le parti salafiste Ennour a réitéré son appel au dialogue et à la solution politique de la crise que traverse le pays. Cette dispersion par la force des sit-in de Rabaa al Adawiya et al Nahda "ne fera qu'aggraver les choses et attiser les foyers de tension", a-t-il dit, appelant les autorités à cesser toute forme de violence contre les manifestants. Il a appelé les manifestants à la retenue et au calme et à la cessation de tout acte de violence contre les églises mettant en garde contre un dérapage vers une guerre civile imminente si la raison ne venait pas à l'emporter".
