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Tizi-Ouzou: la poésie pour dénoncer une domination masculine dans les rapports sociaux
Publié dans Algérie Presse Service le 14 - 11 - 2016

OUZOU- La poésie orale a permis à la femme d'exprimer son sentiment amoureux considéré comme tabou dans la société kabyle ancienne, et de remettre en cause une structure communautaire basée sur la domination masculine, a relevé lundi à Tizi-Ouzou l'universitaire Nora Belgasmia.
Intervenant dans le cadre d'un colloque sur "Pierre Bourdieu et la société Kabyle" qui s'est ouvert dimanche au siège de l'APW, Mme Belgasmia, Maître de conférences à l'université Mouloud Mammeri, qui a donné une communication intitulée "la domination masculine et le regard du dominé féminin, à travers la poésie orale traditionnelle", a observé que le poème féminin (Izli, pluriel Izlan) a permis à la femme d'extérioriser le sentiment amoureux considéré comme subversif et tabou dans la société kabyle ancienne.
"Afin d'exprimer ses propres sentiments qu'ils soient nobles ou pervers, la femme détourne l'"habitus social" en sa faveur pour extérioriser ses sentiments, a-t-elle indiqué, ajoutant que la poésie féminine "ouvre une brèche et offre à la femme l'occasion de s'épanouir".
Les poèmes chantés lors de circonstances (fêtes et travaux quotidiens) en prenant certaines précautions tel que le fait de s'assurer de l'absence des hommes dans les alentours, "est représenté de manière complexe car faisant appel presque systématiquement au non-dit, à l'insinuation et à la figuration", a-t-elle expliqué.
"Certains poèmes abondent de sous-entendus et sont truffés de symboles. La poétesse utilise un lexique spécifique en recourant à une analogie exceptionnelle du point de vue de sa subtilité", a-t-elle observé, citant pour exemple l'utilisation de mots appartenant au domaine de la cuisine tel que le four, la galette et le Tadjine, pour exprimer la procréation. "Un travail de recherche non imprégné de cette pratique linguistique socialement ancrée dans le comportement collectif kabyle serait incapable de saisir le sens profond de ces poèmes", a insisté la conférencière.
A travers les exemples de poèmes qu'elle a présentés, Mme Belgasmia a expliqué comment la femme transgresse "allègrement" la règle sociale établie.
La femme présentée sur une terrasse, qui est un espace réservé à l'homme, ou répondant à un prétendant qu'elle ne veut pas épouser car amoureuse d'un autre, sont autant d'actes de transgression par la poésie de la domination masculine, a-t-elle soutenu.
La poésie orale féminine ne manque pas aussi de dénoncer les mariages malheureux en s'en prenant à l'homme qui ne sait pas aimer son épouse et qui est traité de "despote", "mégalomane", "vaurien", "jaloux" et "d'anxieux".
"Ces textes poétiques ou la poétesse utilise un +je+ assumé, sont de véritables cris de manque d'amour et d'affection dont souffrent silencieusement les femmes mal aimées", selon la conférencière.
L'adultère et la trahison sont aussi abordés dans la poésie féminine, mais pour ces sujets qui relèvent du "proscrit" et du "pervers", la femme ne s'assume pas, recourt à l'insinuation et s'octroie le droit de se mettre à la place de l'homme en utilisant un "je" masculin.
Dans des poèmes auxquels elle a fait appel, Mme Belgasmia relève que pour parler d'amour la poétesse n'engage pas son propre "je", mais fait le choix de se mettre dans la peau de l'homme en utilisant un "je" masculin, "cédant, en quelque sorte, son droit d'auteur à l'homme soit par pudeur soit par stratégie discursive à dessein de transgresser les tabous sociaux liés à l'amour".
D'ailleurs, les poèmes féminins kabyles n'ont pas d'auteurs connus. Les femmes qui les ont reçus de mère en fille ne savent pas qui les a conçus, et à la question de savoir qui a composé tel ou tel texte poétique, elles répondent par "nous l'ignorons" ou "c'est nous toutes", selon plusieurs chercheurs qui ont travaillé sur le sujet.
La femme a fait de l'Izli un espace personnel qui est, pour elle, "libération et exaltation du moi, réalisation d'un fantasme, dénonciation d'un abus de pouvoir, ou expression d'une requête auprès d'une autorité", a considéré la conférencière.


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