Le développement de l'industrie pharmaceutique en Afrique nécessite une coopération entre les pays de ce continent à la recherche de son autosuffisance en matière de médicaments, ont plaidé mardi à Alger des participants à la 18ème édition du Forum pharmaceutique internationale (FPI18). L'industrie pharmaceutique constitue, selon eux, un créneau de coopération avec des opportunités prometteuses entre les pays du Maghreb, lesquels ont enregistré des avancées notables ces dernières années, et les autres pays du continent où cette industrie demeure toujours faible. Dans ce cadre, le président de l'Ordre des pharmaciens de Cameroun, Prosper Hiag, a appelé les pays du Maghreb notamment l'Algérie à réaliser des projets de partenariat gagnant-gagnant avec les autres pays africains. M. Hiag, qui s'est basée sur l'expérience camerounais toujours en deçà des attentes, voit dans la coopération avec les pays du Maghreb un moyen pour développer l'industrie pharmaceutique au Cameroun et dans tout le continent. "Au Cameroun, la part de l'industrie locale dans la consommation du médicament ne dépasse pas les 4% contre près de 60% dans les pays de l'Afrique du nord (...). Voilà un champ de coopération que nous devons concrétiser avec vous", a-t-il dit. Pour lui, il existe de grandes opportunités de partenariat avec ces pays par rapport aux pays hors-Afrique. Il s'agit principalement de l'existence d'une même approche de la réglementation qui régit ce secteur et de la proximité géographique. L'installation prochaine de l'Agence africaine de médicament devrait également contribuer à l'intégration africaine en harmonisant davantage les législations régissant ce marché, selon lui. Le même avis a été partagé par la présidente de l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique, Layla Sentissi, qui a affiché la disponibilité de son pays à accompagner les pays africains pour développer cette industrie. M. Sentissi a présenté, à cet effet, quelques projets réalisés par des entreprises marocaines privées dans quelques pays africains. ==L'Algérie bien positionnée pour conquérir le marché africain== De même, des laboratoires et des entreprises pharmaceutiques algériens ont saisi l'occasion de la tenue de ce forum pour présenter à la partie africaine leur production en matière de médicaments et d'appareils médicaux. Ils ont également présenté l'expérience algérienne, qui a apporté ses fruits, grâce à l'encouragement par les pouvoirs publics de la production nationale et le système de la sécurité sociale. "Nous sommes prêts à exporter vers l'Afrique et développer des projets de partenariat avec les Africains", a affirmé un responsable d'un laboratoire pharmaceutique privé. L'encouragement de cette industrie a permis à l'Algérie de couvrir plus de 50% de ses besoins en matière de médicaments et de produits pharmaceutiques, a rappelé de son côté le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie, Abdelwahed Kerrar. Le marché africain de médicaments devrait atteindre 28 milliards de dollars en 2020 avec une très forte croissance annuelle (8%) de ce marché. Quant à la taille du marché pharmaceutique algérien, elle était estimée à 3,3 milliards d'euros à fin 2016, selon les chiffres communiqués lors du forum. Les travaux de la 18ème édition du Forum pharmaceutique, organisée les 15 et 16 mai, se sont tenus en présence de pas moins de 3.000 participants et près de 60 laboratoires pharmaceutiques nationaux, internationaux et africains, représentant 32 pays d'Afrique et d'ailleurs. Les débats ont porté sur deux thèmes essentiels: "l'amélioration de la gouvernance du monde pharmaceutique africain et mondial" et "le développement de l'industrie pharmaceutique africaine et la coopération intracontinentale". Créé en 1999 par le Conseil africain des ministres de la Santé à Yaoundé (Cameroun), le forum pharmaceutique international a tenu sa première session en 2000 au Bénin. Sa dernière édition, la 17ème, a eu lieu en Tunisie.