Les députés tunisiens doivent voter samedi sur le renouvellement de la confiance au gouvernement dirigé par Habib Essid qui aspire à un soutien des élus du peuple à son équipe, car, comme l'a clairement dit, l'initiative présidentielle relative au gouvernement d'union est intervenue à un moment où la Tunisie traverse "une phase difficile". L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) tient une séance plénière consacrée au vote du renouvellement de confiance du gouvernement tunisien. C'est l'heure de vérité pour M. Essid qui assure que cette décision inédite en Tunisie, a pour effet "de conférer valeur constitutionnelle à cette démarche et non pas de vouloir se maintenir à la tête du gouvernement". Devant les députés, le chef du gouvernement a affirmé ne s'être jamais opposé à l'initiative relative à la formation d'un gouvernement d'union nationale, soulevant, toutefois, la difficulté de la conjoncture pendant laquelle cette initiative a été proposée, a rapporté l'agence de presse tunisienne TAP. Il a estimé que cette initiative qui est intervenue à un moment où "le pays traverse une phase difficile", a "entravé l'adoption de plusieurs projets et lois, "il aurait mieux fallu soutenir l'actuelle équipe et non la changer", avait-il déclaré récemment au journal Essahafa Al Yaoum. Vote de confiance : Pas moins de 109 voix Le chef du gouvernement, Habib Essid, qui doit présenter son propre bilan devant les députés doit impérativement, pour se maintenir à la tête du gouvernement, obtenir 109 voix. Le 20 juillet dernier, Essid s'est tourné vers les représentants du peuple en adressant à l'ARP, une correspondance pour soumettre au Parlement une demande de vote de confiance à son équipe, issue des législatives d'octobre 2014, conformément aux dispositions de l'article 98 de la Constitution et l'article 150 du règlement intérieur de l'Assemblée. Selon l'article 150, le chef du gouvernement devra répondre aux questions des députés relatif à ses 17 mois d'exercice en un temps limité. La plénière de l'ARP sera levée juste après la fin de l'allocution du chef du gouvernement. Elle reprendra le même jour pour renouveler ou pas le vote de confiance au gouvernement. Le chef du gouvernement avait déclaré à l'agence TAP que "le passage au Parlement ne signifie pas un attachement au pouvoir" dans la mesure où "la responsabilité n'est pas permanente appelant à privilégier l'intérêt du pays". En cas de confirmation du vote de retrait de confiance, le gouvernement Habib Essid sera considéré démissionnaire et devient un gouvernement de gestion des affaires courantes, en attendant la formation d'un nouveau gouvernement. Ennahdha dit "non" à l'équipe Essid Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré que le groupe parlementaire d'Ennahdha ne votera pas la confiance au gouvernement Essid, selon la TAP. Dans une déclaration de presse, à l'issue d'une réunion avec les députés du groupe parlementaire tenue avant le coup d'envoi de la plénière, Ghannouchi a indiqué que son parti a jugé préférable d'"ouvrir la voie à l'initiative" du président de la République relative à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Il a estimé que le fait que le chef du gouvernement ait sollicité un vote de confiance au parlement est "une pratique démocratique " respectant les dispositions de la Constitution. Le président du groupe parlementaire d'Ennahdha, Noureddine B'hiri, a déclaré, vendredi, que le chef du gouvernement doit ouvrir la voie à la réussite de l'initiative présidentielle relative à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, avait proposé, le 2 juin 2016, la formation d'un gouvernement d'union nationale qui bénéficie de l'appui de la majorité des sensibilités politiques et sociales. D'après le chef de l'Etat, ce gouvernement doit inclure l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l'Union tunisienne du commerce, de l'industrie et de l'artisanat (UTICA) ainsi que les composantes de la coalition au pouvoir. Des indépendants et des représentants de l'opposition pourraient en faire partie, avait-il ajouté. Les concertations autour de l'initiative présidentielle avaient abouti, le 13 juillet, à la signature d'un document de synthèse qui définit les priorités du gouvernement d'union nationale.