Le film "Chaâbano, tudert fiêel awal", un court métrage muet et en noir et blanc du réalisateur algérien Mourad Bouamrane, met en scène des faits inspirés de la société dans une comédie truffée de gestuelles et de symbolisme. Projeté mercredi soir le cadre du 14e Festival national du film amazigh qui se poursuit jusqu'à jeudi à Tizi Ouzou,la comédie, une première dans le cinéma d'expression amazighe, a remporté les faveurs du public. En compétition dans la catégorie du court métrage pour décrocher "L'Olivier d'or",le Grand prix de cette compétition, le film met en scène le sort de Chaâbano, un père de famille pauvre, rejeté et écrasé dans sa propre société. A l'écran, l'héros "misérable" et "malchanceux" de cette comédie lutte, du lever du soleil au soir, contre le destin qui le mène partout à la recherche de quoi nourrir sa petite famille. Les scènes du film, réjouissantes et émouvantes,frappent l'imaginaire par l'absence de dialogues et font rire par des actions drôles. Ce genre cinématographique, rendu célèbre par Charlie Chaplin, célèbre acteur britannique et icône du cinéma muet, est caractérisé par l'absence de dialogue, remplacé par la musique et une gestuelle pleine de symbolique qui frôle la bouffonnerie. Lors des débats à l'issue de la projection, le réalisateur a indiqué que l'idée de réaliser une comédie muette n'était pas envisagée à l'entame de son projet de film qui datait de plusieurs années. S'agissant de l'usage des images en noir et blanc, il explique que l'origine et les normes du cinéma muet, justifient ce "choix délibéré" en guise d'hommage aux débuts du cinéma. Chaâbano, tudert fiêel awal (Chaâbane,la vie sans commentaire) est le deuxième film de Mourad Bouamrane après "Jai tué sans me rendre compte", son premier long métrage qui avait décroché en 2012 "L'olivier d'or' de la meilleure interprétation féminine lors du Festival national du film amazigh. Le Festival culturel national annuel du film Amazigh prend fin ce jeudi lors d'une cérémonie de clôture et de remise des Prix aux lauréats à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou.