L'Algérie a exprimé mercredi à Genève sa préoccupation face à l'ampleur alarmante des déplacements forcés dans le monde, et réitéré son attachement au "retour librement consenti" comme "la solution préférée" à cette crise. Intervenant lors du 71ème session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (ExCom/HCR), qui se tient à Genève du 5 au 9 octobre en cours, Mehdi Litim, chargé d'affaires auprès de la mission algérienne à Genève, a déclaré que l'"Algérie demeurait préoccupée par l'ampleur alarmante des déplacements forcés, dont le nombre a doublé en dix ans". Cette crise, a-t-il poursuivi "nous dicte la nécessité de consentir une attention et des ressources accrues à la promotion de solutions durables et à la résolution des causes profondes des déplacements forcés" et nous rappelle également "la nécessité d'une solidarité internationale avec les pays d'accueil, en particulier les pays en développement". "Il est temps que la reconnaissance du fardeau que portent ces pays se traduise par une opérationnalisation prompte et efficace du principe de partage de la charge et des responsabilités", a plaidé le diplomate algérien. Pour remédier à cette situation, l'Algérie, a-t-il fait savoir, "reste attachée au retour librement consenti comme la solution préférée, et appelle à la levée de tous les obstacles qui entravent le libre exercice de ce droit". L'Algérie insiste, dans le même sens, sur l'accès des personnes réfugiées sur son territoire à tous les services de base, à titre gracieux. Elle se matérialise également par l'octroi régulier d'aides humanitaires à des pays affectés, comme ce fut récemment le cas au Liban et au Niger. Elle contribue, en outre, à la prévention des crises humanitaires par le règlement pacifique des crises politiques et des conflits, à travers la recherche de solutions pérennes, notamment dans son voisinage immédiat", a-t-il ajouté. Lire aussi: Réfugiés sahraouis: l'Algérie plaide pour l'application intégrale du plan de paix onusien Evoquant par ailleurs, la crise sanitaire liée au Covid-19, Mehdi Litim a reconnu que 2020 "n'aura pas été une année de répit pour le HCR, en raison de cette pandémie", saluant à cette occasion, la participation du Haut-Commissariat à la lutte contre cette maladie, pour atténuer son impact sur les personnes relevant de son mandat. Dans le même contexte, il a souligné que "les situations d'urgence, aussi graves soient-elles, ne doivent pas détourner notre regard des situations prolongées, qui pèsent lourdement sur les pays d'accueil et les réfugiés. En effet, la prise en charge de ces situations ne peut se limiter à la protection et à l'assistance sans envisager des solutions durables". S'agissant de la crise des réfugiés sahraouis, Mehdi Litim, a rappelé que l'Algérie "accueille depuis quarante-cinq (45) ans les réfugiés du Territoire non- autonome du Sahara occidental dans les camps prés de Tindouf", l'une des situations les plus prolongées au monde. La solution durable à cette crise, a-t-il réaffirmé, passe par "le retour librement consenti" des réfugiés sahraouis,dans le cadre de l'application intégrale du Plan de paix des Nations unies pour le Sahara occidental, qui garantit au peuple sahraoui le droit de déterminer librement son avenir". "Ce Plan de paix représente un package cohérent, interdépendant et indissociable visant à mettre fin au conflit du Sahara occidental, qui constitue la cause profonde de ce déplacement forcé", a-t-il poursuivi, précisant à cet égard, que "le recensement des réfugiés sahraouis est une opération faisant partie intégrante de ce Plan, ce qui la distingue de l'enregistrement préconisé dans d'autres situations de réfugiés".