Le Plan d'action du Gouvernement, adopté jeudi par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), vient consacrer une politique extérieure axée sur une diplomatie proactive qui dépasse le cadre des déclarations et condamnations vers une présence effective et renforcée sur les scènes africaine et internationale, ont estimé samedi des universitaires. "Si les principes cardinaux qui la sous-tendent sont immuables, il apparait que la politique extérieure de l'Algérie repose aujourd'hui, avec le nouveau Gouvernement, sur une dynamique diplomatique proactive qui privilégie l'action aux déclarations, condamnations et autres exhortations", a précisé Ismail Debeche, professeur en sciences politiques et relations internationales à l'Université d'Alger, dans une déclaration à l'APS. Dans sa politique extérieure, le Gouvernement algérien a attaché un intérêt particulier à la "dimension géopolitique et régionale" en œuvrant pour le règlement politique des crises, a affirmé M. Debeche, en voulant pour preuve le traitement du dossier libyen par "l'Algérie qui a plaidé pour une solution inter-libyenne loin de toute ingérence étrangère". Au sujet de la diplomatie économique, le professeur en sciences politiques a fait remarquer que "la politique extérieure avait occulté, par le passé, la logique économique et bancaire", mais que le nouveau Plan d'action du Gouvernement y accordait un grand intérêt à travers le triptyque "sécurité alimentaire, transition énergétique et économie numérique". Pour le professeur en droit international et relations internationales à l'Université de Tizi Ouzou, Fayçal Mokadem, "la dimension africaine est au centre de la nouvelle politique extérieure sur tous les plans politique, diplomatique, économique, stratégique et sécuritaire". Après avoir mis en avant l'intérêt accordé à l'Afrique et au Maghreb par la politique extérieure, M. Mokadem a noté que cette dernière, telle que déclinée dans le Plan d'action, "tient compte de l'importance de l'opérationnalisation des dimensions économique et sécuritaire comme corollaires nécessaires à la réalisation du développement économique escompté dans la région". Selon lui, "les transformations géostratégiques dans la région imposent le renforcement de la coopération régionale en matière de défense et de sécurité afin de permettre à la diplomatie économique de se déployer au service du développement et de l'essor du continent". Dans cette optique, l'Algérie tente, à travers son nouveau plan, de "s'approprier un nouveau rôle dans l'action diplomatique économique par le traitement des problématiques qui impactent le développement africain", a-t-il expliquer. M.Mokadem a, dans ce contexte, rappelé que, lors du 33e sommet de l'Union africaine (UA), le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait évoqué toutes les questions afférents à la politique extérieure de l'Algérie vis-à-vis du monde arabe et de l'Afrique, sous le regard attentif de tous les participants, notamment lors de l'annonce de la création d'une Agence algérienne de coopération et de la relance de la coordination avec les pays voisins au service de l'unité maghrébine et africaine. L'intervenant a, par ailleurs, relevé la "dynamique proactive" de la diplomatie algérienne, surtout en matière sécuritaire, en œuvrant au renforcement de la coopération dans ce domaine pour le règlement de plusieurs questions, en particulier la crise libyenne où l'Algérie a privilégié une solution pacifique inter-libyenne loin de toute ingérence étrangère. Cette diplomatie proactive s'est également illustrée dans la lutte contre le terrorisme et les multiples menaces que font peser les groupes terroristes sur la région, a-t-il ajouté.